TECHNIQUE ET MAO



ENREGISTRER DANS UN HOME STUDIO UNE GUITARE, UNE CONTREBASSE ET UNE BATTERIE

Dans cette page, vous allez trouver des conseils utiles concernant le choix des micros et de leurs emplacements en fonction de l'instrument à enregistrer. Toutes les astuces proposées ne concernent que les instruments d'accompagnement utilisés dans le cadre d'un home studio. Évidemment, cette page n'a pas la prétention de répondre aux nombreux problèmes rencontrés en prise de son acoustique. Même un livre, au riche contenu, ne peut aborder que théoriquement cette technique.



LES MICROPHONES



Avant de choisir un ou plusieurs micros adaptés à votre type d'enregistrement, veuillez consulter cette page : LE MICRO : DU HOME STUDIO À LA SCÈNE

Faut-il un micro par instrument ?

Pas toujours.

Dans votre home studio, si vous devez enregistrer en même temps un trompettiste et un flûtiste, il n'est pas nécessaire d'utiliser 2 microphones. Par commodité ou parce que votre home studio a des moyens limités, vous demanderez aux musiciens de se placer autour du microphone, à des distances idéales pour préserver un équilibre sonore entre les deux instruments. En utilisant ce genre d'astuce, vous réduirez le nombre de micros et votre prise de son sera facilitée. La multiplication des micros risque de vous mettre en face de nouveaux problèmes techniques qui, une fois résolus, ne vous garantissent pas obligatoirement une meilleure qualité sonore.

Dans certains cas, on peut utiliser deux micros pour enregistrer un instrument. Le premier micro est placé tout près de la source pour capter le son direct avec les bruits mécaniques et un autre disposé en arrière pour enregistrer le son avec la réverbération du local. Ensuite, grâce à la table de mixage, il suffit de mixer le volume d'entrée des deux micros pour obtenir un son plus ou moins présent.



ENREGISTRER UN PIANO



Veuillez consulter cette page : ENREGISTRER UN PIANO



ENREGISTRER UNE GUITARE



Qu'elle soit acoustique ou électrique, soliste ou accompagnatrice, la guitare est un instrument très polyvalent. Le choix du micro et de sa disposition sont essentiels, d'autant plus qu'un guitariste peut faire usage de ses doigts comme faire usage du médiator, et jouer sur des cordes en nylon ou en métal. Autant de nuances sonores auxquelles le preneur de son doit faire face.

L'un des problèmes majeurs de la prise de son d'une guitare est le bruit caractéristique du glissement des doigts sur les cordes. Inévitable, celui-ci se révèle encore plus nuisible quand le guitariste joue seul. Autre inconvénient, le modèle acoustique possède une dynamique faible que sa cousine électrique corrige grâce à l'amplification.

Si vous devez enregistrer une guitare acoustique, utilisez de préférence un micro électrostatique et hyper-cardioïde dont vous dirigerez la capsule vers la rosace ou parfois légèrement vers le manche (pour diminuer la présence et ainsi obtenir une sonorité plus diffuse) ou bien encore vers le chevalet.

L'utilisation d'un micro capteur (fixé à la guitare au moyen d'une pâte adhésive) est à proscrire. Utile en sonorisation pour éviter notamment le larsen, il se révèle moins efficace en enregistrement.

Le micro à utiliser doit être électrostatique avec une bande passante assez large (100 à 14 000 Hz) étant donné que la guitare possède une bonne richesse harmonique dans les aigus. La directivité du micro peut être cardioïde ou hypercardioïde, si l'environnement est bruyant.

Dans le cas d'une guitare électrique, si vous proclamez : "je suis hard rockeur et je ne badine pas avec le son", et que l'enregistrement par la sortie ligne de l'ampli (même avec préampli) ne fait que vous mettre en rage, le micro peut avantageusement vous calmer en offrant de bons résultats.

