DOSSIERS DIVERS



FINANCEMENT PROJET MUSICAL : SUBVENTIONS, MÉCÉNAT ET PARRAINAGE

Cette page fait suite à : MONTER UN DOSSIER FINANCIER MUSIQUE : OBTENIR UN ENDORSEMENT


Pas de secret… les subventions, ce n'est pas de l'argent tombé du ciel… c'est vous et moi qui contribuons à travers les impôts sur le revenu, les impôts indirects, les impôts locaux. Le ministère de la Culture et les collectivités locales (municipalités, régions…) dans une moindre mesure possèdent des enveloppes dont une part est distribuée en subventions, en prêts non remboursables. En fonction des projets proposés et des demandes allouées, les sommes peuvent aller de quelques milliers à des centaines de milliers d'euros. Pour obtenir une subvention, tout repose sur le dossier, surtout si votre notoriété ne va pas au-delà de votre canton ou des fans de la première heure.


MONTER UN DOSSIER SOLIDE

Quand le dossier est solide, bien construit, original et avec des références, alors là, peut-être l'espoir d'être entendu et compris peut devenir pour vous… une réalité. Il ne faut pas croire que les subventions ne sont accordées qu'aux stars d'hier ou d'aujourd'hui qui proposent des projets ambitieux. Un projet quel qu'il soit doit être toujours raisonné. Il doit être proche d'une certaine réalité. Il doit tenir compte du degré d'originalité et du niveau de la conjoncture économique.


COMMENT OBTENIR UNE SUBVENTION ?

  • En vous rendant au ministère de la Culture (ou à son antenne régionale) et demander à consulter le ou les fascicules qui regroupent les différents services compétents dans votre domaine et qui informe sur la procédure de demande de subvention.
  • Établissez un dossier correctement chiffré. Comme pour le press-book, la présentation du projet, la clarté, l'orthographe, la crédibilité des sommes annoncées sont quelques-uns des meilleurs atouts. Le dossier est examiné par une commission, qui donne son aval souvent plus sur la forme que sur le fond, c'est-à-dire que face à un dossier bien ficelé avec une idée pas très originale, celui-ci a plus de chance d'aboutir.

Monter un dossier peut prendre du temps et il est parfois nécessaire d'apporter des informations complémentaires de temps en temps. Comme les réunions des commissions ne sont pas très fréquentes, déposez celui-ci bien en avance (de 6 mois à 1 an minimum).

D'autres paramètres peuvent influencer la décision de la commission comme les phénomènes de mode. Par exemple, la présence sur Internet de nombreux sites de spectacles directement ou indirectement en rapport avec la "starmania" n'est pas un hasard. Ce phénomène artistique répond à une demande populaire, à des tendances actuelles.

Lors d'une subvention accordée à un projet, celle-ci ne couvre pas forcément la totalité du financement. Souvent, le "déblocage" n'intervient que si des fonds privés ont été alloués. C'est le cas depuis la fin des années 1980 où le ministère participe étroitement à des projets quand ceux-ci sont dans un cadre de cofinancement. Les crédits publics sont alloués quand une collecte de fonds privés a déjà été prélevée. Dans la plupart des cas, la subvention de l'État est proportionnelle aux fonds de mécénat recueillis.

ENTREPRISE ET MÉCÉNAT

Quand les patrons rêvent de leur entreprise, ils emploient de temps en temps des mots des mélomanes, mais restent discrets sur le montant de leurs largesses, ils coopèrent peu entre eux et personne n'a de données précises. On estime, cependant, que face à la conjoncture économique, le mécénat culturel a reculé ou au mieux plafonné. En revanche, proportionnellement, la musique progresse (près de 40 % en 1997). Aujourd'hui, le mécénat est devenu indispensable et omniprésent dans la plupart des festivals musicaux, comme celui de Montpellier.

Un logo discret sur le programme d'un concert, sur l'affiche d'un festival, parfois sur la pochette d'un CD : est-ce pour avoir le droit de signaler modestement leur présence que les entreprises ouvrent les cordons de la bourse ? Est-ce pour satisfaire la coquetterie d'un boss et lui permettre de recevoir de temps en temps à sa table quelque star de la baguette ou du clavier ? De moins en moins. Le mécénat exige un professionnalisme et une continuité qui laissent peu de place au caprice personnel. Il est confié aux directions de la communication, qui, dès que l'entreprise atteint une certaine taille, le sous-traitent à des équipes spécialisées, occasionnellement sous la forme d'une fondation.

Les retombées commerciales sont quasiment nulles, de l'avis de tous les protagonistes. Pourtant, la dépense culturelle a un certain impact sur l'image de l'entreprise et peut se révéler d'un excellent rendement. La musique est moins élitiste que les autres formes d'arts comme les arts plastiques, elle brasse un public plus important que la danse, elle est plus populaire que le théâtre et les disques sont d'excellents produits dérivés. De plus, le monde musical est moins méfiant que d'autres milieux artistiques à l'égard de l'entreprise.


Certains mécènes musicaux ciblent leurs actions de façon précise : découverte de nouveaux talents, aide à la formation, etc. D'autres mécènes proposent leurs compétences, leur savoir-faire. Ils apportent non seulement l'argent, mais aussi les compétences financières, les équipes et les réseaux.

