TECHNIQUE ET MAO



CÂBLES, CONNEXIONS AUDIO ET DE DONNÉES, POUR TOUT SAVOIR OU PRESQUE

Les câbles et connexions audio sont de première importance pour un claviériste entouré d'instruments électroniques. Il en est de même avec les liaisons servant à transférer les données entre périphériques et ordinateur. Cette page fait le point sur leurs usages et apporte quelques conseils éclairés...


LES CÂBLES AUDIO

Ne jamais négliger la qualité des câbles audio doit devenir la règle, car ceux-ci sont généralement mal traités (surtout ceux utilisés sur scène). Habituellement, ils traînent sur le sol et on y marche parfois dessus. Ensuite, on les branche et débranche à de multiples reprises et quand ils ne sont plus utiles, dans la précipitation, on les enroule maladroitement, ce qui a pour conséquence de fragiliser les filaments conducteurs.

© musson.com - Un câble symétrique équipé de prises XLR mâle et femelle.

Pour éviter cela, la règle est élémentaire : il convient toujours d'enrouler le câble sur lui-même en exerçant une délicate rotation de celui-ci à l'aide d'une main, de façon à ce qu'il forme des boucles en fonction de sa souplesse naturelle.

Ensuite, sauf à avoir les compétences pour choisir chaque composant et savoir souder proprement dans l'intention de faire quelques économies, la meilleure solution est d'opter pour des câbles de marque montés. Le prix est un excellent indicateur, car ceux qui sont bon marché ne supportent habituellement pas un usage intensif.

L'autre point délicat est la qualité du blindage. Si celui-ci est défaillant ou peu efficace, il devient gênant pour l'audionumérique et en cas de perturbation électrique, notamment en produisant des bruits intempestifs et en captant des interférences radio. Pour se soustraire à ces phénomènes, la connexion audio symétrique s'impose.

De quoi s'agit-il ?

Dans une ligne symétrique, un conducteur contient le signal et l'autre sa réplique hors phase. À l'arrivée sur l'instrument, le circuit dédié permet d'extraire le signal utile à partir des deux conducteurs, tandis que les effets néfastes les affectant sont éliminés. Le troisième conducteur sert de masse.


LES CONNEXIONS AUDIO

En fonction du matériel utilisé et pour répondre à diverses situations techniques exigées, il existe trois connexions audio : XLR, Jack et RCA.


LA CONNEXION XLR

© Mxp (wikimedia) - Prises male et femelle XLR

La connexion XLR est extrêmement répandue dans le matériel audio professionnel. C'est également la plus robuste. Elle se compose d'une connexion à trois contacts destinée aux lignes symétriques.

La connexion XLR est présente tout particulièrement sur les consoles de mixage (en entrée et sortie) et sur les microphones. Sur ces derniers, elle garantit un contact optimal en reliant l'embase XLR mâle trois points du microphone sur laquelle vous branchez la XLR femelle du câble micro. Puis, à l'autre extrémité de celui-ci, une prise XLR mâle permet le raccordement sur l'interface audio.

Nous retrouvons sur la connexion XLR, les points décrits précédemment. À savoir, sur la première broche, la masse, sur la seconde, le signal (nommé point chaud) et sur la troisième, le signal inversé (nommé point froid).

Remarque : il peut arriver que vous soyez contraint de raccorder votre câble XLR à une prise jack 1/4 de pouce (via un adaptateur). Dans cette situation, il suffit de s'assurer que les points chaud et froid de la liaison XLR soit en phase avec le jack (le contact situé à son extrémité étant le point chaud). Si tel n'est pas le cas, le signal ne parviendra point à la console ou au studio portable.


LA CONNEXION JACK

© Disenyo (wikimedia) - Une prise jack male mono 6,35 mm.