Comme deux micros en valent mieux qu'un… vous utiliserez des micros dynamiques que vous placerez, l'un à 30 cm du haut-parleur et l'autre dirigé vers le mur arrière ou une surface réfléchissante. En dosant les deux entrées micros sur la table de mixage, vous obtiendrez un son plus ou moins réverbéré, donc plus ou moins direct.



ENREGISTRER UNE CONTREBASSE



Quand on pense contrebasse, on pense musique jazz, bien que l'instrument soit utilisé de façon plus discrète en musique classique et à l'occasion en rock'n'roll (la guitare basse remplace souvent la contrebasse).

Comme pour la guitare acoustique, la contrebasse possède peu de dynamique. La différence est d'autant plus sensible si les cordes sont pincées ou frottées. L'enregistrement par microphone est préférable à celui du capteur.

Lorsque la contrebasse accompagne d'autres instruments, ce qui est généralement le cas, la diaphonie est inévitable. Pour diminuer ce problème, le choix doit se porter sur un microphone directionnel de type électrostatique ou dynamique. La bande passante doit favoriser les fréquences graves jusqu'aux médiums (5 000 Hz).

Le micro doit être placé à 50/60 cm en face du chevalet. Si le son ne convient pas, reculer le micro ou le déplacer vers l'une des deux ouïes. Vous obtiendrez alors une sonorité plus ronde et moins agressive.



ENREGISTRER UNE BATTERIE



Le cas est difficile, car il présente de nombreuses configurations techniques pour des résultats sonores forts différents. L'utilisation d'un nombre important de micros ne savère pas toujours indispensable. Par exemple, la prise de son d'une 'batterie jazz" peut être convenable avec seulement 3 à 4 micros. De même, l'utilisation d'un seul micro pour enregistrer deux toms ou le set de cymbales peut suffire.

Généralement, pour une prise de son de proximité, vous opterez pour cette configuration :

  • 1 micro pour la grosse caisse.
  • 1 micro pour la caisse claire.
  • 1 micro pour le charleston (pour éviter l'usage de ce micro, faites des essais en orientant celui de la caisse claire légèrement vers le charleston).
  • 2 micros pour les toms (1 pour le tom aigu et médium et 1 pour le tom basse).
  • 1 micro pour les cymbales.

Si l'on souhaite obtenir un son moins direct, façon 'batterie jazz', un couple de micros disposé en hauteur, à droite et à gauche de la batterie, suivi de deux autres placés respectivement auprès de la grosse caisse et de la caisse claire suffiront.

La prise de son de la batterie est importante, mais difficile, car elle génère des fluctuations dynamiques importantes. Il n'y a aucune comparaison entre la pression acoustique d'une grosse caisse et celle d'une cymbale. De plus, la batterie couvre pratiquement tout le spectre sonore, du plus grave avec la grosse caisse jusqu'au plus aigu avec les cymbales.

Dans le cadre d'un home studio dont le traitement acoustique est souvent très éloigné des studios d'enregistrement professionnel, les réflexions acoustiques propres au local peuvent créer des nuisances à l'enregistrement en venant interagir avec l'accord des toms ou de la grosse caisse. Tendre ou détendre la peau d'un tom, comme atténuer l'impact sonore de la grosse caisse en la garnissant de matériaux absorbants peut parfois résoudre certains problèmes acoustiques. La batterie génère également de nombreuses résonances métalliques qui seront plus ou moins importantes selon que le batteur utilise des balais, des baguettes ou des maillets.


ENREGISTRER LA GROSSE CAISSE ET LA CAISSE CLAIRE

En termes de priorité, la grosse caisse et la caisse claire doivent retenir toute votre attention, car l'articulation rythmique tourne souvent autour de ces deux éléments.

Pour la grosse caisse, positionnez le micro à environ 20 cm devant le centre de la peau. Si celle-ci est ôtée, vous pouvez placer le micro à l'intérieur de la grosse caisse, mais toujours au centre, pas posé sur les matériaux absorbants. Pour l'enregistrement, choisissez plutôt un micro dynamique avec une directivité cardioïde. Le micro utilisé doit être capable de supporter plus de 100 dB de pression acoustique.

