LEÇON GRATUITE



ÉVEIL MUSICAL : L'APPRENTI SORCIER DE PAUL DUKAS

Cette leçon d'éveil musical aborde L’apprenti sorcier de Paul Dukas en mettant en parallèle l’œuvre poétique qui l’a inspirée et sa traduction musicale.


Grâce à cette approche singulière, vous allez pénétrer au cœur des écritures orchestrales et savourer toute leur finesse. Comme pour les leçons sur l’arrangement, il ne s’agit pas ici de donner un cours d’harmonie ou de composition, mais juste d’attirer votre attention sur des détails ou des points importants concernant l’œuvre. Il n’est donc pas nécessaire d’être un musicien averti pour comprendre ce qui va suivre. Il vous faut juste un peu d’attention, c’est tout !

Afin que vous saisissiez les moments clés de l’œuvre de Paul Dukas, celle-ci a été fractionnée en 10 séquences audio accompagnées de commentaires.

Si vous n'arrivez pas à écouter les exemples audio présents sur cette page, vous avez la possibilité de télécharger le fichier contenant tous les extraits musicaux de la leçon en cliquant sur le bouton ci-dessous.


L'APPRENTI SORCIER - SYNOPSIS

Laissé seul, un apprenti sorcier anime un balai pour qu'il effectue à sa place son travail. Le balai s’exécute et commence à remplir une bassine d'eau avec des seaux. Mais oubliant le mot magique, l’apprenti sorcier n’arrive plus à contrôler le balai et celui-ci continu d’apporter de l'eau. Pour faire face à l’inondation, se saisissant d’une hache, l’apprenti parvient à fendre le balai en deux. Or, au lieu de le détruire, les deux morceaux prennent vie. L’apprenti sorcier implore alors de sa voix le retour de son maître. Celui-ci arrive et répare les dégâts provoqués par l'apprenti.



L'APPRENTI SORCIER - SURVOL DE L’ŒUVRE

L’apprenti sorcier est l’œuvre la plus célèbre du compositeur Paul Dukas. Poème symphonique écrit en forme de scherzo, l’apprenti sorcier traduit musicalement une poésie de Goethe : Der Zuberlehrling.

Composé en 1897, l’œuvre porte en elle une féerie et une étonnante diablerie que la mélodie du balai souligne de son rythme ensorceleur. Le succès auprès du public est immédiat, au point qu’un dessin animé, issu de l’imagination de Walt Disney, verra le jour en 1940 sous le titre de Fantasia (il sera suivi d’une seconde version en 2000 - Fantasia 2000).

La musique de Dukas est très imagée sans toutefois posséder les poncifs des premières musiques de cinéma. L’écriture, aussi ciselée que celle de Bizet, met en valeur la flûte, la clarinette basse, le basson et contrebasson pour les bois, la trompette et le cornet à pistons pour les cuivres.

Deux thèmes sont présents : La mélodie du balai, qui représente en quelque sorte l’acte de sorcellerie – le balai prend vie et accomplit mécaniquement son œuvre - et le thème de l’eau, souligné musicalement par le crescendo de l’orchestre et différentes présentations des harmonies, qui représentent tout à la fois le danger : l’inondation - et la peur de l’apprenti : son impuissance à tout arrêter.



LA BALLADE DE GOETHE VIA L’APPRENTI SORCIER DE PAUL DUKAS

Enfin, il s’est absenté, le vieux maître sorcier.

1 - Paul Dukas évoque le repaire mystérieux du vieux sorcier. Les cordes jouent en sourdine. Flûtes et hautbois sont également présents.

Et maintenant, c’est à moi aussi de commander les esprits…
J’ai retenu sa formule… je ferai des miracles…

2 - Pour traduire l’idée qui germe dans l’esprit de l’apprenti, quelques touches sonores rapides sont exécutées (violons jouant pizzicato). Ensuite un climat très calme s’installe. Seules quelques notes issues de la mélodie du balai sont annoncées par les trompettes.

Que l’eau bouillonne…
Et maintenant approche, vieux balai !
Dépêche-toi d’aller puiser de l’eau…

3 - L’idée se précise. L’apprenti va commander le balai et celui-ci prend vie (représenté par le coup de timbale en fin d'extrait).

4 - Le balai bouge (quelques notes) et obéit. Le premier thème musical commence.

Trois plans sonores se dégagent : celui des bassons qui scandent la marche du balai, les violons qui répondent (pizzicato et glissando), les flûtes et enfin les cors qui se mêlent à l’ensemble.

Bravo, il descend au rivage…
Déjà une seconde fois ! Comme chaque cuve s’enfle, comme chaque vase s’emplit jusqu’au bord !

5 - Le balai accomplit mécaniquement son œuvre. Un second thème exprime sa satisfaction. Puis thème de l’eau : le niveau monte, on suit le remplissage des cuves. Les thèmes se mêlent : c’est une poussée irrésistible. Progressivement, l’intensité sonore gagne tout l’orchestre.

Transcription simplifiée du premier thème de l'Apprenti Sorcier pour violoncelle (source : 8notes.com)

Arrête ! Nous avons assez de tes services.
Malheur ! J’ai oublié le mot…
Toujours de nouveaux seaux qu’il apporte !
Cent fleuves se précipitent sur moi…

6 – C’est l’inondation : gammes descendantes et ascendantes de l’orchestre (principalement violons et flûtes) qui s’accentuent à la fin de l’extrait (coups de cymbales et de timbales).

Il faut que je l’empoigne… Un damné balai qui ne veut rien entendre !
Prend garde que je ne te fende au tranchant de la hache…
Un moment, Kobold, et tu serras par terre…
La hache l’atteint. Il craque… J’espère… Je respire.

7 – Effroi de l’apprenti : il appelle. Des accords pressants et angoissés sont lancés par les cors et les trompettes. Mais l’eau gagne toujours. Plusieurs accords violents retentissent : l’apprenti sorcier vient de briser le balai.

Malheur ! Deux morceaux s’agitent maintenant et s’empressent comme des valets debout pour le service.
À mon aide, puissances supérieures !

8 – Pour marquer musicalement les deux tronçons du balai qui se relèvent et qui repartent, Paul Dukas utilise le thème du balai en fugue à deux voix entre le basson et la clarinette basse.

Comme ils courent ! L’eau gagne la salle…
Seigneur et maître, entends ma voix !

9 - De nouveaux le thème de l’eau qui monte, souligné par des appels de cuivres auxquels répondent les violons. L’orchestre va crescendo. L’arrivée imminente du maître est marquée à la fin de l’extrait par des accords de cuivres soutenus.

Ah ! Voici venir le maître…
« Dans le coin, balai ! Que cela finisse, car le vieux maître ne vous anime que pour vous faire servir à ses desseins. »

10 – Retour du maître : brusque silence de l’orchestre. Tout rentre dans l’ordre. On entend aux violons le thème calme du début, tandis que le basson et la clarinette étirent les notes du thème du balai, redevenu docile. La conclusion finale construite sur cinq notes insinue que tout est rentré dans l’ordre.

(Traduction française de la poésie de Goethe par Henri Blaze)


Par PATRICK MARTIAL

- SOMMAIRE DES LEÇONS GRATUITES -

1 - ARRANGEMENT
2 - ÉVEIL MUSICAL
3 - HARMONIE
4 - IMPROVISATION
5 - PIANO ET TECHNIQUE
6 - RYTHME
7 - SOLFÈGE/THÉORIE
8 - PROGRAMMATION & LOG.
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