Dans le commerce, la prise jack (mâle et femelle) se décline en 1/4 de pouce (6,3 mm), 1/8 de pouce (3,5 mm) et plus rarement en 3/32 de pouce (2,5 mm). Le jack est utilisé couramment par les musiciens. C'est habituellement le modèle 1/4 de pouce qui est employé pour connecter le signal d'instruments comme la guitare, la basse, les claviers électriques, ainsi que les casques audio.

Bien que plus fragile, le modèle 3,5 mm est quant à lui fréquemment réservé à du matériel grand public, genre lecteur MP3 et smartphone, mais aussi pour les mini-casques audio et les cartes son.

Concernant le câblage, celui-ci est variable. Il peut s'agir de deux points de contact pour les signaux mono asymétriques avec masse, qui passent à trois pour les signaux mono symétriques ou stéréo asymétriques.

Remarque : des câbles adaptateurs à quatre et cinq points de contact sont utilisés pour certaines applications en audio/vidéo et sur lesquels une ou plusieurs prises séparent les signaux audio de ceux vidéos. Jacks 3,5 mm et prises RCA sont alors conjointement utilisés.


LA CONNEXION RCA

© Laurentb64 (wikimedia) - Un prolongateur équipé d'une connexion stéréo RCA aux couleurs bien différenciées.

La prise RCA (Radio Corporation of America) est une connexion employée autant par le matériel audio que vidéo. Toutefois, son utilisation dans les studios professionnels et les instruments électroniques est plutôt rare. Il trouve sa place généralement auprès du matériel audio et vidéo grand public.

La prise RCA se caractérise par une broche centrale qui véhicule le signal (point chaud) et d'un connecteur circulaire servant de mise à la masse. Le signal est asymétrique.

Pour différencier les prises RCA audio et vidéo, les constructeurs utilisent un code de couleur. À savoir : le jaune pour la vidéo, le rouge pour l'audio du canal droit et le blanc (ou le noir) pour l'audio du canal gauche.

Remarque : au moment de l'enfichage de la prise RCA dans un amplificateur allumé, il est fréquent d'entendre un bruit parasitaire résultant de la broche qui entre en contact avant le connecteur circulaire. Ceci est tout à fait normal. Cependant, au risque de faire griller le fusible de sécurité (voire pire), la prudence veut qu'un amplificateur soit toujours éteint dès qu'il devient nécessaire de brancher ou débrancher une source externe.


LES CONNEXIONS DE DONNÉES

Globalement, les connexions de données sont utilisées dans le cadre du transfert d'informations entre ordinateurs et matériels numériques, tels que les synthétiseurs ou les caméras vidéo. Nous avons d'une part le MIDI et le S/PDIF, et d'autre part le FireWire, l'USB et le Thunderbolt.


LE MIDI

© Pretzelpaws (wikimedia) - Un port MIDI In, Out, Thru équipant un synthétiseur avec un câble MIDI.

Le raccordement MIDI, qui a révolutionné les échanges d'information entre synthétiseurs et périphériques dans les années 1980, s'éloigne au fil du temps, depuis que le transport des données MIDI est confié aux ports USB et FireWire. Pour autant, l'arrivée en 2020 du MIDI 2.0 a rebattu les cartes en apportant son lot d'améliorations pour répondre à l'exigence des nouveaux instruments électroniques (aftertouch polyphonique par canal et Pitch Bend en 32 bits, réponse dynamique améliorée, communication bi-directionnelle entre les appareils, moins de latence, etc.).

Ces différents perfectionnements permettent au MIDI de continuer de jouer son rôle comme au premier jour, en évitant certaines prises de tête au musicien dès qu'il s'agit d'une configuration portant sur un fonctionnement synchronisé entre plusieurs sources. C'est d'autant plus vrai que le matériel récent : claviers, boîtes à rythmes, processeurs et effets, n'ignorent pas le port MIDI.

Aisé à repérer visuellement, le MIDI comprend deux ou trois embases à cinq broches nommées In, Out et Thru. Leur rôle est décrit dans la page : Comprendre le MIDI : le fonctionnement In Out Thru.

