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L'observation du mouvement, dans une œuvre musicale, est d'une très grande importance. Si un morceau est interprété trop lentement ou trop vite, le caractère initial de la pièce est modifié, altérant en premier lieu la volonté du compositeur. Une attention toute particulière concernant le style et la forme d'écriture doivent être observés.
Sur une partition classique, l'indication de mouvement est en principe suivi de l'indication métronomique. Celle-ci s'exprime par une figure de note (celle correspondant à l'unité de temps de la mesure), suivie du numéro correspondant à la vitesse métronomique. Ce numéro indique sur le métronome l'endroit où il faut positionner le contrepoids du balancier (il correspond au nombre de clics par minute).
L'indication du mouvement s'écrit au-dessus de la portée, en début de morceau. Lorsqu'il s'agit d'une partition piano d'accompagnement avec partie soliste séparée, l'indication se place au-dessus de la partie de piano, mais également au-dessus de la partie soliste.
Si les indications métronomiques sont précises, elles n'ont pourtant jamais supplanté les indications d'ordre général, plus expressives et définissant au mieux le caractère de l'œuvre.
Jusqu'au 18e siècle, les indications sont en français (en musique française) et se comprennent d'elles-mêmes : un peu lent, gracieusement, etc. Mais durant le 18e siècle, avec la mode de l'italianisme, les mouvements se sont écrit en italien.
Sur la plupart des métronomes sont écrits, en dehors des indications chiffrées, les noms des mouvements suivants :
Souvent, d'autres termes sont rajoutés pour apporter plus de sens au mouvement, en définissant de façon plus précise son tempo et son caractère.
Voici ceux concernant le tempo...
Il est également possible de combiner plusieurs termes. Exemples : Adagio, ma non troppo : lent, mais pas trop - ou encore… Quasi vivace : presque vif.
Et ceux modifiant le caractère du morceau...
Comme ces indications ne reflètent jamais le tempo précis d'un mouvement, l'interprète doit posséder un sentiment juste du style de l'auteur. Il doit comprendre ses écritures et ses intentions. S'il a cette compréhension, les termes relatifs aux mouvements sont en principe suffisants.
Dans l'écriture de partition moderne (variété, jazz, …) les indications ci-dessus sont absentes. Quand elles existent, elles correspondent souvent à un style de danse : valse, jerk, rock. Traduit ainsi, le mouvement musical, et par voie de conséquence, son tempo, donne beaucoup de liberté à l'interprète. Son expérience et sa culture musicale sont donc très utiles, voire indispensables… À lui d'adapter au mieux le tempo qui convient.
Il existe sous deux formes : le changement progressif et le changement subit.
Des indications usuelles sont parfois écrites dans le déroulement du morceau.
NB : en cas de changement subit de tempo, une double barre verticale est placée sur la portée, suivie de la nouvelle indication.
Placé au-dessus ou au-dessous de la note ou d'un silence, le point d'orgue prolonge la durée de la note ou du silence aussi longtemps que le souhaite l'interprète. Autant en soliste, le point d'orgue ne réclame pas d'attention particulière, autant en formation, une bonne cohésion est nécessaire pour interpréter correctement celui-ci, surtout dans le cas d'une reprise.
NB : si autrefois, sur les partitions, seuls les changements de mouvement les plus importants étaient notés, de nos jours, les moindres détails le sont. Ainsi, les interprètes, habitués à voir les partitions ainsi annotées, ne font plus "que ce qui est écrit". Les ralentissements, comme les accélérations sont conduites sur des rails, alors que l'interprète doit (apprendre à) sentir cela de façon naturelle. Les excès, comme les retenues trop marquées, doivent être contrôlés. C'est avant tout, une affaire de bon goût pour lequel les traditions transmises par les enseignants seront un guide nécessaire.
Voici des termes que l'on rencontre parfois pour suspendre le mouvement de façon libre...
La connaissance de ces termes est bien plus réservée au musicien pratiquant Mozart, qu'à celui possédant l'âme d'un Bill Evans ou d'un Michel Berger. Étant d'un usage courant sur les partitions classiques, l'interprète aura tout intérêt à bien assimiler cette liste (qui vise à l'essentiel), pour éviter certaines bourdes, du genre… traduire "con anima" par "avec animation" ou "calando" par "en réchauffant" !
Par PATRICK MARTIAL
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