TECHNIQUE ET MAO



3 - APPRENDRE LE 'MIDI' : LOCAL ON/OFF ET CONFIGURATIONS

CETTE PAGE FAIT SUITE À : COMPRENDRE LE MIDI : LE FONCTIONNEMENT IN OUT THRU



LE RÔLE DE LA FONCTION LOCAL OFF



La fonction Local Off est un mode de communication dont la plupart des synthétiseurs sont aujourd'hui équipés. Vous avez deux possibilités d'affichage : le Local On et le Local Off.

  • En Local On, chaque note que vous tapez est jouée par le synthé et envoyée sur la MIDI Out. Le synthétiseur joue donc tout ce qui provient du MIDI In.
  • En position Local Off, le synthétiseur envoie par le MIDI In toutes les notes qui sont tapées au clavier avec les mêmes informations qu'en Local On, mais dans ce cas, toute communication entre le clavier et le module de génération sonore du synthé est coupée. Seules les informations MIDI transitent.

Prenons une situation simple. Vous avez deux synthétiseurs (ou un synthétiseur et un expandeur). Celui sur lequel vous jouez a sa MIDI Out connectée à la MIDI In de l’autre. Disons que celui sur lequel vous jouez s’appellera le MAITRE, et que l’autre s’appellera l’ESCLAVE. Lorsque vous jouez sur le maître, l’esclave doit jouer en même temps. Si le volume des deux appareils est suffisant, vous entendrez les deux.

Comment est-ce possible, doc ?

Lorsque vous appuyez sur une touche (sans la relâcher, pour l’instant), le maître envoie un message que l’on nomme Note On. Cela indique à l’esclave qu’il doit jouer la même note, exactement comme si elle avait été jouée sur les deux claviers simultanément.

Un message Note On est constitué de quatre parties distinctes :

  • 1. Une combinaison de 0 et de 1 particulière qui signifie : ‘Ceci est un message Note On’.
  • 2. Le canal MIDI.
  • 3. Une valeur entre O et 127 qui correspond à la note qui est jouée. 0 est la note la plus basse, 127 la plus haute, et 60 est le Do qui correspond au milieu du clavier.
  • 4. Une valeur entre 0 et 127 qui correspond à la vélocité, autrement dit la force (ou la vitesse) à laquelle la note a été jouée. Plus vous tapez fort, plus cette valeur est forte.

Et c’est tout ! Il n’y a plus besoin que de ça pour jouer une note. Mais elle continuera de jouer jusqu’à ce qu’on l’arrête. Pour cela, il suffit d’envoyer un message Note Off (qui indique qu’on a relâché la touche). Celui-ci est également constitué de quatre parties :

  • 1. Un code qui signifie ‘Ceci est un message Note Off’.
  • 2. Le même canal MIDI que pour le message Note On.
  • 3. Le même numéro de note que pour le message Note On.
  • 4. Une valeur entre 0 et 127 qui correspond à la vélocité de relâchement, à savoir la vitesse à laquelle la touche a été relâchée.

Si tout correspond bien (le canal MIDI et le numéro de note), notre note s’arrête. Toutefois, examinons cela de plus près…

Le MIDI est unidirectionnel. Cela signifie que les messages ne transitent que dans un sens. Dans notre exemple, nous avons envoyé des données d’un synthé à l’autre. Il n’y a rien qui aille de l’esclave au maître. En fait, le maître n’est pas sûr d’être connecté à quelque chose. Il a été baptisé maître pour envoyer des données, et il envoie des données. C’est tout.

Les messages MIDI qui indiquent qu’il faut jouer une note ne contiennent strictement aucune information sur le son même qu’il faut utiliser. Ils ne contiennent que des informations sur la façon dont on a touchée au clavier proprement dit.

Il n’y a rien à envoyer entre les deux messages Note On et Note Off. Un Note On est envoyé lorsque vous appuyez sur la touche, un Note Off lorsque vous la relâchez, point. Si aucune Note Off n’arrive, le son continuera à jouer à l’infini. D’ailleurs, les notes qui restent bloquées sont l’un des problèmes les plus courants que l’on rencontre en MIDI. Elles arrivent lorsque le nombre de messages Note Off ne correspond plus au nombre de messages Note On.

Dans notre exemple, nous avons connecté la MIDI Out d’un instrument dans la MIDI In de l’autre. Mais nous aurions aussi bien pu connecter la MIDI Out de l’esclave dans la MIDI In du maître. De cette manière, nous aurions pu jouer sur n’importe lequel des deux claviers, et l’autre aurait aussitôt joué la même chose.



