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ACHETER UN EXPANDEUR D'OCCASION OU PAS : NOS CONSEILS

Fini le temps où le claviériste était entouré d’une multitude de claviers qui le cernait de toute part. Aujourd’hui, il joue assis sur une chaise pivotante, appuyant la plupart du temps sur un ou deux boutons pour basculer d’un univers sonore à un autre. Sur scène, deux claviers lui suffisent pour intégrer les différentes combinaisons sonores. La programmation live à laquelle se prêtait le « claviériste vintage » n’a plus cours. Tout se passe via un ordinateur de bureau ou un portable. Les enchaînements sonores ne sont plus qu’une question de programmation, of course !

YAMAHA TG 100

LA FRIME C’EST FINI !

Les années 80 vont marquer un virage, celui de la miniaturisation. Sur scène (ou en studio), la collection de synthétiseurs est remplacée par un clavier maître et une cohorte d’expandeurs sans âmes. Les synthétiseurs majestueux d’antan sont remplacés par de petites boîtes noires montées dans une armoire-rack. Quelle tristesse !

Si la miniaturisation est une course sans fin, côté pratique et côté feeling, tout se passe comme si les musiciens n’avaient jamais été consultés, ce qui, dans bien des situations, ne cessent encore aujourd’hui de poser une multitude de difficultés à surmonter.

L’arrivée du Mac, mais surtout d’Atari va inciter de nombreux musiciens à faire leur premier pas dans l’informatique musicale. Les expandeurs et autres claviers sont à présent pilotés grâce à l’implantation de réseaux MIDI. Un véritable bouleversement qui va changer bien des habitudes chez le musicien. Une nouvelle pratique musicale vient de naître…

Quelques années plus tard, au tournant des années 90, tandis qu’Atari rate malheureusement le coche de la reconversion (celui du sampling), Mac continue de faire cavalier seul auprès des professionnels. Heureusement, et malgré diverses faiblesses, l’arrivée de Windows est reçue comme une bénédiction auprès du musicien lambda. Ce qu’Atari avait raté commercialement, Windows allait l’imposer en devenant ‘LE’ système d’exploitation grand public. Des séquenceurs comme Cubase, Logic Audio ou Pro Tools s’engouffreront aussitôt dans la brèche. Tout un monde virtuel prend forme. De véritables répliques de synthétiseur vintage et d’autres modèles spécialement créés pour ces espaces artificiels voient le jour. Les possibilités deviennent énormes, semblant infinies…

Tout ça, c’est bien beau, mais le musicien que devient-il ?

Le claviériste, qui passe déjà le plus clair de son temps entre les quatre murs de son home-studio, tente toujours et encore de comprendre quelle est la meilleure solution pour lui : cohabiter, voire s’enfermer dans un monde totalement virtuel ou s’échapper et revenir à la source, c’est-à-dire à un jeu plus naturel, moins assisté, faisant la part belle aux instruments acoustiques. D’ailleurs, pour rendre sa décision encore plus difficile et incertaine, le piano acoustique est déjà capable de pénétrer au cœur de la musique virtuelle en étant muni de capteurs.

Au bout du compte, si le clavier-synthé est le grand perdant de l'histoire - malgré le récent engouement pour le vintage -, l’expandeur est toujours là, dans la course. Son faible encombrement et ses nombreuses sonorités retiennent encore l’attention des claviéristes, que ce soit pour la scène ou le studio…


ACHETER L'EXPANDEUR DE SES RÊVES…

Un expandeur, c’est prévu pour être pratique : beaucoup de sons contenus dans un espace réduit. Seulement, la petite boîte magique impose aussi quelques servitudes, notamment en ce qui concerne la programmation et les effets. Depuis les premiers modèles lancés sur le marché, des programmeurs en informatique se sont penchés sur la question et ils ont trouvé une parade qui consiste à piloter la programmation grâce à un logiciel dédié que l’on installe sur son ordinateur. Face au grand écran, le musicien peut ainsi travailler plus confortablement et efficacement, au lieu de passer de page en page par l’intermédiaire du minuscule écran LCD de l’expandeur.

Tous les expandeurs ne proposant pas les mêmes services, ni les mêmes types de sonorités, et comme dans ce labyrinthe sonore le choix peut devenir rapidement cornélien, il existe néanmoins quelques critères à retenir. Voici les plus importants :

  • 1 - Une synthèse hybride : elle permet d’avoir une palette sonore élargie, couvrant la gamme des sonorités typiques d’un synthétiseur (FM, synthèse soustractive…), et des sons approchant la qualité et la texture du « sampling » grâce à l’utilisation d’échantillons (ou à des attaques échantillonnées). PS : éviter autant que possible le pur lecteur d’échantillons, car il offre en général peu de possibilités de recherche sonore.
  • 2 - Une polyphonie généreuse : minimum 64 voies.
  • 3 - Une multitimbralité étendue : 16 canaux MIDI.
  • 4 - Une multitude de sons de percussions. Avoir plusieurs kits de batterie et de percussions, c’est toujours utile.
  • 5 - Des effets incorporés, avec au minimum le traitement de deux effets simultanés. Réverbération et phasing en tête.
  • 6 - Des sorties séparées pour traiter les sons individuellement (sous réserve de posséder une console de mixage), sinon une sortie stéréophonique.

