DÉMOS SYNTHÉTISEURS, CARTES SONS...
En cette année 1985, la marque Korg vise la perfection. Digne successeur du DW-6000, le DW-8000 est le meilleur modèle de la série. À travers ce synthétiseur, la marque japonaise vise avant tout la simplicité. Simplicité du mode de fonctionnement à partir d’ondes numériques et richesse des possibilités.
Le précédent modèle était déjà une réussite avec ses sonorités séduisantes et déjà une grande facilité d’utilisation et de programmation. Son successeur, le DW-8000, reprend ses points forts. À savoir : un clavier à ressort de bonne facture comprenant 61 notes sensible à la vélocité et à la pression (pour modifier non seulement le volume, mais aussi la couleur du son, grâce à l’aftertouch - ce dernier est proche dans sa conception de celui du DX7 de Yamaha en appliquant ses quatre niveaux aux VCF, VCA et Modulation), 8 voies programmables, une mémoire morte de 4 x 256 kilobits de sons échantillonnées (cela semble peu et pourtant…), 16 formes d’ondes, deux oscillateurs, VCF et VCA analogiques +… un délai numérique intégré avec un retard de 512 ms, un autobend sur une octave, un arpégiateur de 64 notes synchronisable par horloge MIDI, un portamento qui se déclenche par pédale et enfin 4 modes de touches programmables (2 modes unissons et 2 modes polyphoniques). Quant au look, me direz-vous, de sa robe gris foncée aux lignes bleues se dégage un design fort sobre et très proche de son prédécesseur.
Le DW-8000 utilise des formes d’onde numériques stockées en mémoire morte et qui servent de base de travail. Pour s’y retrouver facilement, Korg a eu la riche idée de les affubler de noms d’instruments… du moins dans la doc, puisque sur la liste établie sur le panneau frontal du synthétiseur, seuls des numéros permettent de les identifier.
Chaque forme d’onde a été analysée par un ordinateur pour être ensuite recréée par synthèse additive ; Korg n’hésitant pas à accorder une forme d’onde différente par octave quand le contenu harmonique de l’onde est très riche.
© Matt Perry - Korg DW-8000
Dans la pratique, l’utilisateur choisit une forme d’onde par oscillateur pour ensuite les mélanger. Ensuite, il suffit de jongler avec les huit touches des modes programmes et paramètres pour obtenir déjà un premier résultat sonore. À noter que chaque mode dispose de son affichage led : rouge et vert, ce dernier indiquant le numéro de paramètre en cours.
Chaque son est protégé par défaut. Pour sauvegarder un nouveau son, il faut donc désactiver la protection mémoire (située sur le panneau arrière), et actionner la touche « write »suivi de l’emplacement mémoire choisi.
Chaque banque d’oscillateur peut recevoir l’une des 16 formes d’onde disponibles avec les patches. Le deuxième oscillateur dispose d’un réglage d’intervalle grossier et fin.
Côté filtre, c’est classique : cutoff, resonance, polarity, enveloppe depth, mais aussi un keyboard tracking propre à la marque Korg. Quant au VCF, il est très riche, car en plus du classique ADSR (Attack, Decay, Sustain, Release) d’autres paramètres sont présents pour ouvrir et fermer le filtre : breack point, slope et velocity sense.
Le "Modulation Generator" n’est autre qu’un LFO contenant quatre formes d’onde : triangle, carrée, dents de scie positive et négative.
La présence du joystick permet de programmer l’autobend (up et down) pour chaque note pour un ou deux oscillateurs, ainsi que le portamento polyphonique.
En ce qui concerne l’implantation MIDI, le DW-8000 dispose de quatre paramètres : omni on/off (réception en provenance des 16 canaux, et passage automatique en mode poly pour le choix d’un des canaux). Ensuite, nous avons une fonction MIDI Enable qui permet de déterminer si le DW-8000 répond uniquement à l’information MIDI NOTE et/ou aux éventuelles modulations, patch change et pitch bend.
Plusieurs options sont présentes : One octave (arpège montant et descendant), Two octave (idem, mais sur deux octaves), Full (qui joue sur toutes les octaves disponibles), Last but not least, un mode assignation agit comme un miniséquenceur monophonique. Un mode Latch est présent, ce qui permet à l’arpégiateur de continuer de jouer même quand on lâche les notes du clavier. Petit bémol : lorsque l’arpégiateur est utilisé, il monopolise malheureusement le clavier ; il n’est donc pas possible de jouer indépendamment de celui-ci par-dessus. Une horloge procure le choix entre noire, croche et double-croche piloté par synchro interne ou externe via un appareil aux normes MIDI (un curseur permet de faire varier la vitesse de défilement si une synchro externe n’est pas utilisée).
Concernant le panneau frontal, tandis que la partie droite est réservée à la liste des paramètres (précieux guide indispensable) et aux numéros de code avec leurs valeurs possibles, minimales et maximales, la partie gauche rassemble les banques de sons.
À l’arrière du DW-8000, nous trouvons notamment les classiques prises MIDI : In, Out et Thru, une protection de la mémoire, un interrupteur Tape enable pour stocker sur cassette les sons (2 mini-jacks), trois prises pour pédales (damper, portamento et défilement des programmes), une prise casque et deux sorties audio (droite et gauche) avec un interrupteur de niveau.
Face au DX7 de Yamaha, le DW-8000 est d’une simplicité enfantine. Certes, nous n’avons que la moitié de la polyphonie d’un DX7 de base, mais en contrepartie, grâce à la technologie employée dite DWGS ou « Digital Waveform Generator System », le DW-8000 permet de recréer, entre autres, des sons acoustiques typiques ; cela est rendu possible grâce aux générateurs qui délivrent des formes d’ondes simulant celles des instruments acoustiques, tels les instruments à vent, à cordes, guitares, basses, cloches, orgues et piano (enfin presque). L’intérêt est bien sûr de mélanger ses ondes pour créer un résultat sonore unique et passionnant.
Démo amateur rassemblant des sonorités diverses
Utilisation de l'arpégiateur en jouant sur l'ouverture des filtres
Démo de sonorités cosmiques avec utilisation du delai