DÉMOS SYNTHÉTISEURS, CARTES SONS...



ROLAND U220 EXPANDEUR DÉMOS DESCRIPTION

À la fin des années 80, le son numérique s’imposait, si bien que les constructeurs envisagèrent de produire des instruments électroniques à bas prix, tout en respectant une certaine qualité sonore. Le U220 appartient à cette catégorie.


LE POURQUOI DES LECTEURS DE SONS UNIVERSELS

Dans les années 80, les possesseurs de home studio comme les musiciens de scène recherchaient des expandeurs capables d’être robuste et d’avoir en leur cœur une bonne palette de sons échantillonnés, afin d’éviter, dans la mesure du possible, une surenchère d’appareils à câbler et à raccorder. Déjà, à cette époque, le but de l’échantillonnage n’était plus le même. Plus personne ne cherchait à reproduire sérieusement un piano acoustique, ni même à y penser. La qualité sonore des expandeurs s’avérait suffisante pour ne pas se lancer dans l’aventure. D'autre part, n'oublions pas que la vocation première d'un échantillonneur, outre le fait de capturer les sons qui passent à sa portée, est d'être aussi un outil de création sonore.

En théorie, les caractéristiques des instruments acoustiques les plus courants sont bien connues des fabricants et en principe, le musicien doit pouvoir s’en servir sans (trop) modifier fondamentalement la copie échantillonnée. À partir de ces constatations, Oberheim avait ouvert le feu, quelques années auparavant, en mettant sur le marché un lecteur d’échantillons presque universel. Mais en l’absence de standard, cette universalité restait quelque peu problématique et, surtout, la machine revenait aussi cher qu’un échantillonneur de qualité équivalente.

À l’époque, l’acheteur d’un sampleur se voulait d’abord créateur de sons et ce n’est que par la suite et avec l’expérience que tout ce petit monde s’est rendu compte de la difficulté de réaliser un multiéchantillonnage correct et jouable. Les velléités créatives ayant énormément diminué et les créateurs d’échantillons étant devenus aussi rares que les rhinocéros blancs, la proportion a rejoint celle des utilisateurs de synthés numériques.

La nouvelle réponse à cette situation consista à proposer des expandeurs remplies de sons, le tout enfermé dans une mémoire morte, avec une édition des sons limitée et surtout un prix attractif.

C’est la marque américaine Kurzweil qui va ouvrir la voie en proposant des versions racks de leurs claviers. Seulement voilà, Kurzweil était (est) cher. La qualité a un prix et Kurzweil le savait et en jouait. Yamaha, qui avait franchi « le mur du son » avec son DX7, avait proposé une toute petite boîte bien dans l’esprit des lecteurs de sons universels : le EMT 10, mais limité en polyphonie (8 voix).


LE ROLAND U220


L’ARRIVÉE DU U220 ROLAND

À la fin de l'année 1989, la marque Roland devait faire vite oublier les problèmes de bruit de fond générés par l’expandeur U110 qu’elle venait de proposer quelques mois auparavant.. La « boîte à sons » avait certes de quoi séduire, mais le souffle produit par le convertisseur numérique/analogique en sortie était vraiment gênant. Le recours à un denoiser s’imposait, mais n’arrivait pas toujours à masquer tous les défauts. Il n’était pas possible de l’utiliser dans de bonnes conditions en studio. Le U220 viendra à point nommé pour corriger ce défaut majeur.

Le U220, digne successeur du U110, possède tout comme lui une imposante banque de sons en Rom, avec une ouverture vers des sons nouveaux chargés à partir de cartes fournies par le fabricant (aujourd’hui introuvable, sauf sur le marché de l’occasion). Le U220 offre l’assurance d’avoir rapidement à sa disposition des sons prêts à l’emploi.

Une technologie pour le traitement des échantillons est annoncée : la « re-synthèse ». D’imposants échantillonneurs capturent les sons pour ensuite les fixer dans des puces, le tout dans un boîtier aisément transportable.