Remarque : si vous n'avez pas la capacité de raccorder directement un instrument MIDI à une interface audio, vous êtes dans l'obligation d'acquérir un hub pour relier les connexions MIDI aux appareils équipés en USB ou en FireWire.


L'INTERFACE S/PDIF

En perte de vitesse, mais utile, dès qu'il s'agit de connecter des enregistreurs de CD Hi-Fi, le S/PDIF (acronyme de Sony/Philips Digital InterFace, Interface numérique Sony/Philips) est un format d'interface numérique qui fut proposé à la fin des années 1980. Ce standard grand public est apparu en outsider face au format audionumérique professionnel AES/EBU ; ce dernier donnant la possibilité de véhiculer le signal de deux canaux audio PCM Linéaire sur des supports variés, tels que des lignes symétriques ou asymétriques, coaxiales et optiques. Ce système de transfert de signaux audio PCM se réalise généralement via un raccordement RCA ou une connexion par fibre optique.


© Fadi (wikimedia) - Un connecteur FireWire s800 "mâle".

LA CONNEXION FIREWIRE

Le FireWire (ou IEEE1394) joue un rôle d'accélérateur dès qu'il s'agit de transférer des données entre ordinateur et périphériques, tels que disque dur externe, carte son ou caméra vidéo numérique.

Le FireWire est conçu pour supporter le branchement à chaud. C'est-à-dire en connectant ou déconnectant des appareils lorsqu'ils sont allumés. Cependant, comme pour les amplificateurs, il est déconseillé de prendre cette fâcheuse habitude.

Ce standard d'interface numérique a séduit durant plusieurs années celles et ceux pour qui la vitesse de transfert était capitale, à l'exemple du FireWire 800 qui véhicule les données à un débit maximum de 800 Mbps. Son succès auprès des utilisateurs de disques durs externes destinés à l'audio l'explique grandement.


LA CONNEXION USB

© pxhere.com - Un câble de données équipé de prises USB.

L'USB (Universal Serial Bus) est à ce jour la connexion la plus répandue sur les périphériques informatiques et les appareils numériques. Son usage est multiple et indispensable de nos jours dans le cadre de la MAO.

Comme pour le FireWire, la vitesse de transfert est sa première qualité. En ce sens, l'USB est devenu son concurrent direct. Alors que le FireWire 800 est resté durant longtemps le meilleur choix pour transférer les flux audio, le passage de l'USB 2.0 (d'une vitesse maximum de 480 Mbps) au 3.0, a permis de démultiplier sa capacité de vitesse par dix vis-à-vis de sa version antérieure.


LA CONNEXION THUNDERBOLT

Conçu par Intel, le format de liaison Thunderbolt permet des vitesses de transfert élevées, au-delà de 10 Gbits/s. Depuis 2011, c'est le format privilégié d'Apple qui a cessé d'équiper ses ordinateurs de liaisons FireWire.

© apple.com - Un câble Thunderbolt 3 (USB‑C) de 0,8 m.

La version Thunderbolt 4 est la dernière amélioration des prises de la technologie Thunderbolt. Outre un transfert des données ultra rapide, elle fournit l’alimentation ainsi qu’une sortie vidéo. Tout comme la version 3, elle s’inspire des modèles présents sur le smartphone dont elle adopte le format USB de Type C. La réversibilité dont elle fait preuve facilite son branchement. En effet, peu importe l’orientation qu’on lui donne.

Comparativement, en intégrant des câbles actifs et des câbles passifs, la prise Thunderbolt est plus pratique comparée au câble USB ou HDMI (utilisé pour transporter le signal numérique en Haute Définition pour l'image et pour le son).

Remarque : les câbles actifs ont un taux de transfert supérieur aux câbles passifs : 40 Gbit/s au lieu de 20 Gbit/s.

par ELIAN JOUGLA (Piano Web - 11/2023)


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