MATÉRIEL DE MUSIQUE



ACHETER UN PIANO DROIT OU À QUEUE - NOS CONSEILS

Quel type de piano désirez-vous acheter ? Un piano d’étude, un piano de milieu de gamme (droit ou à queue) ou un piano de concert ?... Comme pour les véhicules à moteur, un piano neuf se dévalorise et peut perdre jusqu’au quart de son prix d’achat au bout de 1 ou 2 ans. Autant choisir une marque bien connue : Yamaha, Erard, Rameau, Choiseul, Baldwin, Steinway, Bosendorfer… c’est en principe un gage de qualité (surtout pour les pianos haut de gamme).


1) INVESTIR DANS DU NEUF OU DE L'OCCASION ?

En optant pour un piano ancien (marques : Gaveau, Pleyel…), que vous trouverez chez un facteur de piano ou chez un particulier (faites attention à son état, une expertise s'impose), vous risquez de faire un bon placement financier. Ces pianos se dévalorisent moins. Leur fabrication étant arrêtée, ils deviennent des instruments d’exception (voire de collections). Le savoir-faire des grandes marques se concentre en priorité sur le piano à queue, au détriment du piano droit, qu’elles considèrent comme un produit de série. Il ne faut pas rêver, la majorité des pianos droits sont construits dans un souci de rapport qualité-prix, business oblige !

La qualité des matériaux généralement utilisés sur le piano à queue (bois rares…) et la minutie du travail accompli ne peuvent se rencontrer sur un piano droit bas de gamme. Certaines faiblesses mécaniques, certains défauts de finition peuvent être observés sur un bon nombre de pianos droits (l'instrument tient mal l’accord et des accidents mécaniques se produisent de façon anormale : marteaux réagissant de manière imprécise, ressorts sortant de leurs logements...). Les fabricants économisent pour offrir un prix de vente attractif pour un large public. Au moment de l’achat, des 'accessoires' vous seront proposés en option (pédale sourdine, porte-partition…). Tenez-en compte, car souvent ils sont onéreux et augmentent ainsi le prix de l’instrument.

Exigez lors de l’achat que ce soit bien le piano sur lequel vous aurez joué qui vous soit livré, et non un même modèle provenant d’un stock. Relevez si vous le jugez nécessaire le numéro de série du piano (sur les pianos de marque, chaque exemplaire a un numéro unique).


2) JE SUIS DÉBUTANT(E), J'AI BESOIN D'UN PIANO DROIT !

Vous désirez un piano acoustique et vous êtes pianiste débutant. Vous souhaitez faire vos premiers pas, expérimenter l'instrument. Un piano dit « d’étude » est alors suffisant.

Il faut que la sonorité, le toucher vous attirent. On reste plus longtemps à jouer sur un piano dont les qualités techniques (réponse au toucher) et acoustiques (qualité de la sonorité) sont bonnes. Avec un bon outil sous les mains, vous obtiendrez une bonne technique. La relation instrument – interprète est primordiale. Elle vous suivra tout au long de l’apprentissage.

Lors de votre achat, prenez votre temps, n'investissez pas dans l'urgence !


LA TAILLE DU PIANO

Elle est évidemment en rapport avec sa sonorité. Un petit piano droit aura plus de mal à amplifier et diffuser un son face à un instrument possédant une longueur de corde supérieure (bien que l’expérience en la matière m'ait parfois démontré le contraire).

Choisissez-le avec les cordes croisées (c'est le cas de la presque totalité des pianos fabriqués aujourd'hui). À hauteur égale, la longueur de cordes est supérieure. La hauteur d’un piano droit varie entre 1,10 m et 1,30 m et il est évident que ce seul paramètre ne suffit pas à faire la différence sur le plan sonore. La construction de l’instrument dans son ensemble est à considérer. Vous ne ferez pas d’un piano d’étude un instrument à vie (20 ans me paraît un maximum). Sa durée d'existence dépendra de votre jeu et de son entretien. Sachez que si vous n'en prenez pas soin, sa dégradation s'accélérera et son coût de réparation pourra occasionnellement dépasser facilement sa valeur marchande.


LES PIANOS DROITS ANCIENS

Ils ont une hauteur supérieure ou égale à 1,20 m et une profondeur de caisse plus importante. Ils possèdent une ampleur sonore souvent plus importante, mais leur clavier disposé plus haut peut ne pas convenir à des personnes de petite taille ou à des enfants.

