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LES GAMMES SYMÉTRIQUES : UNITONIQUES, DIMINUÉES, AUGMENTÉES

En dehors des gammes usuelles, comme la gamme majeure ou mineure, il existe d'autres gammes qui sont utiles pour exploiter des types d'accords que les modes majeur et mineur (harmonique ou mélodique) n'emploient pas. C'est le cas, par exemple, de l'accord avec quinte augmentée ( C#5 : do, mi, sol #) ou de l'accord diminué à 4 notes ( C dim : do, mi b, sol b, si bb).


QU'EST-CE QU'UNE GAMME SYMÉTRIQUE ?

Si nous observons la gamme majeure de Do (do, ré, mi, fa, sol, la, si - do), nous constatons qu'elle est constituée d'intervalle majeur (1 ton) et mineur (1/2 ton), dans un ordre irrégulier. Il en est de même avec la gamme mineure harmonique (do, ré, mi b, fa, sol, la b, si - do) ou mélodique (do, ré, mi b, fa sol, la, si - do).


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La première particularité de la gamme symétrique est de reconduire des intervalles (différents ou pas), mais dans un ordre régulier et répété, d'où son nom. De même, nous pouvons constater que certains accords exploités avec les gammes symétriques sont eux-mêmes construits de la sorte : l'accord diminué (à 3 ou 4 notes) et l'accord augmenté.

NB : bien qu'elle soit constituée que par des 1/2 tons successifs, la gamme chromatique n'est pas une gamme symétrique, mais une gamme à part, atonale.

La seconde particularité de ces gammes est d'être à " transposition limitée ". À la différence du mode majeur qui possède 15 gammes différentes, les modes symétriques peuvent être réduits parfois seulement à 2 gammes, comme le mode " unitonique ".

LA GAMME PAR TON (ou UNITONIQUE)

Comme l'indique son nom, elle est constituée que par des intervalles d'un ton. Comme une octave possède 6 tons, la gamme par ton aura 6 notes. Les gammes différentes exploitables dans ce mode sont au nombre de deux :


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La particularité sonore de cette gamme est de donner le sentiment d'être sans fin. Quand on arrive à la fin de la gamme, sur la tonique, le sentiment de conclusion que l'on trouve dans le mode majeur a ici disparu (à cause de la note sensible absente). Elle offre à celui qui l'utilise, une sonorité étrange, mystérieuse. Les compositeurs classiques postromantiques et impressionnistes l'ont parfois utilisée (Debussy, Ravel ou Satie).

Chaque note est ici le point de départ d'une tonalité. Ainsi, sur la première gamme (celle partant de do), les "tonalités" seront : do, ré, mi, fa# (ou sol b), sol# (ou la b), la# (ou si b). La gamme par ton possède donc un côté très maniable.

Cette gamme peut servir de base pour improviser sur les accords suivants :

C aug - C+7 - C7b5 - C 7(9) sans la quinte - C7 (9/#11) - C7 (9,b13) - C7 (#11,b13).

Ensuite, à vous d'utiliser les mêmes types d'accords transposés dans les autres tonalités.

POSSIBILITÉS DE SUBSTITUTION

Cette gamme ne propose pas de substitutions, car il n'existe pas d'interconnexions ou de correspondances harmoniques entre les deux gammes unitoniques. En revanche, il est possible de réaliser des substitutions " diatoniques " sur la même gamme unitonique, en utilisant des intervalles " tritoniques " (correspondants à trois tons d'intervalle plus bas ou plus haut).


LA GAMME DIMINUÉE (ou OCTATONIQUE)

Elle alterne successivement un intervalle d'un ton suivi d'un demi-ton et comporte huit notes. Seulement trois gammes existent, chacune décalée d'un demi-ton. Si vous transposez une gamme diminuée à la tierce mineure supérieure, vous retrouvez les mêmes notes décalées d'un ton et demi.



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La particularité sonore de cette gamme est de donner une sonorité "étranglée", non-naturelle par opposition à la couleur de la gamme majeure ; ce qui explique son utilisation avec l'accord diminué à 3 ou 4 notes. Même si en improvisation, la gamme diminuée est une "voie de secours" pour le musicien qui rencontre un accord diminué, son exploitation offre de nombreuses autres possibilités.