Parmi ces spécifications, deux sont à développer, car elles sont souvent à la source de mauvaises surprises : la polyphonie et la multitimbralité.


LES PROBLÈMES LIÉS A LA POLYPHONIE

Si dans les années 70 la polyphonie était un véritable problème pour n’importe quel claviériste – un synthétiseur à 8 voies de polyphonies, c’était le top – aujourd’hui un clavier-synthé ou un expandeur de 64 ou 128 voies est devenu la norme. Jouer avec la pédale forte ne devient plus un problème. Fini le casse-tête pour celui ou celle qui peaufine un arrangement musical gourmand. Quoique…

Dans le monde de l’informatique musicale, ce qui dans un premier temps paraît limpide sur le papier, devient tout de suite plus obscur lorsqu’on entre dans la pratique. Il ne faut pas oublier que certaines sonorités sont plus gourmandes que d’autres. C’est-à-dire qu’un son peut être constitué de deux couches superposées pour être restitué. La polyphonie se divise aussitôt en deux et votre 128 voix devient dès lors un 64 voix ! Mais il y a pire…

Sur d’anciens expandeurs, la polyphonie de chaque partie doit être fixée au préalable par l’utilisateur. Le musicien doit attribuer un certain nombre de voies à une partie, même s’il n’utilise qu’une seule note à la fois. Ainsi, s’il choisit de fixer la polyphonie à quatre voies, ce sont trois voies de polyphonie qui sont perdus. Heureusement, pour éviter ce gaspillage, on a inventé la polyphonie flottante ou assignation dynamique des voix. Cette fonction permet d’utiliser les voix disponibles comme s'il sagissait d'un réservoir dans lequel les différentes parties nécessaires à l’exécution du morceau viennent se servir au fur et à mesure de leurs besoins.


LA MULTITIMBRALITÉ INDISPENSABLE

La multitimbralité a pour principe de démultiplier les sonorités du synthétiseur lorsqu'une généreuse interface MIDI est installée. Pour fabriquer une orchestration, la multitimbralité est indispensable, puisqu’elle permet la production de sons différents en simultané.

Prenons un exemple imagé…

Un piano tout seul n’est pas multitimbral, mais si on peut lui ajouter une guitare et une basse par-dessus, c’est que l’on dispose d’un expandeur capable d’être multitimbral à trois voies (ou à trois canaux si l’on parle MIDI, sachant qu’il faudra un canal différent pour chaque instrument).

Toutefois, qui dit utilisation de la multitimbralité, dit aussi partage de la polyphonie. En effet, l’utilisation conjointe de plusieurs instruments nécessite pour chacun d’eux une quantité différente de notes. Si la basse réclame au minimum une note, la guitare joué en accord en demandera au minimum six, quant au piano n’en parlons pas !

En général, ce n’est pas le nombre de canaux MIDI qui pose problèmes, car les orchestrations qui utilisent la totalité des 16 ou 32 canaux sont rares, mais bel et bien l’utilisation de la multitimbralité. Aussi, pour que toutes les notes soient reproduites, il faudra veiller à respecter les limites polyphoniques de chaque appareil. Posséder plusieurs expandeurs (minimum 32 voies) montés en réseau est la meilleure solution pour travailler avec sérénité. Deux expandeurs valent mieux qu’un… Et trois mieux que deux !


EN CONCLUSION…

Si vous faites partie des personnes plutôt débrouillardes , et si vous ne souhaitez pas vous immerger totalement dans le monde virtuel de l’informatique musicale (la présence d'un glossaire peut toujours se révéler utile), l’expandeur est une bonne alternative. Le raccordement MIDI est simple et ne pose généralement pas de problèmes. L’autre avantage, et non des moindres, c’est que vous éviterez le piège du « tout en un ». C’est-à-dire qu’en cas de panne de l’ordinateur, il vous sera toujours possible de jouer via votre clavier maître en modifiant très légèrement votre configuration. Enfin, sachez qu’avec un seul expandeur hybride à 64 ou 128 voix, on peut déjà produire une musique très sophistiquée et aboutie. Vous en doutez ? Écoutez simplement les deux démos présentes sur cette page : EXPANDEURS KORG X5DR et NS5R.

par ELIAN JOUGLA (Piano Web - 09/2015)


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