Le piano ancien possède une sonorité plus chaude et harmonieuse, moins brillante que le piano moderne. Il convient bien à la musique classique et présentent une esthétique plus raffinée. Les bois de placage sont faits d’acajou ou de noyer. Certains sont ornementés de bougeoirs et de poignées de transport en laiton.

Fuyez les pianos droits à cadre en bois ou à renfort métallique, ainsi que les pianos à mécanique dite à "baïonnette". Ils ne tiennent pas l'accord et leur toucher et leur sonorité en font des instruments médiocres. Ils peuvent servir d’instrument de décoration, mais c’est tout !

Recherchez avant tout une sonorité équilibrée : des basses profondes, mais pas brouillonnes. N’ayez pas l’impression d’une sonorité confuse. Les basses doivent être nettes, précises. Les médiums doivent posséder une sonorité chaude et pleine de couleurs (n’oubliez pas que c’est dans cette partie du piano que vous jouerez le plus souvent). Les aigus doivent être brillants, mais pas métalliques (quelques marques de piano asiatique, comme Young Chang ou américaines, comme Baldwin, sont dans ce cas et s'adaptent bien au jeu moderne). Les aigus ne doivent pas donner l’impression que c’est un bout de bois qui vient frapper les cordes.

Lors de l’achat, entourez-vous d’un ami pianiste ou de votre professeur de piano. C’est préférable.


TESTER LE TOUCHER DU PIANO

Prenez votre temps… testez plusieurs pianos et revenez-y si nécessaire. Le toucher doit vous convenir, c’est primordial. Chaque personne, débutante ou pas, à une musculature et un potentiel énergétique différents. Quand votre cœur balance pour un piano en particulier, jouez un bon moment dessus. Si, au bout de quelques minutes, vous ressentez une fatigue musculaire trop importante ou si la sensation auditive devient pesante, optez pour un autre piano. N’oubliez pas qu’une fois installé chez vous, il vous sera difficile de le ramener au magasin !


LE COÛT D'UN PIANO ACOUSTIQUE

Pour un prix égal à un piano d’étude (environ 3000 euros), vous pouvez acquérir un bon piano numérique. Si vous choisissez d'opter pour un piano acoustique, pensez à son entretien (accord, réglages mécaniques). Au vu de l’investissement de départ, il apparaît nécessaire de bien cerner les différentes raisons de votre choix : la qualité sonore, la qualité de fabrication et l'argent dont vous disposez.

Si vous allez chez un facteur de piano pour choisir votre instrument, c’est la qualité du travail de l’artisan qui est mise en avant. Cela peut être un gage de qualité et il vous sera possible de surcroît de vous attacher ses services après-vente. Il est le mieux placé pour connaître les limites de l’instrument, puisque c’est lui qui l’a restauré !


Je résume... Vous résumez... Nous résumons !

(classement par ordre de priorité)

  • La sonorité du piano : équilibre de la tessiture (du grave à l’aigu).
  • Le toucher du clavier : ni trop mou ou trop dur, réagissant bien sous les doigts (vérifiez toutes les touches).
  • La qualité de la mécanique et la qualité de fabrication.
  • La marque et sa réputation (son historique et la disponibilité des pièces mécaniques).
  • Le modèle équivalent dans les autres marques (coût, sonorité et qualité mécanique).
  • Le coût de l’entretien annuel.
  • La dévalorisation du piano sur le marché de l’occasion.
  • L’esthétique (l’habit ne fait pas le moine... et dans ce cas, c’est bien vrai !).


L'AVENIR DU PIANO : VERS UN STANDARD UNIQUE ?

Peut-on définir un classement de qualité entre tel ou tel piano ? Peut-on comparer le toucher d’un Steinway avec un piano droit d’entrée de gamme ?... Si je le faisais, je ne serais certainement pas objectif, tellement le nombre de modèles est important. Toutefois, une uniformité de fabrication pointe son nez, dans les bas de gamme comme dans les grandes marques. Une espèce de standardisation semble être la proie de nombreux constructeurs.

