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ACCOMPAGNER UNE MÉLODIE AU PIANO ET L'ENRICHIR

Cette leçon a pour but d'expliquer quels sont les principes de base qui servent à accompagner une mélodie et à l'enrichir.


LES PRINCIPES DE BASE

Il existe plusieurs façons d’accompagner 'pianistiquement' une mélodie. La plus simple est de jouer la mélodie à la main droite, tandis que la main gauche jouera les accords. Idéal pour le pianiste débutant, son champ d’action est toutefois limité techniquement et pauvre musicalement.

Le second procédé, plus élaboré et musicalement plus attractif, consiste à intégrer une partie des accords à la main droite, sous la mélodie, et de jouer des basses à la main gauche. Cette approche technique offre l’avantage pour un pianiste soliste de créer un balancement rythmique dissocié : avec la main gauche, il crée une ligne de basse rythmée, et sur sa main opposée, il intègre un rythme qui suit celui de la mélodie (ou s'en dissocie quand le besoin s'en fait sentir).

Les pianistes techniquement avancés essaieront tout naturellement cette dernière solution. Mais là aussi, des restrictions techniques existent et sont souvent imputables à la mélodie et à son type de construction.

Si la mélodie est plutôt serrée – genre : do, ré, mi, sol, en montant - ce type de jeu fera merveille et ne posera aucun problème. En revanche, si des écarts importants et consécutifs de notes mélodiques existent (supérieurs ou égal à une sixte, par exemple : do-la en montant), cela impliquera de modifier l’approche technique.

Pour faire simple, il faudra oublier de temps en temps l’utilisation des accords intégrés à la main droite quand se présentera un ambitus important, et se résoudre momentanément à ne jouer que la note mélodique toute seule. Lors du déplacement de la main droite, cela évitera d’avoir une mélodie « découpée ».

Certains penseront à l’utilisation de la pédale forte pour résoudre le problème et unifier l’ensemble des notes lorsque la main droite se déplacera sur le clavier… Encore faut-il qu’à ce moment-là aucun changement d’accord n’intervienne, et que la ligne de basse soit assez sage pour ne pas semer la discorde ! Il est donc plus sûr, surtout quand l’interprétation ne repose pas sur une partition écrite où l’on aura préalablement déjoué certains pièges, de s’en remettre au premier principe. C’est plus sûr !


CONSTRUCTION DE L'ACCOMPAGNEMENT

Les fondements de base ayant été apportés, nous allons élaborer ensemble une manière élémentaire d’accompagner une mélodie et de l’enrichir en se basant sur le second procédé.

Dans un premier temps, avec votre main droite, vous allez devoir trouver une seconde voix à la mélodie au moyen d’intervalles situés sous elle. Généralement, l’utilisation de tierces (majeures ou mineures) conviendra parfaitement… ou leur renversement, c’est-à-dire les sixtes. Mais attention : il ne faut pas abuser d’un tel procédé de bout en bout, car cela deviendrait vite monotone (sans compter que ces deux voies parallèles forment un mouvement direct, et qu'harmoniquement, c’est réducteur).

Ensuite, vous devrez trouver des basses à la main gauche, avec le plus possible de mouvements contraires entre ces basses et le chant. Allez au plus simple et utilisez tout d'abord la fondamentale et la quinte de l'accord, voire la tierce. Avec ces notes, vous poserez les fondations mélodiques de votre main gauche. Sur cette base, vous pourrez même aborder des styles musicaux très divers : latin, marche, valse, rock, etc.

EXEMPLE DE MOUVEMENTS CONTRAIRES

APPLIQUONS LA THÉORIE


LA MÉLODIE DE BASE

À la base, nous avons cette mélodie :


ENRICHISSEMENT DE LA MÉLODIE

À la main droite, je vais utiliser des tierces dans les mesures 1 à 6, et des sixtes pour les deux mesures suivantes. Pourquoi pas ?

À la main gauche, pour éviter la répétition d’une même note à la basse, je vais utiliser les octaves (mesures 3, 5 et 7). Le choix se fait en fonction de la mélodie : si elle monte, je choisis dans la mesure des possibilités d’utiliser une ligne de basse descendante, et inversement.

Conseil : surtout, vous ne devez pas oublier qu’il est toujours préférable de faire le plus possible de mouvements contraires entre la mélodie (le chant) et les basses, sauf si votre objectif est de jouer dans un esprit « rock » des plus basiques, en conservant la fondamentale des accords de bout en bout. À ne pas en douter, certains comprendront que ces propos sont assez réducteurs !

Faites varier le jeu des basses comme ci-dessous :


LE RÉSULTAT AVEC LA MÉLODIE ACCOMPAGNÉE

AGRANDIR


REMARQUES

1 - Les initiales M. C. servent à repérer les mouvements contraires basse/mélodie.

2 – Aux mesures 1, 3 et 5, les notes soulignées d’un X ne font pas partie de l’accord situé dans la mesure. Ce sont des notes étrangères qui forment des accords de passage et qui se trouvent sur les temps « faibles » de la mesure : 2e et 4e temps. Elles ne gênent absolument pas l'oreille, étant donné qu’elles ne sortent pas de la tonalité de DO majeur et aux accords lui appartenant.

3 – Les basses sont toutes placées sur les fondamentales des accords, sauf la 1re basse de la mesure 7, qui est un sol et indique donc le 2e renversement de l’accord de DO majeur.

4 – À la 4e mesure, les notes de basses entre parenthèses permettent de descendre par degrés conjoints du sol au do par temps. Le mouvement inverse est tout aussi acceptable, qui consistera à monter du sol au do à l’octave et en redoublant le sol sur le deuxième temps.

LIGNE DE BASSE DE SUBSTITUTION

Vous trouverez un autre exemple de cette application à la leçon Basse marchante avec trois accords (3e exemple)

Par ELIAN JOUGLA


- SOMMAIRE DES LEÇONS GRATUITES -

1 - ARRANGEMENT
2 - ÉVEIL MUSICAL
3 - HARMONIE
4 - IMPROVISATION
5 - PIANO ET TECHNIQUE
6 - RYTHME
7 - SOLFÈGE/THÉORIE
8 - PROGRAMMATION & LOG.
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