LES QUESTIONS DU CANDIDE



CHOISIR UN INSTRUMENT DE MUSIQUE (1)

Pourquoi choisit-on d'apprendre à jouer du piano plutôt que de la guitare, de la flûte ou du violon ? Pourquoi mon enfant est davantage attiré par la guitare que par le violon ? Ai-je le bon profil pour apprendre le piano ? Etc. Toute personne qui souhaite un jour aborder l'étude d'un instrument de musique se posera certainement ce genre de questions. Y répondre n'est pas facile, surtout quand la technique de l'instrument sur laquelle vous portez votre attention vous est totalement inconnue.


QUEL INSTRUMENT DE MUSIQUE CHOISIR ?

Chaque instrument de musique a ses propres particularités. Sa sonorité, ses formes, sa constitution, mais également ses façons de l'étudier, sont quelques-unes des raisons qui interviendront dans le choix d'un instrument.

L'idée de la beauté sonore a toujours été étroitement liée à l'histoire des instruments. Bien que des modes et des tendances surgissent régulièrement, il n'existe pas d'instruments majeurs et d'autres mineurs, capables d'embellir ou de ternir une musique. Seule la façon de les utiliser sert ou dessert la musique. De même, les instruments ne peuvent pas être classés par ordre d'importance. Tous ceux qui ont réalisé des orchestrations vous diront que le moindre instrument est essentiel. Chacun d'eux joue ou a joué un rôle déterminant dans le développement de la musique.

La désignation du piano comme roi des instruments tient davantage dans sa popularité et sa place dans l'histoire récente de la musique, que dans son pouvoir à représenter la musique dans son intégralité. Dans le passé, c'était la lyre, la flûte, le luth ou l'orgue qui recueillaient tous les suffrages, aujourd'hui c'est le piano et la guitare. Les instruments ont toujours été reliés à la musique suivant le bon vouloir de ses utilisateurs. Si le compositeur montre la voie, c'est l'interprète qui fait vivre l'instrument à travers le temps.

De nos jours, l'apprentissage de la musique passe par un nombre restreint d'instruments. L'homme en a construit des centaines, mais nous avons oublié l'usage et la pratique d'un grand nombre. Si vous souhaitez vous rendre compte du rôle social et éducatif tenu par les instruments de musique au fil des siècles, je vous conseille la visite de quelques musées consacrés à la musique et à ses instruments. C'est très instructif.

L'évolution technologique a également contribué au développement des écritures musicales et à la popularité des instruments. Chaque époque a vu son instrument roi. Le luth, l'orgue, le clavecin, le violon, ont eu leur époque de gloire, de prospérité, à la cour comme auprès du peuple. Ils doivent leur renommée surtout aux compositeurs qui ont semé, tels des cailloux sur la route, quelques œuvres destinées à leur intention. Ce sont eux aussi qui ont forgé l'image et la réputation de ces instruments, bonne ou mauvaise, facile ou difficile. Les interprètes et l'éducation musicale ont fait le reste en condamnant ou en sublimant.

Les instruments que nous connaissons actuellement ne sont pas éternels. Certes, les instruments acoustiques continueront d'exister, mais peut-être pas sous la forme que nous leur connaissons aujourd'hui. Il y a de fortes chances pour que l'image rayonnante du piano ne soit pas la même chez nos descendants. D'ailleurs, Bach qui a composé de la musique pour clavecin et orgue ne pensait certainement pas à de futuristes adaptations de sa musique en piano jazz ou retravaillées par des instruments électroniques.

Le constat est implacable. Si l'on peut émettre des hypothèses sur les instruments de demain, il est absolument impossible de projeter une quelconque idée de fabrication d'une musique futuriste. La musique se compose toujours au temps présent et selon les instruments en présence.


LE SON DES INSTRUMENTS DE DEMAIN

Aujourd'hui, la musique informatisée est bien là. Elle recueille, malgré son jeune âge, toujours plus d'adeptes. Grâce aux logiciels, le son qui inspire le compositeur ou qui stimule l'interprète ne repose plus sur quelques sonorités acoustiques, mais sur des centaines, voire des milliers de sons électroniques. L'essence même d'un son de piano, de guitare ou de violon ne suffit plus à satisfaire tous ceux qui souhaitent apprendre la musique d'aujourd'hui.

Composer, jouer, arranger de la musique en utilisant les moyens de la MAO (musique assistée par ordinateur) n'est pas un effet de mode. Même si elle utilise le plus souvent un clavier piano pour la programmation, son apprentissage a toujours recours à de la technique, mais une technique qui s'applique à un autre niveau, bien éloigné des bases classiques. Son handicap majeur se situe dans sa difficulté à communiquer avec le musicien lambda de façon simple. Personne n'imagine aujourd'hui former des enfants à la musique électronique, même si un tel apprentissage est tout à fait réalisable.

Cette musique en tant que discipline n'a pas encore une image assez mature pour s'émanciper totalement du domaine acoustique. Les ardents défenseurs des instruments 'traditionnels' usent souvent de comparatifs ou s'appuient sur des rappels historiques pour mettre à mal l'engouement ou la portée évolutive des instruments électroniques… Mais qui sait, si dans un proche avenir, des instruments hybrides ne verront pas le jour, capables de développer des sensations de jeu toutes nouvelles ?

De même, la pérennité des œuvres continue d'exister à travers la partition sur papier ou sur support informatisé, mais pour combien de temps ? Les écritures que nous connaissons aujourd'hui seront-elles toujours capables d'être en accord avec les instruments de demain ?

Je ne cherche pas ici à faire miroiter des hypothèses plus ou moins réalistes ou farfelues, mais simplement attirer votre attention sur l'importance des goûts et des couleurs liés à l'évolution du son et des techniques.

Notre façon d'écouter et de vivre la musique évolue constamment, c'est un fait. Si actuellement, des instruments comme le piano et la guitare sont populaires, c'est que l'image qu'ils nous renvoient demeure encore positive. Ils répondent à des attentes éducatives, culturelles, sociales ou économiques que personne ne remet en question. Cependant, la banalisation de leur pratique s'est faite au détriment d'autres instruments. Parfois, ce déséquilibre peut se révéler néfaste. Les classes de piano et de guitare sont surchargées alors que d'autres classes, aux effectifs réduits, tapent du pied pour dire : nous existons également !... La personne qui veut étudier l'harmonica ou le banjo, plutôt que la guitare ou le piano, risque fort de devoir retrousser ses manches si elle souhaite trouver un enseignant. C'est parfaitement injuste, mais c'est ainsi. C'est la fameuse loi de l'offre et de la demande.

SUITE : APPRENDRE À JOUER D'UN INSTRUMENT DE MUSIQUE

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