MATÉRIEL DE MUSIQUE



ACHETER UN MICRO POUR SON HOME STUDIO

Le microphone est l'outil indispensable dès que l'on souhaite enregistrer un instrument acoustique ou une voix. Si vous travaillez uniquement avec des instruments numériques et que vous n'avez pas l'âme d'un chanteur, un micro peut vous sembler bien inutile. Pourtant, il est toujours possible qu'un jour, pris d'une irrésistible envie de chanter la rengaine, ou plus sérieusement pour "coucher" une voix sur votre dernière composition, l'achat d'un micro devienne indispensable. Pour parer à toute éventualité, mieux vaut s'entourer de renseignements utiles, plutôt que de se précipiter dans un achat compulsif et irréfléchi. Un micro, même onéreux, pouvant se révéler inapte à une situation donnée ou inapte à vos exigences.


LE MICROPHONE POUR QUEL USAGE ?

Dans un équipement en home studio, il est toujours utile d'en posséder un, voire plusieurs, identiques ou différents suivant le genre d'enregistrement que vous souhaitez réaliser : un enregistrement en mono, en stéréo, l'enregistrement d'un ou de plusieurs instruments, d'une ou plusieurs voix, les cas sont multiples et variés.

Évoquer les qualités et les usages du micro, c'est évoquer un sujet vaste, difficile et ardu. Utiliser un ou plusieurs micros, c'est prendre conscience que la prise de son en acoustique est autrement complexe que lorsqu'on travaille avec des sons préfabriqués, façon échantillons. Le résultat peut se révéler somptueux, mais parfois décevant si vous manquez d'expérience ou si vous êtes pressé d'aboutir. N'accusez pas les micros à tort ; leurs qualités ne sont pas toujours responsables de l'image sonore que vous obtenez. Qui sait, si à force de persévérance, la pratique de l'enregistrement acoustique ne vous fera pas oublier, du moins pour un temps, la mainmise de l'informatique et de son assistanat ?

Pour réussir un bon enregistrement acoustique, de nombreux paramètres rentrent en ligne de compte : l'acoustique du local, le type de micro employé et sa qualité, la position du (des) micro(s) pendant l'enregistrement, le cheminement du signal jusqu'à vos oreilles (câbles, table de mixage, effets, amplification, enceintes) Je n'aborderai pas bien sûr tous ces problèmes qui nécessiteraient un livre à lui tout seul. Cependant, si vous souhaitez passer pour un illuminé auprès du vendeur, vous n'avez qu'à tenir ce genre de discours… "S'il vous plait m'sieur, auriez-vous des micros statiques pour le chant, cardioïde, mais qui encaisse les coups ?". Cette phrase illustre bien à propos un discours technique, certes, mais complètement incohérent ! Plaisanterie mis à part, qui n'a jamais remis sa question dans sa poche de peur d'être ridicule ? Hein ! A moins de bien connaître le sujet, un vendeur connaissant la question sera toujours capable de vous faire douter de vos intentions premières.

Pour être mieux armé, vous devrez vous familiariser avec quelques termes techniques. Cela éclairera peut-être d'un nouveau jour votre vision de l'enregistrement sonore… non assisté !

Dans cette page et la suivante, nous allons parcourir en détail les différents types de micro, leurs caractéristiques et leurs usages… ce qui n'est déjà pas si mal, n'est-ce pas ? Vous en doutez... alors lisez ce qui suit.


QU'EST-CE QU'UN MICRO ?

Les définitions sont nombreuses, dans les dicos comme sur Internet ; autant prendre celle donnée par le "Music Mot" :

Objet permettant d'enregistrer et d'amplifier une source sonore. Il existe plusieurs sortes de micro, que l'on utilise en fonction du besoin, du type de source à enregistrer. Les microphones offrent différentes ouvertures d'angles de réception : directif, cardioïdes, omnidirectionnel. La directivité d'un microphone caractérise sa sensibilité en fonction de la provenance du son, selon son axe central. Selon le type d'utilisation auquel le micro est destiné (ambiance sonore, chant, instrument de percussion, instrument à vent...) et selon les conditions d'utilisation (studio, scène ou en extérieur), on trouve différents types de microphones. Les plus courants sont le microphone à main, le micro de studio, le micro cravate, le micro canon, le micro pour instrument.

