HISTOIRE DE LA MUSIQUE ET DES INSTRUMENTS



LA FOLLE HISTOIRE D'UN COLLECTIONNEUR DE SYNTHÉTISEURS

Quel n'est pas le pianiste branché qui n'a rêvé de posséder non un, mais plusieurs synthétiseurs ? Vous, peut-être ! Andy Horrell, l'ancien propriétaire du magasin de musique "EMIS Music", situé à Bristol, avait vu les choses en grand, puisque cet Anglais, désormais retraité, détenait la plus gigantesque collection de synthétiseurs du pays avec plus de 400 modèles.


UNE PASSION DÉBORDANTE ET DÉVORANTE

Cette passion pour les synthétiseurs remonte à plusieurs décennies. Tout a débuté pour Andy en 1974, quand il est saisi par la puissance des synthétiseurs utilisés par le groupe allemand Kraftwerk. Quatre ans plus tard, il obtenait un emploi parfaitement adapté à ses talents de réparateurs de claviers électroniques dans le magasin de musique local, revendeur de la marque ARP.

Le monde de la synthèse, Andy l'a capturé sous toutes ses déclinaisons, du vieux analogique jusqu'au numérique, FM comprise. Sa collection possédait quelques raretés dont il était fier, comme le 'Thunderbolt SZ3540' (il n'en existe que deux exemplaires au monde), et le premier synthétiseur polyphonique programmable nommé Synkey, fabriqué par la société américaine EML. Ce synthétiseur était sorti dans les années 1970 et utilisait des cartes qui devaient être perforées à la main à l'aide d'un outil spécifique avant d'être insérées dans la machine pour obtenir les sons souhaités.

© Future Music – La collection d'Andy Horrell ne se limitait pas aux synthétiseurs. Des boîtes à rythmes et diverses pédales d'effet étaient présentes.

Sa première acquisition sera le SH-09 de Roland, l'un des premiers synthétiseurs véritablement abordables et bien moins onéreux qu'un ARP Omni ou qu'un MiniMoog. Andy, qui ne songe pas encore à faire collection de claviers, sera confronté comme les musiciens à l'évolution du matériel électronique. Il devra se séparer de son SH-09 pour acquérir un PolySix de Korg ; un clavier passionnant qu'il revendra pourtant en 1983, avec l'arrivée du DX7 de Yamaha. Pour rester dans le mouvement, ce synthé FM était indispensable... Tout comme son rival, le D-50 de Roland, sorti à la même époque.

Cependant, tout ceci ne faisant pas une collection, mais plutôt l'investissement d'un musicien de scène, les choses sérieuses ont commencé pour Andy quand les rentrées d'argent ne devenaient plus un frein pour assouvir sa passion de collectionneur : « J'étais juste intrigué par les synthétiseurs et j'avais aussi cette grande idée de collectionner tous les synthétiseurs jamais fabriqués et j'ai commencé à constituer une base de données. » (source "Future Music")


LA VIDÉO DE PRÉSENTATION

(La vidéo est privée sur Vimeo. Pour la consulter, vous devez vous connecter à la plateforme)

© Two By Two (capture vidéo)

TROUVER DE LA PLACE

Manquant de place pour loger tous les claviers, Andy Horrell dut acheter une vieille école pour en faire sa nouvelle boutique. Grâce à son plafond élevé, il a pu construire un étage pour y loger son musée qui comptera plus de 400 synthétiseurs. Sa clientèle, qui venait lui rendre visite, ne s'y trompait pas et traduisait la passion d'Andy comme celle d'un gardien qui prend en charge la sauvegarde d'un patrimoine chargé d'histoire.

© Future Music – Serrés et empilés, comme compacté, le plus surprenant est l'apparence des claviers exposés, qui semblent neufs, comme sorties des cartons !

LE MARCHÉ DES SYNTHÉTISEURS VINTAGES

Andy était conscient qu'il lui serait impossible de les posséder tous, puisque la base de données avait fini par lister quelque chose comme 4 000 synthétiseurs avec ses variantes ! De plus, il existait et existe encore de nombreux instruments en Amérique et en Allemagne qui ne sont jamais sortis de leur frontière. Pour constituer sa collection, Andy a dû faire jouer ses relations, mais surtout avoir la chance d'acheter certains instruments à très bas prix, au bon moment, en fonction de la fluctuation du marché.

Aujourd'hui, ce serait bien plus difficile de posséder une telle collection, puisque le marché des synthétiseurs vintages est dans une hausse constante et que la rareté de certains modèles explique bien des choses. Il y a quelques années encore, un quart de million de DX7, un quart de million de D-50 et encore plus de M1 étaient en circulation. Mais il n'y a eu qu'environ 4 000 Jupiter 8 de fabriqués et, avec le temps, certainement moins en état de fonctionner de nos jours. Même les Roland TR-606 Drumatix et TB-303 bass line, pourtant techniquement limités, se vendent encore très cher.

Depuis qu'Andy Horrell a pris sa retraite, toute sa collection est en vente sur le site emismusic.co.uk. Le réparateur aura eu néanmoins l'opportunité de posséder quelques raretés et claviers historiques dont voici un tout petit aperçu :

  • Le Korg "Blackboard" (un synthétiseur MS20 construit dans un grand boîtier plat, conçu pour être accroché au mur d'une salle de classe à des fins d'enseignement).
  • Le Fairlight Series II (appartenant aux Studios Sarm de Londres)
  • L'Oberheim OB8
  • Les Ondes Martenot
  • Le Polyvox (un synthétiseur russe)
  • Le PPG Wave
  • Le Synkey de EML
  • Le Thunderchild (conçu en collaboration avec Jeff Wayne, célèbre pour son album La Guerre des mondes)
  • Le Vermona analog synthesizer (fabriqué dans l'ancienne Allemagne de l'Est)
  • Le Yamaha DX1 (le haut de gamme de la série DX)
  • Le Yamaha TX802
  • Le Yamaha TX816

Piano Web (10/2023)


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