ANALYSE MUSICALE



LA MUSIQUE POUR CLAVIER DU 17e AU 19e SIÈCLE - PIANO ET CLAVECIN

Jusqu’au milieu du 17e siècle, on ne peut séparer de manière précise la musique pour clavecin et celle pour orgue, les maîtres laissant librement le choix de l’instrument...


UN INSTRUMENT CHOISI EN FONCTION DU JEU, DU STYLE OU DES ÉCRITURES

À cette époque charnière, les musiciens optent tout au plus pour un instrument en fonction du jeu, du style ou des écritures. Ainsi, les figures comportant des notes longues portent le choix sur l’orgue, alors que pour les figures avec des trilles ou des coups d’attaque ornementées, le clavecin est bien sûr recommandé. Même Bach, dans son œuvre “Klavierübung”, écrit à la fois pour le clavecin et pour l’orgue.

La littérature pour clavecin à proprement parler apparaît en Angleterre grâce aux virginalistes (nom donné aux compositeurs dont les œuvres voient le jour à la fin du 16e siècle). Des évolutions décisives se produisent dans la suite. En France, la musique pour clavier se rattache à celle du luth. Les clavecinistes, comme Couperin, Daquin ou Rameau, créent la première musique pour clavecin qui perdure jusqu’à notre époque, tandis qu’en Italie, Scarlatti écrit des sonates pour clavecin, c’est-à-dire des pièces en un mouvement. Tous les efforts atteignent un premier apogée chez Haendel et Bach. En eux, la suite trouve son expression la plus achevée autant que caractéristique dans des pièces en forme de prélude, toccata et concerto.

Le plus jeune fils de Bach, Johann Christian, ouvre la voie au monde de la sonate baroque à travers son élève Mozart, tandis que le second fils Bach, C. Ph. E Bach, pose un pont en direction de Beethoven à travers la sentimentalité.


BEETHOVEN, SCHUMANN, CHOPIN …

Alors qu'Haydn écrit ses sonates et ses concertos pour lui-même, Beethoven et ses 32 sonates deviennent le “Nouveau Testament” de la littérature pour clavier ; l’Ancien Testament étant constitué par le “Clavier bien tempéré” de Bach. Beethoven essaie, dans ses sonates, ses concertos et autres œuvres pour piano d’adapter les formes traditionnelles. C’est pourquoi il découvre de nouvelles formes de mouvements. Finalement, il romantise la fugue.

Il découvre aussi de nouvelles possibilités d’écriture pour piano. Les immuables et lourdes basses d’Alberti lassent. Beethoven fait aussi la conquête de nouveaux registres aigus et graves, ose des plaqués d’accords étendus et calque les parties de main gauche sur la thématique. Sa dernière Sonate pour piano opus 111, conclut avec des suites de trilles qui font gagner au piano sa plus haute spiritualisation en termes de matériau sonore.

Pour le Romantisme, il est question d’une nouvelle coloration de l’écriture pour piano. Celle de R. Schumann provient du piano et ne traduira jamais autant le feu romantique que celui développé pour cet instrument. Il livre son combat à coups d’œuvres pour pianos. À la même période, Chopin compose des œuvres pour piano en privilégiant le morceau de caractère, sous forme de ballade, de barcarole, de mazurka, de polonaise, de prélude ou d’étude. Liszt, quant à lui, apporte à l’art pianistique la virtuosité que Paganini a développée au violon. De même, Brahms crée, pour lui-même, des œuvres pour piano.


QUANT AU 20e SIÈCLE…

En Musique Nouvelle aussi, le piano est également servi. Debussy et Ravel lui destinent des œuvres, qu’ils orchestrent ultérieurement. Schönberg trouve son style atonal dans les “Pièces pour piano” opus 11 et 19. P. Hindemith donne dans son “Ludus tonalis” pour piano, la preuve la plus convaincante de la maturité de son style. En Europe de l’Est, Bartók est un virtuose du piano et son répertoire pour piano se concentre sur un petit cercle d’œuvres.

par ELIAN JOUGLA (Piano Web - 02/2013)



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