TECHNIQUE ET MAO



LE FONCTIONNEMENT DE L'ORGUE HAMMOND

Tous les orgues Hammond ne sonnent pas de la même manière. Le côté artisanal n'est pas étranger à cela. Chaque orgue est fait main jusque dans ses plus intimes détails : les soudures, les transformateurs, les circuits à lampes sont implantés, soudés pièce par pièce et de ce fait, deux orgues fabriqués le même mois dans la même usine pouvaient sonner très différemment.


LES POSSIBILITÉS DE L'ORGUE HAMMOND

Face à l'énorme production qui a suivi le succès de l'instrument, la firme Hammond s'adapte et crée d'autres usines, ce qui n'est pas sans conséquence avec la qualité et le savoir-faire. Il y a eu à peu près 1 million d'orgues type B3, C3 ou A100 fabriqués entre 1955 et 1975, date de la fin de l'implantation des roues phoniques.

L'orgue Hammond grâce à son système de roues phoniques ne se désaccorde pas et il répond parfaitement aux exigences de la musique de jazz… c'est un des charmes de cet instrument. Parmi les musiciens de jazz ayant adopté cet instrument, citons : Jimmy Smith, le père spirituel de l'orgue jazz, Bill Doggett, Lou Bennett, Eddie Louiss, le grand représentant français et Rhoda Scott, une des rares organistes à jouer pieds nus.


COMMENT ÇA MARCHE ?

À la gauche des deux claviers manuels se trouve une octave de touches avec des couleurs inversées. Ces touches ne jouent pas de notes, quand une note est appuyée, elle reste enfoncée. Le rôle de ces notes est de rendre actif la sélection d'un jeu de tirettes.

Chaque fois qu'une note est enfoncée, elle relâche celle qui était précédemment enclenchée. Une fois le jeu de tirettes choisi, ce sont les tirettes harmoniques correspondant au clavier qui affinent et déterminent le timbre. Quatre jeux de neuf tirettes sont présents sur l'orgue. Ils sont modifiables en temps réel (programmables par avance également… pratique pour le jeu live !).

Chaque tirette correspond à une harmonique. Le principe de l'orgue Hammond est donc basé sur des additions d'harmoniques, un peu comme la synthèse additive. Toutefois, cela reste un procédé bien simpliste comparé à l'élaboration de certains timbres en synthèse.

Dans l'octave en couleurs inversée, les Si et Si bémol sont utilisés pour choisir quel jeu de drawbars (tirettes) est actif et les autres touches, de Ré bémol à La, permettent de sélectionner des jeux dits "préparés" plutôt que d'utiliser les tirettes. Reste le Do de gauche, qui neutralise les autres touches, rendant le clavier muet. Les jeux dits "préparés" agissent comme les mémoires ROM sur un synthétiseur. Ils sont programmables (contrairement aux mémoires ROM) en ouvrant l'arrière de l'orgue, grâce à une combinaison de fils de couleurs différentes, qui agissent directement sur le volume de chaque tirette en fonction des branchements employés.



LE VIBRATO ET LE CHORUS



La différence qui n'échappe à personne en voyant un orgue est le nombre de claviers présents sur un orgue, qu'il soit acoustique ou électrique.


QUELS SONT LEUR RÔLE ?

En premier lieu, de pouvoir disposer de sons différents sur chacun d'eux. Par exemple : le clavier supérieur pour la mélodie, le clavier inférieur pour marquer les accords et le pédalier pour les basses. C'est le type de jeu le plus commun à l'orgue moderne. Mais rien n'empêche l'organiste d'inverser les mains ou d'avoir les deux mains sur un même clavier. Sur certains orgues d'église, les claviers peuvent être au nombre de trois ou quatre et jouer de façon synchrone.

Le pédalier sur le B-3 couvre deux octaves, mais pour d'autres modèles la tessiture peut être inférieure ou supérieure. Il est restreint à un jeu, avec seulement deux tirettes pour modifier le timbre. Même si son rôle principal est de jouer les basses, il n'est pas par obligation plus grave que les claviers manuels. Toutefois, à partir des années 1970, sur certains modèles provenant d'autres marques, le pédalier descend une octave plus bas que les claviers manuels afin de compenser leurs tessitures étroites (une zone de la tessiture du clavier inférieur se retrouvant sur le clavier supérieur, en principe une octave).

En 1946, avec le modèle BV, grâce à l'invention des lignes à retard, Hammond rajoute un dispositif de vibrato et de chorus électromécanique. Ils sont enclenchés par deux interrupteurs.

Le vibrato, bien connu des musiciens et des chanteurs, est un élément incontournable pour donner vie à la musique. En électronique, le vibrato est calibré. Il agit sur la modification des fréquences de la note, dans le grave et l'aigu. Le son est modulé, il oscille de façon périodique avec plus ou moins de rapidité. La note fondamentale n'a pas d'existence propre, c'est notre cerveau qui reconstitue en réalité la note. Le son tourne autour de la note sans s'y arrêter.

Avec le vibrato, la musique trouve là son terrain d'expressivité, mais il est utile également à certaines instrumentistes, comme les violonistes, pour "camoufler" l'attaque, le mordant de la note quand celle-ci ne sonne pas très juste au départ. Enfin, il permet à un soliste de se détacher plus facilement de la masse sonore de l'orchestre. À l'inverse, le principe du chorus est d'utiliser la note fondamentale et de la mixer au vibrato en utilisant un effet de déphasage. Le résultat sonore est un épaississement du son autour de la note jouée. Il est utilisé souvent quand on joue en accords pour grossir le son de l'instrument.

Le chorus de l'Hammond est analogique. Il fait appel à une roue munie de 12 contacteurs qui agissent sur 12 lignes à retard de valeurs sensiblement différentes. 3 types de chorus et vibrato sont disponibles.


LES PERCUSSIONS HARMONIQUES



Avec l'arrivée du modèle B-3, un nouvel élément est rajouté : la percussion harmonique. Elle agit en apportant à l'attaque du son une harmonique de couleur brillante et incisive, d'où son nom de percussion. Elle agit seulement sur le clavier supérieur et elle devient utile principalement dans les mélodies et les solos. L'instrument a été prévu pour que l'effet s'annule si vous jouez lié. Il est donc nécessaire d'avoir un jeu détaché pour que la percussion harmonique réagisse. Le temps de chute de la percussion est réglable ainsi que son volume et sa hauteur par rapport à la note jouée (quinte ou octave).

Pour l'expression, une pédale de volume général se situe à la droite du pédalier. Son accès doit être absolu, et cela, à n'importe quel moment. La pédale de volume joue un rôle important. Les organistes s'en servent pour les nuances de jeu. Contrairement au piano, la dynamique des touches est absente sur l'orgue, ce qui rend son emploi indispensable. De façon à optimiser le volume général, l'organiste peut utiliser un commutateur de préréglage (volume doux ou fort) présent sur le pupitre.


Cette présentation sommaire est commune à presque tous les orgues Hammond (du A, jusqu'au B-3 en passant par les modèles électroniques, type B3000) Sur les modèles électroniques, les caractéristiques sont moins rudimentaires, à cause de l'adjonction de boîte à rythmes et d'accompagnement automatique. Quant aux petits modèles, ils sont frustrants par l'absence de véritables grosses basses.


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