VIDÉOS PÉDAGOGIQUES



BERNARD HALLER PIANISTE DANS "LE CONCERTISTE"

HUMOUR : la version de l’Andante de la Sonate au Clair de Lune par Bernard Haller serait-elle pathétique ? Pas vraiment ! L’idée de ce célèbre sketch est excellente en mêlant d’un côté l’œuvre terriblement sombre de Beethoven et de l’autre les pensées intimes du pianiste qui l’interprète.


"LE CONCERTISTE" OU LES TOURMENTS> D'UN PIANISTE SUR SCÈNE

Dans ce sketch, la voix off de la bande son symbolise la pensée du pianiste. Celle-ci est traversée par une suite de réflexions mettant à nu les états d’âme du pianiste Bernard Haller. Le spectateur, alors impuissant, assiste à la douleur et aux angoisses de l’artiste à travers un texte teinté d’humour féroce, et que l'on pourrait traduire ainsi : "C’est terrible quand l’ennui s’installe au moment de jouer pour la 387e fois la même musique et que de plus le piano n’est pas bon ; sans compter le cachet, qui est une fois de plus misérable. Et le public qui n'est toujours pas-là, excepté la famille et les invités, bien-sûr !"

Le « scénario » est bien vu. L’amour déchu envers Elise - et sa fameuse lettre - jusqu’aux dérapages musicaux de Strauss et de Trenet, tout cela tombent sous le sens. Bernard Haller en profite pour signaler les quelques accidents de parcours qui surviennent au moment de l’interprétation : le trou de mémoire, le manque de concentration, et même pire… quand une envie de se gratter est là, de plus en plus intense, et que l’on ne peut pas lâcher les mains du clavier (d’où l’allusion au Concerto pour la main gauche de Ravel).

Sachez que si les dialogues sont le fruit d'une imagination féconde, certaines idées et descriptions reposent sur des faits authentiques. Toutefois, quand vous assisterez à un récital de piano, je vous recommande de ne pas trop y songer, car votre conscience pourrait alors laisser éclater un rire intempestif. Pour éviter cela, il existe un bon remède : lors du concert, songer au nombre de pages que le pianiste doit exécuter sans jouer de fausses notes : 20, 40 ou 50 ?


À PROPOS DE BERNARD HALLER

Acteur et humoriste suisse, Bernard Haller est né en 1933. S’il laisse tomber ses études de vétérinaire pour s’orienter vers le théâtre, il ne sera remarqué par les critiques que lorsqu’il se produira dans la troupe de Jacques Fabbri au début des années 60. Pour le comédien, les temps sont durs. La carrière marche au ralenti et son envol devra attendre encore quelques années…

Artiste saltimbanque s’il en est, Bernard Haller aura l’occasion de perfectionner son art dans différents registres, comme animateur et présentateur à l’époque des yéyés, en jouant des sketchs dans les cabarets, mais aussi au cinéma, au théâtre et enfin à la télévision.

Après avoir été remarqué par l’acteur Pierre Fresnay qui décèle en lui un réel talent, Bernard Haller débute dans le cinéma en jouant de petits rôles dans les années 70. Les tournages s’enchaînent. Cependant, comme le comédien est chauve et que les rôles de jeune premier lui échappent, il sent que sa véritable destinée ne ne se jouera pas face à la caméra, mais sur les planches. C'est alors qu'il décide de monter des spectacles de one-man-show tout en ne refermant pas la porte du 7e art.

Durant les années 70/80, sa carrière est semée de spectacles à succès. Seul sur scène, il affronte le public dans des sketches coquassent souvent basés sur des allitérations. Il aborde également le théâtre (L’âge de Monsieur est avancé en 1985 de Pierre Etaix, Fregoli de Patrick Rambaud en 1991, Volpone de Jérome Savary en 2001), et alors qu’il continue d’occuper des seconds rôles dans le cinéma, les téléspectateurs verront sa silhouette déambuler sur le petit écran dans quelques séries télévisées. Pour son dernier rôle, il jouera un académicien (L'abolition - 2009) et portera le bicome en usage pour ce rôle de composition, avant de faire ses adieux quelques semaines plus tard.

Un DVD récapitule son œuvre : Haller… hilare, une rétrospective de 173 minutes parue fin 2008 en Suisse, contenant 26 sketches ainsi que des interviews et extraits de films. De sa carrière cinématographique, retenons : Je sais rien, mais je dirai tout, de Pierre Richard, Max mon amour de Nagisa Oshima, Bonjour l’angoisse de Pierre Tchernia, Justinien Trouvé ou le bâtard de Dieu de Christian Fechner, La soif de l’or de Gérard Oury et Les aiguilles rouges de Jean-François Davy.

Par ELIAN JOUGLA



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