DÉMOS SYNTHÉTISEURS, CARTES SONS...
En 1982, Moog frappe les esprits avec un nouveau synthétiseur, le Memorymoog qui, comme son nom l’indique, repose sur des programmes mémorisables. La réputation des synthétiseurs analogiques Moog n’est plus à faire. Si le plus connu d’entre eux demeure le Minimoog, son grand frère lui ressemble étonnamment. Il possède tout comme lui un panneau qui se relève afin d'obtenir une meilleure visibilité des commandes, mais aussi d’autres petites trouvailles…
Le Memorymoog est un synthétiseur polyphonique programmable à 6 voix. Chaque voix comprend : 3 oscillateurs, 1 mixeur - réglage du niveau de sortie indépendant des oscillateurs -, 1 VCF, 1 LFO et 1 générateur d’enveloppe. Le panneau de commandes se divise en 4 sections principales sur lesquelles nous allons revenir en détail : la modulation, les oscillateurs, le VCF et le system controller.
Elle est partagée en LFO modulation et voice modulation. La partie LFO est composée de boutons-poussoir surmontés de LED qui déterminent les formes d’ondes – dents de scie, triangle, carré et sample et hold – qui sont utilisées pour moduler les fréquences, le pulse width de chaque oscillateur et le filtre.
Le LFO contrôle simultanément toutes les voix avec possibilité de programmer le réglage. Au-dessous de la section LFO se trouve la voice modulation ; le troisième oscillateur ou l’enveloppe de filtre de chaque voix peut en contrôler la fréquence, le pulse width et le filtre. De plus, le contour du filtre agit sur le niveau d’effet de l’oscillateur 3.
LE MEMORYMOOG
Les oscillateurs comprennent chacun 4 hauteurs : 16’, 8’, 4’ et 2’ ; et 3 formes d’ondes : dent de scie, triangle et carré. Ces fonctions sont déclenchées par boutons-poussoir surmontés également de LED. L’oscillateur 1 dispose d’une fonction de synchronisation qui lui permet de stabiliser son accord sur l’oscillateur 2. De plus, l’oscillateur 3 peut agir dans le mode ‘basse fréquence’ pour une utilisation dans la section ‘voice modulation’ et ce, en suivant le clavier ou non.
Les sections VCF et générateur d’enveloppe (ADSR) sont standards et, encore une fois, accompagnés de LED. En ce qui concerne le générateur d’enveloppe, notons les deux sortes de déclenchement triggering : retour à zéro (la forme du son se réactive à chaque nouvelle pression sur une note) et une enveloppe inconditionnelle qui permet au son de terminer son cycle sans se soucier du nombre de notes jouées ; ce qui n’est pas sans surprise lors d’un jeu rapide ou complexe.
Ici se dessine le lieu de rencontre entre le synthétiseur et le musicien. Toutes les fonctions du Memorymoog y sont accessibles. Rappelons que toutes les fonctions de l’appareil sont sous le contrôle d’un micro-ordinateur Z-80 et que sa mémoire peut stocker sur le modèle testé 100 programmes.
Grâce au system controller, différents modes de clavier peuvent être choisis : cyclique avec mémoire, reset (toute note simple sera assignée à la voix 1, ce qui équivaudra à un clavier monophonique) ou encore reset avec mémoire. D’ailleurs, à propos de mode monophonique, le nombre de voix actives (de 1 à 6) peut être défini pour jouer à l’unisson, ce qui permet de disposer de 18 oscillateurs par note ! Il est en outre possible de déterminer la priorité sur le clavier ; à savoir si la note la plus grave, la plus aiguë ou la dernière jouée aura la priorité.
Autre intérêt du Memorymoog, son affichage. Non seulement, il dispose d’un affichage numérique indiquant le programme en cours mais, de plus, il possède un affichage alphanumérique qui donne directement les informations et indique les réglages à valeurs variables, les modes choisis et les fonctions de l’instrument. Avec ce langage clair, il est possible de vérifier, à tout moment, ce qu’on est en train de faire.
Chacun des 100 programmes peut être appelé grâce aux boutons-poussoir prévus à cet effet ; avec toutefois quelques réserves concernant leur utilisation si d’aventure vous souhaitez l’utiliser en concert. Pour pallier cet inconvénient, il existe une possibilité de monter des séquences de 10 programmes qui seront enclenchés grâce à un footswitch (pédale).
Toute opération peut être effacée et changée à tout moment. Le ‘Hold’ permet de transposer une structure d’accord dans n’importe quelle tonalité. La présence d’un arpégiateur offre des possibilités d’arpèges ascendants, descendants, stables et transposables.
L’auto-tune accorde les 18 oscillateurs en quelques secondes. Le glide est utilisable en mode monophonique ou polyphonique. Quant au pitch bend – programmable quant à son intervalle maximal – il est actionné grâce à la fameuse molette Moog. Côté pédale, vous trouverez deux exemplaires servant à contrôler le volume, l’accord, la fréquence d’obturation du filtre et la modulation. Le tout étant programmable.
À noter qu’en 1984, comme sur d’autres synthétiseurs analogiques de la même génération, le Memorymoog sera doté d’une interface MIDI, mais également d’un séquenceur sous la dénomination de ‘Memorymoog plus’.
Avec ses innombrables petites lumières rouges, le Memorymoog prend parfois l’allure d’un sapin de Noël et il est quelquefois délicat de s’y retrouver d’un seul coup d’œil. Toutefois, la qualité sonore Moog est bien là. Les sonorités d'ensemble comme les cordes et les cuivres analogiques sont excellents. On trouve aussi quelques sonorités de bruitages au standard de la marque : cloche, sirène, vent, etc. On s’en serait douté, le Memorymoog ne renie pas ses origines et nous propulse les magnifiques sonorités du Minimoog multiplié par 6. En résumé, un excellent synthétiseur analogique encore très bien côté.
UTILISATION DU GLIDE
STYLE AMBIANT (Memorymoog + réverbération)
STYLE POP ANNÉES 80 (Memorymoog + boîte à rythmes Linndrum)