Pour la caisse claire, positionnez le micro à environ 15 cm en prenant soin que la capsule (l'avant du micro) soit bien dirigée vers la caisse claire pour éviter les effets parasites du charleston (bruits mécaniques et déplacement d'air). Chaque caisse claire, grosse ou petite, en bois ou en métal, offre un type de sonorité bien particulier qu'il faut respecter. La sonorité peut être brillante, métallique ou mate. Suivant le type de caisse claire, le micro doit être du type dynamique ou électrostatique avec une bande passante large (jusqu'à 15/16 000 Hz). Comme pour le micro de grosse caisse, il doit être capable de supporter plus de 100 dB.


LES AUTRES ÉLÉMENTS

ENREGISTRER LE CHARLESTON

Si l'utilisation d'un micro est nécessaire, placez celui-ci à environ 15 cm au-dessus du charleston, à la verticale. Un micro de type électrostatique est recommandé avec une bande passante large et une directivité de type cardioïde, voire supercardioïde.

En utilisant un micro différent pour la caisse claire et le charleston, vous aurez l'avantage de traiter les effets séparément, grâce à la table de mixage (compression, noise gate, etc.). Toutefois, si un seul microphone est utilisé, choisissez-le bidirectionnel de type électrostatique à large bande. Vous le placerez alors perpendiculairement entre les deux sources sonores.


ENREGISTRER LES TOMS

Pour les toms aigu et médium, positionnez le micro très légèrement au-dessus, à une distance permettant un triangle équilatéral (approximativement 20/30 cm). Pour le tom basse, le microphone doit être dirigé vers le centre de la peau en surplombant le rebord de caisse, à environ 20 cm. Les microphones à utiliser peuvent être dynamiques ou électrostatiques, de type omnidirectionnel ou cardioïde, avec une bande passante légèrement plus étroite que pour la caisse claire (de 100 à 12 000 Hz).


ENREGISTRER LES CYMBALES

Vous pouvez opter pour un microphone unique que vous placerez en hauteur (à 2 m ou plus) et en direction du centre de la batterie (ou vers les cymbales pour que celles-ci soient plus présentes). Le microphone doit être omnidirectionnel, de type électrostatique et posséder une large bande passante (jusqu'à 20 000 Hz), pour restituer avec précision toute la finesse sonore des cymbales.



JE N'AI QUE DEUX MICROS !

Pour ceux qui n'ont en leur possession qu'un couple de micros électrostatiques, vous devez placer le couple de micro en hauteur (2 m à 2,50 m) à l'aplomb du batteur. Ils doivent former un couple d'enregistrement stéréophonique avec une ouverture d'angle d'environ 90 degrés. Si, lors de l'enregistrement, les cymbales sont trop agressives, reculez les micros en arrière du batteur. Les micros doivent être omnidirectionnels ou cardioïdes et avoir une bande passante très large (jusqu'à 20 000 Hz).

Si vous avez un micro électrostatique et un autre dynamique, vous pouvez essayer la combinaison suivante : le micro électrostatique en hauteur (à 2 m ou plus), à l'aplomb du batteur et le dynamique placé sur le devant de la batterie, à hauteur du batteur, mais légèrement du côté caisse-claire/charleston.

Dans tous les cas de figure, enregistrer une batterie avec deux micros vous permettra seulement d'obtenir une prise de son dite 'd'ambiance'. Pour un son plus présent, façon batterie rock, l'utilisation de 5/6 micros s'impose.


EN CONCLUSION

L'acoustique du local, le style de musique comme l'exigence des musiciens ne mettent jamais à l'abri le preneur de son d'une quelconque difficulté. En fonction du contexte, vous devrez faire face à toutes sortes d'initiatives, parfois sérieuses ou parfois farfelues. Si la prise de son d'un instrument acoustique se révèle difficile, le plus important est de restituer sa couleur originale, tout en respectant le jeu de son utilisateur. En effet, les musiciens sont sensibles à ce que la prise de son ne trahisse ni leur technique, ni leur interprétation.


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