Rien que la lecture de cette définition laisse entrevoir la difficulté de la tâche.

Chaque type de micro a ses particularités propres. On n'utilisera pas le même micro pour enregistrer une voix et une contrebasse. En général, les fabricants proposent, au moyen de plaquettes publicitaires ou avec la notice d'utilisation jointe au micro, un tableau qui définit chaque type d'utilisation (le type d'instrument, l'utilisation en studio ou sur scène…).

  • La directivité : certains micros captent seulement le son provenant en face d'eux (micro directionnel et cardioïde) tandis que d'autres captent un angle de champ sonore plus large : devant, sur les côtés et derrière (micro omnidirectionnel). Du champ le plus serré au champ le plus large, on distingue : le micro hypercardioïde, cardioïde (directionnel), omnidirectionnel et bidirectionnel.

  • La réponse en fréquence : tous les instruments de musique ne favorisent pas les mêmes fréquences. Si une contrebasse peut descendre en dessous de 50 Hz, il n'en est pas de même pour une flûte ou un violon. Il est donc nécessaire de trouver le micro adapté à la situation, c'est-à-dire adapté au spectre sonore de l'instrument. Pour le piano, je vous conseille un électret à large bande ou un électrostatique (c'est mieux, mais plus cher).

  • La sensibilité : c'est le rapport entre la puissance de la source et sa transformation électrique. 2 types de mesure la caractérisent :

    - Le taux en décibels (dB) : il correspond à la pression acoustique ou dynamique supportée par le micro.
    - Le taux en millivolts (mV) : c'est le rapport entre la transformation électrique et la pression acoustique (plus le niveau est bas, moins le micro est sensible).

Si la sensibilité du micro n'est pas adaptée à la source sonore, la transformation du signal va engendrer de la distorsion (micro trop sensible - risque de rupture du capteur ou trop près de la source) ou un manque de dynamique (augmentation du bruit de fond - plus de souffle que de son). Un micro trop sensible est plus fragile, mais il offre une sensibilité qui lui permet d'enregistrer des détails sonores de puissance très faible (comme ceux que l'on peut rencontrer dans la nature).



LES DIFFÉRENTS TYPES DE MICRO


Commençons par le microphone le plus connu et le plus répandu : le dynamique.


LE MICRO DYNAMIQUE

C'est un micro d'un prix raisonnable. Sa robustesse en face des chocs ou de la température extérieure en fait un partenaire idéal pour la prise de son extérieure. Pour enregistrer des bruits naturels ou la mignonne chanteuse sur la scène, le micro dynamique est un micro polyvalent.

Du fait de ses qualités physiques et de sa capacité à encaisser de fortes pressions acoustiques, le micro dynamique est tout indiqué pour l'enregistrement des batteries, des cuivres et de tout instrument amplifié (guitare, basse…). C'est également le compagnon fidèle de vos répétitions (poussière, humidité… faire attention toutefois !) et des concerts (chocs). Ce n'est pas pour autant un micro indestructible. Au-delà d'une certaine pression sonore, le micro sera hors d'usage.

Le prix d'entrée de gamme se situe autour de 80 € (chez Shure). Mais attention… à ce prix, ne rêvez pas ! La qualité ne sera pas au rendez-vous. Pour un micro de qualité moyenne, assez polyvalent (voix, instruments), il faut compter autour de 300 € (chez Shure, Akg ou Audio-technica).

Utilisation : sur scène ou en répétition, pour la voix, le violon, le saxo, la trompette.


