DÉMOS SYNTHÉTISEURS, CARTES SONS...



KORG X3 DÉMO DESCRIPTION, UNE WORKSTATION HÉRITÉE DU M1

Le Korg X3 perpétue la tradition du M1 : une workstation englobant PCM, synthé, sequenceur et effets. À l’instar du 01/W, le clavier dispose d'une motorisation typée « années 90 ».


DESCRIPTION DU KORG X3

Quand le Korg X3 voit le jour, cinq ans se sont écoulés depuis la venue du M1, un clavier qui aura peut-être autant marqué l'histoire du clavier que le DX7 ; un concept imparable réunissant échantillons bien choisis, patches finement programmés, effets de qualité et séquenceur sympathique. Et tout le monde a craqué, de l'amateur au professionnel. On ne compte pas les maquettes qui auront vu le jour grâce aux sonorités classiques du Korg M1 !

Les successeurs de ce best-seller, T3 puis 01/W, n'auront pas éclipsé l'ancêtre, qui restera envers et contre tous au catalogue durant de nombreuses années, moyennant quelques réajustements de prix successifs. Le prestigieux M1 étant très demandé, c'est la version du 01/W sans lecteur qui passera à la trappe.

Mais revenons à ce qui nous intéresse ici : le Korg X3. Sortie en 1993, le clavier de 5 octaves est une workstation offrant d'une part 200 programs et 200 combis (assemblages des dits programs) internes (répartis en deux Banks A et B), reposant sur 340 multisounds (6 mégas d'échantillons ou multiéchantillons PCM), et 114 sons de percussions organisés en 12 kits de batterie, dont 4 programmables.

D'autre part, l'instrument est à la norme General MIDI, et possède donc 136 programs normalisés GM en mémoire morte, afin d'exécuter avec le maximum de fidélité les « symphonies » que vous aurez composées (ou qu'on aura composées pour vous, c'est si pratique) sur un module Général MIDI.

Le séquenceur 16 pistes interne d'une capacité de 32 000 notes possède 10 emplacements pour les songs, et 100 pour les patterns. On peut y charger des MIDI Files de type 0 et 1 via le lecteur de disquettes placé sur le côté qui permet également de sauver/charger des combis, des programs, des kits de batterie et les réglages globaux de l'appareil (comme quoi il est toujours bon de ne pas jeter les disquettes d'un autre temps !).

Le X3 propose aussi une fonction de stockage de SysEx. À noter qu'on peut charger ces types de données à l'unité : un seul program, une combi, une séquence, un pattern... Seul bémol, on ne peut charger de réglages globaux qu'en conjonction avec un lot de 200 programs et 200 combis.

La partie synthèse du X3 ne déroutera pas les habitués du M1. Elle transite toutefois par deux multieffets distincts (47 algorithmes), avant d'attaquer les sorties. En face arrière, précisément, on trouve deux slots pour une carte PCM et une carte programs/séquence, qui permet de rajouter des échantillons, ainsi que des programs. C'est ici que se situent les uniques sorties stéréo, la prise casque, les deux entrées pédales et les trois DIN MIDI.


LE MODE EDIT

La face avant du X3 est notoirement plus peuplée que celle du M1 : on n'y dénombre pas moins de 31 boutons, un curseur haut/bas, et un autre haut/bas/droite/gauche, assistés d'un data entry et du volume. L'afficheur est un peu moins grand que celui du 01/W, certes, mais tous ces boutons, et notamment le rang de huit de ceux-ci qui sont la nouveauté du X3, sont là pour accéder rapidement aux pages d'édition.

Edition, le mot est jeté ; mais oui, cette machine n'est pas un bête lecteur d'échantillons, on y trouve enveloppes, filtre et LFO, comme dans tout synthé digne de ce nom. La machine fonctionne en mode « single » (un oscillateur) ou « double » (deux oscillateurs). Les 32 voix de polyphonie - norme standard pour l'époque - sont réduites de moitié dans ce dernier cas - sur un M1, on tombait à huit -. Sachez que vous disposez, en mode double pour chacun des « oscillateurs », de filtres, d'un LFO (hauteur) ainsi que d'enveloppes (volume et filtre) distincts. En revanche, l'enveloppe de hauteur est commune aux deux oscillateurs, ainsi que le second LFO, qui module la fréquence du filtre.

On peut regretter l'absence d'un LFO destiné au volume (un oubli qui traîne depuis le M1), ainsi que celle du « Waveshaping », la fonction un peu « évoluée » de recherche sonore du 01/W.


LES NOUVEAUTÉS APPORTÉES PAR LE KORG X3

Le filtre bénéficie de l'ajout d'un paramètre « color », correspondant (à l'oreille) à une accentuation des fréquences élevées - pas un « Q », plutôt un effet d'« enhancing » - qui peut être asservie à la vélocité, de façon positive ou négative. L'intérêt est de faire ressortir une sonorité en frappant fort en la filtrant quelque peu et de lier sa vélocité à la fréquence de coupure. Désagrément : lors des passages de jeu subtils, la sonorité est un peu amortie, puisque filtrée. Ce paramètre permet de rajouter une « brillance » sans avoir à filtrer d'abord.

