UN ORGUE POUR LE PRIX D'UN CHAPEAU FEUTRE
Dans les années 1930, avec ses notes profondes et douces, l'orgue électrique gagne rapidement le devant de la scène musicale. Orgue monophonique, mais orgue tout de même, la volonté affichée ici est de contrecarrer la taille de l'orgue électrique et son prix. Ainsi, pour une somme dérisoire de cinq dollars (de l'époque), l'amateur passionné d'électronique pouvait construire une copie d'un petit orgue qui avait été présenté dans une émission de radio.
Cet orgue rudimentaire est dû à Elmore B. Lyford, un ingénieur électricien new-yorkais. Cet instrument ne lui a coûté, comme le précise son créateur, que le prix d'un chapeau feutre. Surpris par sa simplicité, sa sonorité aurait ravi les pianistes de radio honorablement connus qui l'avaient essayés, de même que les ingénieurs qui l'eurent examiné.
L'instrument pouvait être connecté directement à un haut-parleur. Cependant, Elmore B. Lyford précisait que de meilleurs résultats sonores exigeaient l'utilisation d'un amplificateur audio relié à un haut-parleur, voire en branchant l'orgue à une entrée d'amplification d'un poste de radio à lampes ou à une prise jack d'un phonographe.
À gauche l'orgue et à droite l'unité d'amplification avec le haut-parleur.
Le schéma d'aide à la construction de l'orgue électrique.
Cet instrument artisanal n'utilise pas des touches de clavier traditionnelles, mais des boutons-poussoir servant de contacts. Bien que seulement huit notes correspondant à la gamme aient été utilisées dans l'original, d'autres boutons-poussoir pouvaient être ajoutées pour obtenir les tons intermédiaires (altérations). D'autre part, rien n'interdisait un excellent bricoleur de remplacer les rudimentaires contacts par un mécanisme placé sous les touches d'un piano jouet, aux dires mêmes d'Elmore B. Lyford.
UNE MISE EN PRATIQUE DESTINÉE À L'ÉLECTRONICIEN AMATEUR
D'après la notice originale, tout ce dont vous avez besoin pour construire l'orgue est neuf résistances variables de 50 000 ohms, un condensateur de 0,003 microfarad, du laiton, un tube régulateur de tension de type '74. asocket', et quelques bobines de fil de connexion isolé. L'orgue utilise trois piles de quarante-cinq volts.
Comme le montre le schéma de droite, chaque circuit clé contient une résistance variable. Celle-ci contrôle la tonalité de la note lorsqu'une touche particulière est enfoncée. Les résistances sont réglées pour chaque touche, en commençant par la gauche, afin de produire une note dans la gamme.
La résistance principale, marquée "A" dans le schéma, contrôle la tonalité de toute la gamme. L'augmentation de cette résistance abaisse la tonalité entière de l'échelle et la diminuer l'augmente.
Piano Web (08/2023)
À gauche, les neuf résistances variables en place. À droite, le réglage de l'orgue en ajustant les résistances.