6) MIDI ET SÉQUENCEUR



Le terme ‘séquenceur’ est assez ancien. En fait, on devrait plutôt utiliser le terme ‘magnétophone MIDI’, vu les capacités des programmes d’aujourd’hui. Parce que c’est exactement ce que fait un séquenceur : il enregistre des données MIDI. Et dans la mesure où les informations MIDI sont indépendantes d’un instrument, on peut leur faire faire pas mal de choses, comme enregistrer un morceau sur un synthétiseur différent de celui qui a été utilisé pour l’enregistrement, avec un autre son. Cela permet de modifier légèrement un son jusqu’à ce qu’il devienne satisfaisant, pendant une séance d’enregistrement… Ou carrément d’en prendre un autre, sans avoir à tout rejouer.

Un séquenceur, c’est un ordinateur qui lit les messages MIDI et qui les stocke en prenant en compte le moment où ils sont arrivés, pour pouvoir les rejouer dans le même ordre et à la même vitesse. Mais comme c’est un ordinateur, et que les ordinateurs c’est surtout fait pour manipuler des nombres très rapidement, on peut faire pas mal de choses intéressantes : corriger le tempo, recopier des bouts de musique d’un endroit à l’autre, enlever des fausses notes, etc. Vous pouvez aussi visualiser la musique de n’importe quelle façon. Cela dépend du logiciel et de l’ordinateur que vous utilisez.



7) CONNECTER SON MATÉRIEL EN MIDI



Un branchement MIDI peut être très simple comme fort complexe, cela dépend en fait du nombre d'appareils qui sont reliés ensemble et de la tâche qui leur incombe.




1re CONFIGURATION :


Un synthétiseur muni d'un clavier envoie les messages MIDI à un séquenceur qui fonctionne à l'intérieur d'un ordinateur. Le synthétiseur en question et un expandeur sont utilisés pour rejouer ce qui a été enregistré sur le séquenceur.

Branchement : le MIDI Out du synthétiseur est connecté au MIDI In de l'ordinateur pour transmettre les données qui sont enregistrées par l'ordinateur. Pour faire entendre ce qui a été enregistré, le MIDI Out de l'ordinateur est relié au MIDI In du synthétiseur. Celui-ci joue les messages qu'il reçoit. Le Thru du synthétiseur est branché sur le MIDI In de l'expandeur et toutes les informations que reçoit le synthétiseur par le MIDI In sont réacheminés par le MIDI Thru . Celui-ci peut à présent faire entendre la partie enregistrée qui le concerne.

Pour que tout fonctionne, il est nécessaire que les canaux de transmission et de réception de part et d'autre (ordinateur, synthétiseur et expandeur) soient correctement indiqués. Par exemple : canal 1 pour le synthétiseur, canal 2 pour l'expandeur et faire de même sur le séquenceur de l'ordinateur en assignant les pistes enregistrées aux canaux voulus.

QUELQUES OBSERVATIONS UTILES

Il existe un problème commun à tous les séquenceurs, qui est le problème de la MIDI Thru. Admettons que vous désiriez enregistrer un morceau sur une piste du séquenceur. Vous activez l’enregistrement et vous jouez la partie de piano sur le synthétiseur. Très bien. Lorsque vous rejouez le morceau, le séquenceur envoie les notes au synthétiseur, qui les joue avec un son de piano… tout va bien. Vous voulez maintenant ajouter une basse. Et là, les problèmes commencent.

Vous pouvez très bien enregistrer les notes de la basse avec un son de piano, et lors de la reproduction, envoyer ces notes vers l’expandeur, ce qui les ferait jouer effectivement sur un son de basse. Mais vous joueriez mieux (question feeling) si vous aviez le son de basse directement à l’enregistrement. Eh bien, c’est possible !

La MIDI Out du synthétiseur est connectée à la MIDI in de l’ordinateur, et celui-ci peut être réglé pour simuler un MIDI Thru, c’est-à-dire renvoyer sur sa MIDI Out tout ce qu’il reçoit sur sa MIDI In. Cela veut dire que tout ce que vous jouez sur le synthétiseur est envoyé sur l’ordinateur, qui le re-balance immédiatement au synthétiseur, qui le ré-achemine par la MIDI Thru à l’expandeur, qui du coup joue effectivement la partie de basse, et le tour est joué. Vous suivez ?

Vous pouvez maintenant mettre le séquenceur en mode enregistrement pour la basse. Mais voilà, quand vous jouez une note. Vous entendez la basse et le piano. Bon, c’est simple : il faut baisser le son du piano. Ah oui, mais alors vous n’entendez plus les parties de piano qui ont déjà été enregistrées. On ne s’en sortira donc jamais ! Et encore là, c’est l’installation de base. Attendez de voir ce qui se passe quand on a 16 instruments à piloter !