LE MICRO STATIQUE

Autre grande famille de microphones, les électrostatiques (à condensateur). Ceux-là sont les génies des micros. Leurs qualités principales : une très grande sensibilité et une très large réponse en fréquence (plus étendue que le dynamique). Quelques légers inconvénients accompagnent cet objet de culte : le prix habituellement élevé, la fragilité (choc, pression) et la nécessité d'une alimentation extérieure (la fameuse alim. phantom 48 volts de la table de mixage ou quelquefois une simple pile).

À la différence du micro dynamique qui fonctionne par pression d'air exercée sur sa membrane, le condensateur du micro électrostatique fait office en quelque sorte de variateur de capacité entre la source (le signal sonore) et sa transformation en courant électrique. Certains modèles offrent la possibilité de modifier la directivité en utilisant une bague située sur le micro ou une télécommande. De plus, ces micros sont fréquemment pourvus d'un atténuateur (pour se protéger, par exemple, d'une source sonore trop puissante) et d'un filtre coupe basse (pour diminuer les fréquences graves - de 50 à 100 Hz). Les marques les plus réputés : Neuman, Senheiser, AKG.

Utilisation : en studio, pour la voix et tous les instruments (sauf certaines percussions très dynamiques, favorisant les fréquences graves comme la grosse caisse ou les timbales d'orchestre).


Les électrostatiques à électret sont moins onéreux que leurs chers cousins et ne nécessitent pas d'alimentation extérieure, tout en gardant une finesse remarquable (- la chaleur sonore, le plus souvent). Ils seront donc tout indiqués pour une utilisation en home studio. D'ailleurs, l'idéal serait de posséder un micro dynamique cardioïde et un électrostatique, si l'on veut parer à toutes les éventualités, sans tomber dans un budget pharaonique.

Les électrets donnent de bons résultats dans les fréquences aiguës au détriment des fréquences graves qui sont moins puissantes et de moins bonne qualité. Le terme "électret" signifie que les composants ferreux du microphone ont la propriété, quand ils sont soumis à un champ magnétique, de conserver celui-ci. Il est, comme pour l'électrostatique, alimenté par pile interne. Ce type de micro offre un enregistrement d'assez bonne qualité pour un prix abordable (à partir de 150 €, pièce).

Utilisation : en répétition, pour la voix et tous les instruments (sauf ceux favorisant les fréquences graves).


LE MICRO À RUBAN

Très sensible aux chocs, vent, humidité, le micro à ruban offre un grain et des réactions aux transitoires exceptionnels. À utiliser uniquement en studio.


MICRO ET AUTRES FORMATS

Il existe d'autres sortes de microphones dont l'utilisation doit être signalée, afin d'être le plus exhaustif possible : le micro-cravate (qui réunie confidentialité et mobilité… c'est le micro au revers des vestes de journaliste), les électrostatiques haute-fréquence et les systèmes HF (micro sans fil).

Le micro-contact (piezo) est utile quand la prise de son avec des micros pose des problèmes de diaphonie ou lorsque l'environnement est bruyant. Le micro-contact capte la source par vibration (principe de la résonance). On le fixe au moyen d'une pâte à l'intérieur de l'instrument. Chaque modèle est fabriqué pour un instrument acoustique bien précis. Ils donnent des résultats sonores corrects et ne sont pas trop onéreux.

Utilisation : instrument acoustique (guitare, violon, contrebasse, piano…)


Dans la pratique, il existe quasiment un micro pour chaque cas de figure qui se présente. Il existe même des micros pouvant être composés d'un préamplificateur et de plusieurs capsules interchangeables (cas des micros haut de gamme).

En home studio, faute souvent de moyens financiers, le musicien orientera sa recherche vers le micro à tout faire (bien que théoriquement, cela n'existe pas !). Il faut reconnaître que les grands constructeurs comme Beyer, Audio-Technica, Sennheiser ou AKG font des efforts et proposent des micros électrostatiques ou à électret de plus en plus universels d'emploi et de plus en plus compétitifs (certains modèles sont vendus avec bonnette, adaptateur, voire la suspension offerte).


SUITE : LES CARACTÉRISTIQUES TECHNIQUES DU MICROPHONE


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