HISTOIRE DE LA MUSIQUE ET DES INSTRUMENTS



QUAND LE CODE FSK RÉGLAIT LA SYNCHRO AVEC LE MATÉRIEL ANALOGIQUE

Lors de son apparition, le protocole de communication MIDI avait produit sa petite révolution auprès des premiers « home-studistes ». Un autre message codé, le FSK, tout aussi précieux, permettait de travailler dans le domaine de la synchronisation du matériel analogique...


AU DÉPART EXISTAIT LE CV/GATE...

© musicstore.de – Une interface Doepfer pour synthétiseurs modulaires équipée à la fois d'une implantation MIDI In Out et d'un CV/gate complet.

Dans les années 70, avec l’avènement des instruments électroniques, les machines se sont mises à communiquer entre elles grâce au CV/gate, un procédé de transmission des informations. Le CV contrôlait par tension, et le gate agissait sur le déclenchement par tension continu (V-trigger) ou par court-circuit (S.trigger) quand l'action était indépendante de la durée du signal. Par ailleurs, il existait également la sortie horloge. Certaines anciennes boîtes à rythmes, telle la RX11 de Yamaha, avaient une sortie intitulée "Clock Out", qui était un signal d'horloge conçu pour synchroniser deux machines ensemble et non pour asservir un enregistreur analogique.

Ces premiers moyens restaient néanmoins insuffisants pour satisfaire le musicien qui avait recours aux synthétiseurs. Lors de la décennie suivante, l’arrivée du Midi répondait bien davantage à la demande, en étant adaptée aux besoins spécifiques de l'évolution de la musique électronique. Les claviers qui en étaient dépourvus avaient fini par être écartés de nombreuses productions discographiques au détriment des premiers synthés digitaux comme le DX7 de Yamaha ou le D50 de Roland. Cette exclusion de matériel concernait de plus les premiers séquenceurs, arpégiateurs et boites à rythmes analogiques.

De son côté, l'enregistrement reposait toujours sur l'usage des magnétophones multipistes. Alors que l'enregistreur était en quelque sorte le prolongement direct et logique du système Midi, il était néanmoins « sourd » aux différents modes de communication du protocole. Or, il était essentiel qu'un « point de rencontre » existe afin qu'une synchronisation s'établisse et ouvre les champs du possible entre un équipement MIDI et un enregistreur à bande.


LE FSK, UN POINT DE DÉPART ET UN POINT D'ARRIVÉE

Les anciens vous diraient très certainement que la synchro, « c'était l'enfer ! ». Pourquoi ?

Du temps de l'analogique, chaque son devait être traité prioritairement lors de la prise. Chaque piste était ensuite égalisée et compressée individuellement. Rarement, un studio normalement équipé avait assez d’effets pour satisfaire un traitement individuel de chacune des parties. De plus, quand un synthétiseur était utilisé et que plusieurs sonorités devaient exister sur une unique piste faute de place, le claviériste avait pour obligation de changer de son en cours de route. En cas d'impossibilité, l'enregistrement était stoppé au moment-clé pour ensuite reprendre du même endroit à la volée lors de la lecture. Autant le dire tout de suite : cette technique était très formatrice !

© kleinanzeigen.de – Le Tascam MTS-30 Midi Tape Synchronizer

Quand le MIDI est apparu, il a facilité la gestion de la communication entre appareils, mais provoqué en outre de profonds changements dans la façon de gérer la prise de son analogique. Ainsi, lorsque l'équipement comprenait un séquenceur et que celui-ci devait être employé, il générait un code appelé FSK (Frequency-Shift Keying) ; code que l'on retrouvait par exemple sur les MC500 Roland, QX3 Yamaha, et sur certaines boîtes à rythmes, comme la RX5 de Yamaha. Le FSK contenait quelques informations essentielles : le point de départ et de fin de la séquence, ainsi que le tempo. Il définissait de cette manière une information d’horloge, essentielle pour « fabriquer l'image » d'un morceau, en commençant et en terminant en même temps que la musique. Une piste du magnétophone codée lui était spécialement réservée.

L'une des précautions essentielles à son usage interdisait tout emploi de réducteur de bruit de fond, style DBX ou Dolby, l'autre étant le réglage du niveau qui était primordial pour que la séance se passe correctement. Dans le cas contraire, quand le seuil était trop élevé ou trop bas, la synchro dérivait, ce qui signifiait un décalage des instruments avec la bande de l'enregistreur.


LE CAS INSOLUBLE

Le problème fondamental du FSK était de ne pas pouvoir repartir du milieu du code enregistré, car celui-ci ne comportait aucune information en dehors du tempo. Le séquenceur avait donc aucun moyen de savoir d’où repartait la bande du magnéto. Pour pallier cet inconvénient majeur, la marque Tascam, notamment, commercialisa un boîtier FSK (le MTS-30) contenant en son sein les SPP (Song Position Pointers), qui étaient des « marqueurs de temps » fournissant au séquenceur la position exacte du point l'arrêt (ou de reprise), avec une résolution de l’ordre du temps. Ainsi, dès que l'enregistreur redémarrait, le séquenceur pouvait repartir synchro avec la bande de façon quasi-instantanée.

Un autre procédé destiné tout particulièrement à la synchronisation image/son, le SMPTE (Society of Motion Picture and Television Engineers) parviendra, par son caractère universel, à s'imposer dans les domaines avec lesquels le besoin de synchroniser était rigoureusement nécessaire.

par PATRICK MARTIAL (Piano Web - 02/2024)

À CONSULTER

SYNCHRONISER UN MAGNÉTOPHONE AVEC UN SÉQUENCEUR

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