Un problème similaire s’ajoute à celui-ci : lorsque vous voulez rajouter des parties de piano. Si la fonction Thru est activée, chaque note que vous jouez est bien sûr jouée par le piano, immédiatement (sans tenir compte des connexions MIDI, en mode Local, en somme), puis envoyée en MIDI à l’ordinateur… qui en fait quoi ? Qui la renvoie aussi sec par sa MIDI Thru, histoire de montrer qu’il a bien compris ce qu’on lui a appris. Et du coup, le piano la reçoit et la rejoue. Cela peut faire comme un écho, un effet de flanger, ou simplement des notes qui sonnent plus fort ; ou cela peut réduire la polyphonie de l’instrument (si votre instrument est capable de jouer 8 notes à la fois, il ne pourra en jouer que 4).

Dans cette situation, il nous faudrait baisser et monter le volume, et activer ou désactiver la fonction MIDI Thru sans arrêt. Et encore, cela serait ‘boiteux’. Certains de ces problèmes peuvent être résolus par une fonction Thru spéciale qui n’agit que sur certains canaux, mais il y a mieux : le mode Local Off.

Local Off est un mode dans lequel la plupart des synthétiseurs peuvent être activés. Normalement, l’affichage du synthétiseur vous permet de passer du mode Local On au mode Local Off dans le mode d’édition MIDI. En Local On, tout est parfaitement normal. Chaque note que vous tapez est jouée par le synthétiseur et envoyée sur la MIDI Out. L’instrument joue aussi tout ce qui arrive sur la MIDI In.

En mode Local Off, le synthétiseur (ou n’importe quel appareil MIDI) envoie en MIDI toutes les notes qui sont tapées au clavier ; il joue toutes les notes qu’il reçoit par la MIDI In, mais il ne joue rien du tout quand on tape une note au clavier. En d’autres termes, toute communication entre le clavier et le module de génération sonore est coupée. Localement, il n’y a plus de connexions entre les deux. D’où le nom : Local Off (‘Local’ signifiant ‘Il n’y a’, et ‘Off’ plus de connexions entre les deux’).

Du coup, cela revient à avoir un clavier qui ne fait qu’envoyer des codes MIDI et un module sonore, les deux réunis dans le même appareil. Mais l’enregistrement est grandement facilité, car l’ordinateur peut être en mode Thru On tout le temps. Le clavier envoie des codes à l’ordinateur qui les renvoie au module ‘piano’ et au module ‘basse’. Les canaux MIDI permettront de ne pas mélanger les deux parties.

NB : tous les instruments ne possèdent pas cette fonction Local On/Off. Si c’est le cas, vous devrez utiliser un compromis en jouant sur les différentes fonctions MIDI Thru du programme.




2e CONFIGURATION :


L'installation comprend 2 expandeurs et un clavier de commande, ce qui signifie un clavier dépourvu de module sonore intégré. Il ne sert qu'à analyser ce que vous jouez et à envoyer les données MIDI correspondantes à l'ordinateur.

Branchement : Le clavier de commande envoie les données par sa prise MIDI In à l'ordinateur en MIDI Out qui les renvoie à son tour aux deux modules sonores (expandeurs) par sa prise MIDI In. Si vous avez plus de trois modules sonores, utilisez un boîtier MIDI Thru pour éliminer les retards de signal.

Dans le cas où votre ordinateur est équipé d'un programme adéquat, il peut modifier les sons, les volumes sonores, la balance stéréo, etc. Les seules limitations sont celles des instruments et du logiciel.

QUELQUES OBSERVATIONS UTILES

Le clavier maître ou clavier de commande envoie des données à l’ordinateur qui les renvoie à l’expandeur. Pour cela, l’ordinateur utilise un ‘éditeur’. Celui-ci est un programme qui permet de changer les sons. Un ‘éditeur’ particulier ne marche généralement qu’avec un ou deux modèles de synthétiseurs, car la plupart des synthétiseurs sont entièrement différents.

Pour utiliser un ‘éditeur’, il faut brancher la MIDI Out de l’ordinateur dans la MIDI In de l’instrument et la MIDI Out de l’instrument dans la MIDI In de l’ordinateur. Il faut en effet que l’instrument soit capable d’envoyer ses sons à l’ordinateur, soit pour les afficher, soit pour les sauvegarder, et que ce dernier puisse en retour envoyer les modifications à l’instrument.

Si vous avez plusieurs instruments MIDI, il deviendra rapidement nécessaire d’acquérir un boîtier MIDI Merge ou un switcher MIDI, dans la mesure où plusieurs MIDI Out d’instruments doivent être branchées dans la MIDI In de l’ordinateur.