Le mécénat musical aide les jeunes artistes… mais comment éviter qu'une aide au lancement ne se transforme en un assistanat de tous les instants ? En général, les engagements sont de trois à cinq ans. Ensuite, si l'artiste ou la formation musicale a acquis suffisamment de notoriété pour voler de ses propres ailes ou être pris sous contrat par une maison de disque, la séparation avec l'entreprise se fait sans douleur. Sinon, celle-ci les aide parfois à trouver un autre soutien. Recherche difficile, car le mécène initial est habituellement celui dont le public se souvient. (article L'Expension, extrait)


Aujourd'hui, ce n'est pas un mécène, mais plusieurs qui participent à la promotion d'un artiste de renom ; chaque mécène restant le propriétaire d'un domaine bien à lui… la communication étant fréquemment difficile entre les différents sponsors. Face à une demande de projets de plus en plus importante, le parrainage, comme pour la demande de subvention, réclame un dossier rigoureux et anticipé. Des offices servent souvent d'intermédiaire entre le demandeur et les sociétés, comme l'ADMICAL, qui est un carrefour du mécénat d'entreprise (voir l'adresse au bas de la page). Cette organisation aide à cibler les entreprises, savoir qui contacter et comment, que demander, etc.

VERS UN MÉCÉNAT GENEREUX ?

Que cache ce mot quelque peu mystérieux et dont on entend parler de temps en temps à travers les médias ?

Si les subventions et l'endorsement demandent une contrepartie, le mécénat théoriquement n'en demande pas. Plus exactement, il s'agit de contreparties contractuelles explicites ou implicites. L'entreprise doit servir d'ascenseur social tout en étant utile à ses relations publiques, sa communication et son image. Le but étant d'être vu et reconnu. Les entreprises sont conscientes que la musique, les spectacles, n'offrent pas les mêmes garanties qu'un investissement basé sur l'achat d'une toile de maître ou d'une sculpture. Il existe toujours dans la musique un côté immatériel et risqué, parce que basée sur un facteur humain important.

Cette forme d'aide s'ouvre à toutes sortes d'entreprises. En premier lieu, les banques ; elles sont de puissants mécènes (sauf crise économique). Mais cette aide peut provenir également de grands centres administratifs comme la sécurité sociale, la poste ou de sociétés à caractère industriel comme des fabricants de pattes alimentaires ou de chewing-gums. Toutes ces différentes entreprises peuvent être amenées, un jour ou l'autre, à supporter un festival de musique, un concert ou une tournée en fournissant les lieux, le matériel ou la promotion.

Le premier intérêt, pour une entreprise d'accepter l'endorsement d'une tournée ou d'un projet, est lié à des impératifs de communication extérieure. Quand, par exemple, France Télécom propose un parrainage, c'est dans le but d'asseoir sa compétence dans le domaine de la haute technologie et pour prouver, de façon directe à un large public, qu'il est le meilleur dans son domaine. En apportant son concours à des manifestations musicales, l'entreprise trouve là un bon moyen de redorer son image. Pour que le parrainage fonctionne, il faut qu'il soit utile aux deux parties. L'artiste doit apporter sa contribution au niveau de la qualité, de sa capacité médiatique et de sa volonté de jouer le jeu du sponsor et du côté de l'entreprise, la campagne doit être bien ciblée et respectueuse dans ses engagements.

Rien ne vous empêche de trouver une piste plus audacieuse, en vous adressant à des entreprises qui n'ont jamais été sollicitées. Ce type de parrainage au niveau local, pour un petit budget, peut séduire une entreprise en plein essor et cela ne vous ferme pas la porte aux subventions. Cependant, réfléchissez bien à l'impact de l'image que vous apportera votre parrain. Parfois, certaines associations peuvent devenir néfastes et entacher sérieusement votre avenir, comme une marque d'alcool ou un lien avec un parti politique. Il n'est pas toujours facile d'avoir le recul nécessaire, surtout quand on manque d'expérience. Même de grands artistes commettent des erreurs de jugement, des fautes lourdes, qui ont pour conséquence de ternir leur carrière et leur crédibilité. N'oubliez pas qu'un partenariat quel qu'il soit fonctionne dans les deux sens.

Face aux difficultés de la conjoncture actuelle, aux besoins en matériel qui ont considérablement augmenté, il paraît aujourd'hui difficile pour les artistes de se passer d'assistance. Mais attention ! Il ne faut pas être pour autant au service du sponsor, sous prétexte que celui-ci accorde un prêt exceptionnel. Vous devez, dans la mesure du possible, garder votre autonomie. Le partenariat ne doit pas se transformer pour vous, en un marché de dupe. La musique est également un produit et doit se négocier en tant que tel, et cela, encore plus aujourd'hui qu'hier. Les entreprises, elles, l'ont bien compris.

Sachez pour finir que des organismes, comme l'IFCIC (Institut pour le Financement du Cinéma et des Industries Culturelles), peuvent intervenir pour couvrir et se porter garants du remboursement des prêts bancaires.


Quelques adresses utiles sur le Web

Institut pour le financement : IFCIC (Institut pour le Financement du Cinéma et des Industries Culturelles).

Offices Intermédiaires :

  • ADMICAL carrefour du mécénat d'entreprise.

  • IMS entreprendre pour la cité

  • Société Générale

Séminaire sur le mécénat : IRMA (informations et ressources des musiques actuelles).

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