VIDÉOS PÉDAGOGIQUES



LA MYSTÉRIEUSE PIANISTE CONCERTISTE DU FILM 'CELLES QU'ON N'A PAS EUES'

Dans le film Celles qu'on n'a pas eues (1981), Pascal Thomas, le réalisateur de Pleure pas la bouche pleine et Le chaud lapin, peint à son habitude les mœurs avec le ton personnel qu'on lui connaît. L'intérêt pédagogique de cette séquence se situe en second plan, de façon humoristique, à travers le choc des cultures qui va conduire un homme à vouloir séduire une pianiste, quitte pour cela à supporter Satie et Stockhausen…


LA PIANISTE CONCERTISTE, PLANTONS LE DÉCOR…

Dans un train, six hommes racontent tour à tour une aventure sentimentale malheureuse. Le premier à narrer son histoire est Francis (Michel Aumont). Celui-ci passe ses vacances à Étretat, dans un hôtel avec sa femme et ses enfants. S'ennuyant ferme, quand vient le soir, il part jouer au Casino… Lorsqu'un soir, en rentrant, il entend une mystérieuse pianiste (Magda Mavrojani) jouer dans le petit salon de l'hôtel, à 3 heures du matin…

La pianiste, qui rêvait de devenir une grande concertiste, vient jouer dans ce petit endroit intimiste pour le plaisir, mais surtout pour oublier sa vie misérable et ses prestations dans une boîte minable, « Le chat qui pète ». Bien évidemment, Francis qui ne connaît rien de son histoire, ne découvre la pianiste qu'en l'écoutant jouer. Pour lui, cette rencontre impromptue en pleine nuit avec une musicienne fort belle va enflammer son esprit au point de vouloir la conquérir à tout prix.


STOCKHAUSEN, EN AVANT TOUTE !

Le trait d'humour féroce intervient au fur et à mesure que la musique traverse les époques, de Chopin à Schubert, et de Satie à Stockhausen. Pour Francis, plus la musique lui semble insondable, plus son besoin de se rapprocher de la pianiste devient grand, et comme celle-ci semble lui échapper et que la fin des vacances est toute proche, Francis finira par tenter le tout pour le tout, mais en vain.

Pour cet homme d'âge mûr, la culture musicale classique s'est arrêtée à Frédéric Chopin. Tolérant la musique de Schubert qu'il découvre grâce à la pianiste, la rupture musicale n'intervient qu'au troisième soir, quand il entend les premiers accords éthérés de Satie. Plus tard, quant la folie musicale de Stockhausen résonnera dans l'espace confiné, celle-ci va procurer chez Francis un grand malaise. « Il faut s'habituer » dira-t-il, alors que paradoxalement, la pianiste inconnue prend un grand plaisir à l'interpréter avec les poings fermés ou avec les doigts pinçant les cordes de l'instrument. Outre le contraste saisissant du rapport avec la musique, les commentaires en voix off, les avis et les réflexions de Michel Aumont sonnent très justes et sont fort drôles.

Cette histoire met aussi en évidence les difficultés liées à la séduction et à la communication quand l'artiste est plongé dans son univers – ici le piano - et qu'il semble inaccessible, semblant tout ignorer de ce qui se trame. Cette distance fait alors le malheur de son unique spectateur qui ne sait finalement plus comment agir ou que dire pour extraire la concertiste de son monde clos.

Par ELIAN JOUGLA

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