Aujourd'hui, la pratique de la gestion des stocks de pièces détachées permet un entretien courant plus rapide et rend forcément la fabrication meilleur marché. Mais cette attitude risque en revanche, dans un avenir proche, de nous diriger vers une norme de « toucher » qui pourrait se révéler désastreuse sur le plan de l'interprétation artistique. Ce mode de production ne laisse plus une marge de manœuvre suffisante pour que chaque marque développe un son, un toucher, une spécificité qui lui soit propre.


LE PIANO : ÉVOLUTION TECHNOLOGIQUE ET PÉDAGOGIQUE EN FORME DE CONSTAT

Le plastique utilisé aujourd’hui pour la surface des touches n’est pas l’idéal. Si vous transpirez lors d’une prestation scénique, vos doigts glissent sur les touches. Il ne faut pas bien sûr regretter l’époque de l’ivoire, mais il faut convenir que le contact avec la touche est un facteur fondamental du confort de jeu. La densité du matériau de la touche, sa dureté, son grain, sa porosité sont autant d’éléments qui conduisent plus ou moins bien la vibration. Il serait intéressant qu'un jour des techniciens se penchent sur la question.

Les claviers d’aujourd’hui possèdent un toucher plus lourd qu’au 19e siècle. La mécanique et la qualité sonore ont évolué, mais l’évolution de l’enseignement n’a pas suivi. Comment jouerait un Mozart ou un Chopin sur un piano moderne ? Aurait-il composé avec la même approche, avec la même technique ? Je ne pense pas.

Pourquoi chercher, alors, à ériger un certain toucher de piano classique en référence incontournable ? Les nouveaux styles musicaux ne sont-ils pas nés de l’évolution des technologies ? L’enseignement du piano laisse peu de place à la notion du toucher pour la remplacer par celle de la technique. L’apprentissage de la musique ne doit pas être compris comme un combat permanent avec l’instrument, mais comme un suivi de l’individu, tant au niveau de ses disponibilités physiques que psychologiques.

Le contact avec la touche est une interface sensible à mi-chemin entre le sens du toucher et celui de l’ouïe. Elle révèle à l’interprète que la musique n’est pas seulement une question d’oreille, mais aussi de doigts. Une prise de conscience du fonctionnement acoustique et mécanique du clavier est indispensable dans l’apprentissage du piano moderne. Très peu d’enseignants en tiennent compte, alors que ceux-ci ont une responsabilité fondamentale quant à la curiosité et la faculté d’adaptation aux différentes techniques qu’ils communiquent à leurs élèves (voir la page : LE SENS DU TOUCHER).

Quels sont les enseignants capables d’expliquer ce qui se passe dans l’instrument ? Les programmes officiels des filières professionnelles ne sont pas encore aujourd’hui adaptés à cette évolution technologique. Il me semble indispensable qu’un pont entre les techniciens de l’instrument et les professeurs se concrétise par des formations adaptées.


LE PIANO FACE À L'ÉLECTRONIQUE

La facture du piano n’a guère évolué depuis plus de 50 ans. Le piano est devenu un instrument "traditionnel". Ce qui le sauve de l’oubli aujourd’hui, ce sont les compositeurs qui écrivent pour lui. Son répertoire est vaste, du classique en passant par la variété, le rock ou le jazz. Mais l’avenir est dans l’électronique. La technologie des claviers électroniques a fait un saut fantastique. Des systèmes de toucher spécifiques sont nés : l’aftertouch, les molettes, les rubans, etc. des moyens techniques auxquels il faut s’adapter, qui exigent de modifier son jeu de pianiste si l’on veut rester dans la course, ce qui n’est pas toujours facile. Le piano, ou plutôt le clavier, devient un instrument de plus en plus hybride.

Aujourd’hui, certains claviers électroniques disposent d’un toucher et d’une sonorité bien supérieurs à certains pianos acoustiques bas de gamme. Si l’on désire que le clavier demeure un loisir de masse, il est évident que sa popularité doit être entretenue. Qui peut se permettre de s’acheter un Bösendorfer impérial ou un Steinway de concert qui coûte plus de 25 000 euros, alors qu’un petit clavier électronique en vaut 30 fois moins ?

Pour faire disparaître cette barrière entre "classicisme" et "modernisme", entre acoustique et électronique, un effort est nécessaire ; d’abord au niveau de la tolérance pour les tenants du "traditionnel", ensuite par une écoute plus attentive des fabricants vis-à-vis de leurs utilisateurs.


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