Korg reprend également le mode d'édition simplifiée du 01/W, qui donne à l'utilisateur la possibilité de retoucher quelques paramètres du son pendant le jeu, voire la lecture du séquenceur. Ici, on les sélectionne en pressant le bouton approprié, parmi les huit qui forment la rangée du côté gauche de l'appareil. Cela permet d'adapter les sons au contexte de jeu sans avoir à se lancer dans les pages et les sous-menus (lorsqu'on accélère le tempo d'une séquence, par exemple, il est courant d'avoir à raccourcir les durées de release).

Comme le 01/W, encore une fois, la machine offre deux multieffets distincts, proposant 47 algorithmes différents, et une architecture qui permet de disposer, dans certains cas, de quatre effets distincts, pour les séquences ou les combis. Concernant les 136 sons Général MIDI en mémoire morte (il faudra les sauver dans un emplacement RAM après édition), rien à ajouter sur cet ensemble standardisé : ce sont les sonorités GM, dont le peu d'originalité est le prix qu'on paye pour la compatibilité des séquences...


PROGRAMMES ET SONS

Que se passe-t-il lorsqu'on allume un X3 ? « Fantasia » ? Non : « StarBurst », une combi de guitare distorsion à la main gauche et de nappes aériennes (main droite), auxquelles s'ajoutent une descente en flèche de pads analogiques (à gauche), et un souffle de vent dans le plus pur style D-50 (à droite). Le tout enveloppé de réverb et de delay... Bref, un gros paquet de synthèse !

Les programs sont bien faits, on devine (non sans plaisir) l'origine un peu américaine de ceux-ci ; des sonorités très pop/rock californiennes, beaucoup de synthés (l'un d'eux, « BowenWave » a sans doute été créé par John Bowen, ancien « product specialist » Sequential, quant à « VS organ », il se passe de commentaire), d'instruments acoustiques synthétisés, de belles basses... On y trouve même des accordéons pour les âmes frenchy. Bref, de bons patches synthétiques, ainsi que des sons « workstation » qui permettent de construire des morceaux sans sortir du X3.

Les 6 mégas d'échantillons de base, répartis sur 340 multisounds, sont d'une impressionnante diversité. Leur qualité (qu'on retrouve dans le i3, ou le 05/RW) est un bon compromis entre un synthé et un lecteur d'échantillons : c'est en exploitant la partie synthèse du X3 qu'on tirera parti des sonorités de base.


KORG X3 : PADS ET SONS D'AMBIANCE

LE SÉQUENCEUR

Workstation oblige, le X3 est doté d'un séquenceur, une version considérablement plus puissante que celle qui équipait le classique M1, mais similaire à celle du 01/W. Comme sur cette machine, on peut enregistrer en boucle, exécuter des punch in/out automatiques et manuels, choisir entre une résolution de 48 ou 96 horloges à la noire... La mémoire est de 32 000 événements (48 000 sur le 01/W FD). Une RAM card n'en peut contenir que 7 000, toutefois.

L'enregistrement peut s'effectuer en temps réel ou en pas à pas, et l'on peut effectuer des overdubs (ajouter des données dans une piste), voire enregistrer sur plusieurs pistes à la fois, ce qui est bien pratique pour séquencer une combi... Nous avons apprécié la possibilité d'effacer sélectivement une note en pressant la touche correspondante du clavier et la fonction « undo » qui annule la dernière manipulation en cas d'erreur. Bref, un séquenceur sur lequel on peut travailler très sérieusement.

Lors de la lecture d'un MIDI File au standard GM, une fonction du séquenceur permet de « conformer » le X3 à ce standard ; les program changes attaqueront les bons sons, sur les bons canaux, pour une lecture sans mauvaise surprise.


EN CONCLUSION

Le X3 est la troisième workstation Korg. Doté d'un moteur 32 voix, de six mégas d'échantillons, et d'un lecteur de disquettes, lors de sa sortie, le clavier était loin d'être un synthé au rabais. De plus, son prix très abordable sur le marché de l’occasion permet de s’offrir une workstation pour pas cher.

Point positif : polyphonie 32 voix, lecteur de disquettes intégré, lecture MiDI File, échantillons/programmes de qualité, prix très attractif.

Point négatif : une seule sortie stéréo.

Par D. Korn


PRINCIPALES CARACTÉRISTIQUES TECHNIQUES

  • Synthé avec séquenceur et effets intégrés.
  • Génération sonore AI2' (lecteur d'échantillons/synthèse soustractive).
  • Polyphonie : 32 voix (mode single), 16 voix (mode double).
  • ROM : 340 multiéchantillons (6 Mo), 136| programs GM.
  • RAM : 200 programs, 200 combis.
  • Vélocité, aftertouch mono.
  • Séquenœur 16 pistes, 32 000 événements.
  • Entrées : pédale damper, pédale assignable, MIDI In.
  • Sorties : stéréo, casque, MIDi Out, Thru.
  • Lecteur de disquettes : DSDD, formatage MS-DOS.
  • Extensions : slot pour carte RAM SRC-|512, carte ROM (programs), slot pour carte PCM. Compatible avec les sets USC du 03/W (6 sets de deux cartes, PCM et programs/cornbis).
  • Année de sortie : 1993

Prix occasion constaté au 12/2019  : env. 300 €


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