3e CONFIGURATION :


Utilisation d'une boîte à rythme. Elle peut fonctionner de deux façons différentes : soit comme module sonore, les notes ou événements sont déclenchés par l'ordinateur, soit en utilisant sa fonction de séquenceur interne (création de patterns et de songs en utilisant la boîte à rythme). Dans ce dernier cas, il est nécessaire de synchroniser la boîte à rythme à l'horloge du programme (séquenceur) qui tourne sur l'ordinateur.

Branchement : Si votre boîte à rythme est utilisée comme module sonore, vous vous en servez comme n'importe quelle autre source sonore : MIDI Out de l'ordinateur vers MIDI In de la boîte à rythme. Les notes ou événements sont enregistrés en utilisant un synthétiseur ou un clavier de commande. Chaque touche enfoncée du clavier déclenche un son différent du set de la boîte à rythme (ex : C2, la grosse caisse, E2, la caisse claire, etc.). Sur la plupart des programmes (séquenceurs) pour ordinateur, vous avez la possibilité de choisir un seul canal pour l'ensemble du set de batterie ou un canal différent pour chaque élément du set (ex : canal 10, grosse caisse, canal 11, caisse claire, etc.).

QUELQUES OBSERVATIONS UTILES

Si votre boîte à rythme est utilisée comme séquenceur, il est nécessaire de la synchroniser avec l'ordinateur en branchant le MIDI Out de la boîte à rythme dans le MIDI In de l'ordinateur ou inversement. Tout dépend si c'est la boîte à rythme ou l'ordinateur qui synchronise. L'un est le maître et l'autre devient son esclave.

Pour synchroniser, le système MIDI utilise un type de message nommé MIDI Clock (Horloge MIDI) qui est émis 24 fois par noire. La vitesse de cette horloge suit le mouvement du tempo, elle est donc variable. Des messages supplémentaires, les Song Position Pointers, indiquent au séquenceur quand il doit commencer, s'arrêter ou continuer à jouer. L'appareil esclave est celui qui reçoit l'horloge. Il doit se trouver dans le mode de synchronisation externe ("External Sync" ou "Ext Sync"). Les deux appareils joueront alors à la vitesse déterminée par le maître, à condition bien sûr que ce dernier envoie bien un signal d'horloge MIDI.



8) BOITIER MERGE ET SYNCHRONISATION



Lorsqu’on souhaite enregistrer deux instruments en même temps dans l’ordinateur, l’utilisation du boîtier MIDI Merge permet de prendre les deux signaux qui arrivent en même temps et de les ‘mélanger’ de façon ‘intelligente’ (grâce aux codes). Un tel boîtier est nécessaire si vous voulez par exemple synchroniser l’ordinateur à une boîte à rythmes ou à un convertisseur de Time Code en MIDI et enregistrer le tout en même temps.

Il existe d’autres types de synchro que l’Horloge MIDI (MIDI Clock). Certains appareils convertissent le Time Code (SMPTE /EBU), qui est utilisé sur des vidéos, films et magnétos en MIDI Clocks. Vous programmez le tempo dans l’appareil et il se charge de le convertir en MIDI, de synchroniser le tout et d’envoyer les messages Start, Stop et Continue lorsque c’est nécessaire.

D’autres appareils, comme la SMP-24 ou le Timelock de Steinberg, se branchent directement à l’ordinateur et se basent sur les tempi qui sont enregistrés dans le séquenceur, ce qui est généralement plus pratique. Le Time Code peut aussi être géré dans un format spécial que l’on appelle MIDI Time Code (MTC). La grande différence entre les MIDI Clock et MIDI TIME Code, c’est que la vitesse de l’Horloge MIDI est variable (elle dépend du tempo) alors que celle du MTC est constante et permet d’identifier des positions dans le temps (par exemple, ‘nous sommes à 2 minutes et 14 secondes depuis le début’).

Tous ces systèmes de synchro différents permettent de synchroniser l’ordinateur à d’autres unités MIDI, à des magnétophones, des films ou des magnétoscopes. Les problèmes qui peuvent arriver dépendent du matériel utilisé. D’une façon générale, on peut conseiller de n’utiliser que le strict matériel nécessaire, sans aller chercher du côté de ce qui se fait de mieux, bien que le MTC et la SMPTE donnent une synchro bien plus précise que des appareils qui se contentent de convertir des horloges MIDI en un signal enregistrable sur bande.

SUITE : 4 - LES OUTILS MIDI : LES MESSAGES DE TYPE CANAL ET DE TYPE SYSTÈME


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