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APPRENDRE LA MUSIQUE QUAND ON EST UN SÉNIOR

À 40, 50, 60 ans, voire plus, nombre d’amateurs se mettent à la musique, accomplissant parfois un rêve d’enfant. Avec de l’assiduité, l’aide d’un professeur ou grâce à Internet, tout devient possible…


QUAND LA FÊTE DE LA MUSIQUE ÉCHAUFFE LES ESPRITS

La fête de la musique donne l’occasion de s’exprimer, d’affirmer ses goûts, de se faire plaisir. Ils seront des centaines, des milliers à ne pas rater l’occasion. Parmi eux, des bataillons de bizuts qui, après des mois à transpirer sur le même morceau, se risqueront pour la première fois en public, sous le regard attendri de leurs proches venus assister à leur premier concert…

Ces nouveaux musiciens ont 40, 50, 60 ans ou plus... Un jour, ils ont osé franchir le pas qui les retenait à la porte des conservatoires ou des écoles de musique, faisant voler en éclat tous leurs complexes : ils ne connaissaient pas le solfège, ils n’avaient pas l’oreille musicale, mais qu’importe, ils se sont lancés.


IL EXISTE TOUJOURS DES SOLUTIONS !

Jean-Philippe, cadre dans l’industrie pétrolière, a longtemps traîné la frustration de n’avoir pas appris la musique dans son enfance. À 50 ans, il a saisi une guitare par le manche. « J’ai décidé de devenir un virtuose », dit-il, mi-sérieux, mi-ironique.

Ignorant tout du solfège, il s’est d’abord procuré une des nombreuses méthodes qui proposent des tableaux d’accords ou des tablatures, un système de notation indiquant l’emplacement de chaque doigt sur les cordes. On les trouve sous forme de petits livrets dans les magasins de musique, souvent accompagnés d’un CD. Un système efficace, mais limité : « J’ai compris que je n’irai pas très loin comme ça, même si ces méthodes permettent rapidement de jouer quelque chose, raconte Jean-Philippe. Il me fallait repasser par le solfège et apprendre la théorie musicale. Mais, grâce à un marchand de musique, j’ai trouvé facilement un professeur qui me convient. » À raison de deux leçons par mois (à 30 € chacune), les progrès n’ont pas tardé. « Déjà, je songe à jouer bientôt en duo avec un autre guitariste ! »

Michel, médecin de 52 ans, a eu le même désir de musique refoulé. Pour s’exprimer, il a choisi l’accordéon, il y a quatre ans de cela, parce que c’est un instrument simple d’accès au départ (les accords sont préréglés, d’où le nom de l’instrument) : « Je n’ai pas une oreille extraordinaire, et j’ai choisi d’apprendre tout seul. » Pas si simple. « Un jour, Sylvie, ma factrice, m’a entendu jouer en déposant le courrier. Elle-même est accordéoniste et elle a accepté de me faire travailler. Sylvie m’impose des exercices et me fait répéter. Je m’applique, mais les doigts ne suivent pas. Il faudrait que je puisse jouer tous les jours, mais je n’ai pas toujours le temps. Néanmoins, je m’amuse bien quand même ! » N’est-ce pas là l’essentiel ? Et tant pis pour les oreilles sensibles. Que conseillerait-il à un amateur débutant ? « Avoir, comme moi, une grande maison. Les proches ne sont pas toujours compréhensifs… » À défaut, il reste le balcon ou le garage, et à l’extérieur, un parking ou les parcs publics.

L’ENSEIGNEMENT POUR ADULTE

L’enseignement pour les adultes est-il différent de celui des enfants ? César Velev, professeur de violon à l’école nationale de musique Niedermeyer, à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) ne le pense pas : « Pour tous, le pas à franchir, c’est de se décrisper vis-à-vis de la partition. Les notes, c’est de l’alphabet, rien de plus. On peut fort bien les apprendre en même temps que jouer d’un instrument. »

Dans un premier temps, le solfège n’a rien d’indispensable. Certains s’en passent, comme Bernard Leroy, 54 ans, technicien EDF et clarinettiste depuis plusieurs années : « Suivre une partition, impossible pour moi, alors j’apprends tout par cœur. »

Pour trouver un professeur, César Velev conseille de passer par les écoles municipales de musique agréées installées dans la majorité des villes. Dans certains établissements, comme à Issy-les-Moulineaux, il existe une formule pour adultes qui dispense, chaque semaine, un cours d’une demi-heure. Il en coûte environ 300 € par an aux élèves de la commune et plus de 500 € aux autres.

À défaut de factrice mélomane ou d’école proche, il reste Internet, où on trouve méthodes et partitions parfois gratuites. C’est le choix de Pierre, 55 ans, qui apprend seul l’accordéon diatonique : « Mon conservatoire à moi, c’est le site du Collectif des accordéonistes de Bretagne que j’ai découvert sur le Web. » (voir au bas de la page l’encadré)


LOUER UN INSTRUMENT

L’autre obstacle éventuel : l’achat d’un instrument. Tous les musiciens amateurs vous le diront : au départ, il vaut mieux le louer. La plupart des magasins de musique proposent des contrats autour de 30 à 50 € par mois pour un piano, 20 à 30 € pour un accordéon ou un violon. Sans oublier le marché de l’occasion, qui permet de s’offrir son premier trésor pour quelques centaines d’euros. Les murs des écoles de musique ou les journaux spécialisés croulent sous les annonces, sans oublier, encore une fois, Internet.

Vous voilà équipé d’un bel instrument et des meilleures intentions. Que la fête commence, même s’il ne faut pas s’attendre au miracle. La musique, comme toute activité artistique, suppose une discipline. César Velev, qui a enseigné à plusieurs centaines d’élèves, ne dit pas autre chose : « Dans un cours, chez soi ou en groupe, seul le travail régulier permet d’arriver à des résultats satisfaisants. »

Par Maxime Lubliner (Piano Web - 11/2013)


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