LES CARACTÉRISTIQUES DU U220

LE PETIT ÉCRAN LCD (au bas de l'écran les "parts" des différents canaux de multitimbralité).


Le U220 se présente en rack 19 pouces. La polyphonie s’élève à trente voix (le standard de l’époque). L’expandeur est multitimbral en offrant 6 parts plus une part dédiée à la batterie. Un processeur d’effet est également présent et propose la possibilité de cumuler deux effets en même temps (chorus et réverbération).

LE U220 CÔTÉ SONS…

Avant d’aborder les sons, sachez qu’il vous faudra vous armer de patience pour accéder à certaines pages du menu édition. Un va et vient incessant - entrer/sortir - peut décourager, mais étant donné que l’édition des sons est limitée, on domine le U220 assez rapidement.

Dans le U220 résident quelque 128 échantillons appartenant à cinq groupes : Single, seul ce groupe permet la pleine polyphonie. Les quatre autres sont formés d’un couple d’échantillons et dans leurs parties, divisent la polyphonie par deux. Dans cette catégorie, nous accédons à Dual (deux sons en même temps), Detune (deux sons identiques désaccordés), Velocity Mix (mélange de deux sons en fonction de la vélocité), Velocity Switch (passage d’un son à l’autre selon la vélocité – à ne pas confondre avec du morphing).

Les sons, les mêmes que le U110, sont considérablement améliorés avec la re-synthèse d’une part, et d'autre part en raison du nouveau convertisseur mis en place avec un traitement en 24 bits. Des sons synthétiques types D50 Roland sont présents, ainsi que des ondes de type DCO et des bouclages d’échantillons. Toutefois, on reprochera peut-être aux sons d'être assez passe-partout, manquant d'audaces. Le standard General MIDI est aussi passé par là et impose sa collection d'instruments obligatoires.

Au niveau de l’édition, avec un peu d’attention et de persévérance, il est possible de créer (modifier) quelques sonorités pour les rendre plus "originales". Pour modifier le timbre d'un patch, vous avez notamment à votre disposition un réglage d’enveloppe et un niveau de timbre. Côté jeu, un aftertouch poly/mono peut être utilisé. Bien évidemment, il manque des filtres numériques pour que le U220 puisse porter l’appellation d'origine contrôlée : « synthétiseur ».


CONCLUSION

À l’époque de sa sortie, le U220 s’est propagé rapidement sur scène et en home-studio. Son excellent rapport qualité/prix (+ de 1600 € compte tenu de l’érosion monétaire) ne doit pas vous faire hésiter, car on trouve actuellement des exemplaires à moins de 200 € avec des cartes… C’est une bonne opportunité pour acquérir des sons aux couleurs années 80/90. En outre, avec un peu de préparation, vous pourrez vous confectionner des ensembles sonores vraiment personnels en quelques minutes.


DÉMOS U220 ROLAND

Highlander (Marvin Sanders)

Une démo assez courte dont la construction musicale fait bien penser à une démo. Quoi de plus normal en effet !

U Might Be The 1 (Eric Persing)

Cette seconde démo est plus représentative des possibilités sonores du U220 (avec au passage le fameux son de la flûte shakuhachi d’heureuse mémoire)

Principales caractéristiques techniques du Roland U220

  • Générateur de sons type RS-PCM.
  • Polyphonie : 30 notes.
  • 64 patches, 128 tones.
  • Aftertouch polyphonique
  • Afficheur LCD 24 caractères sur deux lignes retroéclairé.
  • Effets reverb + chorus
  • 2 emplacements pour cartes PCM
  • Indicateur de message MIDI.
  • Prises MIDI In, Out, Thru.
  • Sorties audio : mix out left/right + direct out left/right.
  • Poids : 4,4 kg.
  • Prise casque (face avant)
  • Cartes sons série SN-U-110 (en option)
  • Année de sortie : 1989.

DOC ROLAND U220

Consulter la documentation du ROLAND U220 (format PDF)

TÉLÉCHARGER la documentation de l'expandeur Roland U220 (format compressé zip).

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