La première gamme diminuée (celle partant de do) peut servir de base d'improvisation sur les accords suivants :

C dim (à 3 ou 4 notes) et Cm 6/9, sans la quinte.

(chiffrages identiques en utilisant mi b, sol b et la comme notes toniques)

D - Dmin - D dim - D6 - Dm6 - D7 - Dm7 - Dm7b5 - D7b9 - D#9 - D7#9 - D7#11 - D7/13 - D7b9#11 - D7#9#11 - D7#11/13.

(chiffrages identiques en utilisant fa, la b et si comme notes toniques)

POSSIBILITÉS DE SUBSTITUTION

Dbmaj7/9 sans la tonique - Db7/9 sans la tonique - Db7b9b13 - Db7/9/b13 - Db7sus4/b9 sans la tonique - Db7sus4/9 sans la tonique.

(chiffrages identiques en utilisant mi, sol et si b comme notes toniques).


LA GAMME AUGMENTÉE

Elle se compose successivement d'un intervalle de seconde augmentée suivi d'un demi-ton, soit une gamme de 6 notes. Quatre gammes existent, chacune décalée d'un demi-ton. Si vous transposez une gamme augmentée d'une tierce majeure supérieure, vous retrouvez les mêmes notes décalées de 2 tons.


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Par l'emploi successif de l'intervalle de seconde augmentée suivie du demi-ton, la gamme augmentée sonne "arabisante" ; sonorité que l'on retrouve également dans la gamme mineure relative (ou gamme mineure harmonique). En improvisation, son emploi sur un accord majeur servira davantage à créer un effet sonore, que comme gamme de référence (à moins de souhaiter jouer dans un style oriental). C'est avec l'accord augmenté, que cette gamme se marie le mieux, mais comme pour la gamme diminuée, de nombreuses autres possibilités existent.

La première gamme augmentée (celle partant de do) peut servir de base d'improvisation sur les accords suivants :

C - C min - C aug - C maj7 - C min(7maj) - C maj7#5 - Cmaj9 sans la 7 - C maj7#9

E - E min - E aug - E maj7 - E min(7maj) - E maj7#5 - Emaj9 sans la 7 - E maj7#9

Ab - Ab min - Ab aug - Ab maj7 - Ab min(7maj) - Ab maj7#5 - Abmaj9 sans la 7 - Ab maj7#9

(chiffrages identiques en utilisant mi et la b comme notes toniques)

POSSIBILITÉS DE SUBSTITUTION (si l'on admet certaines tensions)

F min (7maj)(9) - A min (7maj)(9) - Db min (7maj)(9)

À PROPOS DU TÉTRACORDE

Par définition, c’est une succession de quatre notes conjointes. L’octave est divisée en deux suites de quatre notes dont la première et la dernière sont séparées d’un intervalle de quarte juste. Ainsi, quand une gamme de do majeur est jouée, deux tétracordes s’enchaînent : do, ré, mi, fa suivi de sol, la, si, do.

La construction des deux tétracordes doit être identique : par exemple, 1 ton, 1 ton, 1/2 ton. Ils sont appelés diatoniques, renferment toujours deux tons et un demi-ton et le son initial doit toujours se reproduire à l’octave.

Le tétracorde a eu de l’importance pour l’élaboration du système tonal grec et des modes dit d’église. Il a joué par le passé un rôle important dans la construction des gammes. D’une utilisation assez complexe, le principe était de construire des gammes symétriques. En plus de la construction 1 ton, 1 ton, 1/2 ton, citée plus haut, s’est ajoutée la construction d’autres types de tétracorde comme 1 ton, 1/2 ton, 1 ton, (ré, mi, fa, sol, suivi de la, si, do, ré, correspondant au mode moderne "dorien" - deuxième degré) et 1/2 ton, 1 ton, 1 ton (mi, fa, sol, la, suivi de si, do, ré, mi, correspondant au mode moderne "phrygien" - troisième degré).

La connaissance des tétracordes a eu son importance par le passé. Aujourd’hui, ils occupent un rôle passif, purement théorique et d’observation analytique sur la construction des gammes majeures comme mineures.

Par ELIAN JOUGLA

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2 - ÉVEIL MUSICAL
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5 - PIANO ET TECHNIQUE
6 - RYTHME
7 - SOLFÈGE/THÉORIE
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