DOSSIERS DIVERS



ACHETER UN ÉDITEUR DE PARTITIONS SANS SE TROMPER

Dans un monde numérisé où l’on invente et améliore sans cesse, où l'on tente de faciliter le travail pour la bonne cause, les éditeurs de partitions sont censés aider le compositeur à transcrire proprement sa musique sur papier. Toutefois, les nombreux logiciels dédiés à cette tâche sont-ils à la hauteur de leurs prétentions ? Cette page aborde les points forts et faibles accompagnés de précieux conseils.


L'ÉDITEUR DE PARTITIONS, L'OUTIL DU MUSICIEN CONNECTÉ

Alors que les smartphones sont de plus en plus utilisés, l’ordinateur portable ou de bureau trouve encore de bonnes raisons d’exister dans le domaine de l'édition de la partition numérisée, ne serait-ce qu’en termes de manipulation et de visibilité. Cependant, ce qui importe ici n’est pas de lire une partition sur un écran, mais de transcrire une œuvre musicale proprement, sans aucune faute, et avec une finition professionnelle si possible.

Généralement, les éditeurs de partitions qui sont vendus dans le commerce prétendent fournir tous les outils nécessaires pour parvenir à un tel niveau de perfectionnement. L’écriture d’une partition sur ordinateur, malgré la présence de quelques automatismes, reste encore une lourde tâche pour le musicien, surtout s’il souhaite obtenir une partition irréprochable pouvant servir de référence dans le cas d’une distribution future.

Par nature, un éditeur de partitions n’est pas un outil de création. Il ne fait qu’ingérer 'à sa façon' les informations qu’on daigne lui offrir, ni plus ni moins. Cela signifie que malgré les énormes avancées dans ce domaine, l’outil est toujours en mesure de commettre des maladresses ou des omissions. Par mesure de prudence, il est donc indispensable de contrôler visuellement l'exactitude des données présentes sur l’écran avant d'imprimer la partition. De fait, un éditeur de partition s'adresse en priorité à des musiciens qui possèdent de parfaites connaissances dans le domaine des écritures musicales et du relevé.

Éditeur de partitions Sibelius


LES POINTS FORTS ET FAIBLES

Réaliser et imprimer une partition dotée d’une finition professionnelle.

Pour obtenir un tel résultat, plusieurs conditions doivent être réunies :

  • 1 - Avoir suivi préalablement une formation adéquate qui facilitera la prise en main du logiciel. Ceci évitera d’avoir recours à un "copieur-graveur" si l’ambition rime avec perfection. Certains programmes sont complexes et demandent un temps d’adaptation, surtout si vous souhaitez venir à bout de tous les cas de figure !
  • 2 - Le programme doit contenir toute la palette d'objets nécessaire (signes anciens et récents en fonction du type de musique à transcrire)
  • 3 - Le mode d’édition doit être complet en permettant une correction manuelle de tous les signes (mesures comprises)
  • 4 - L’imprimante doit être performante (minimum format A4 – sauf partition orchestrale nécessitant généralement du A3)

Gagner du temps

Oui et non. La lisibilité de la partition prime et doit suivre les règles strictes de la notation musicale ; et si la musique est complexe, d’infimes subtilités rythmiques et harmoniques viendront s'ajouter, ce qui nécessitera un gain de temps supplémentaire.

Il faut savoir que l’éditeur de partition occupe à la fois le rôle de l'ouvrier « copiste » et de l'artisan « graveur » ; Il est « copiste », pour la rapidité à écrire des signes musicaux à l’écran, et « graveur » par sa capacité à intervenir dans la mise en forme de la partition avant que celle-ci ne soit imprimée. La saisie automatique des notes, des silences et des rythmes joués sur le clavier reste insuffisante pour finaliser une partition. Outre quelques corrections manuelles qui peuvent être apportées aux données brutes, il faut ajouter les nuances, les liaisons et autres signes d’ornements, sans oublier la mise en page globale.

Le gain de temps gagné est à relativiser, surtout si les possibilités à relever la musique et à l’écrire ne doit souffrir d’aucun défaut. Tout dépend des objectifs à atteindre. Il est certain que dans le cas d'une orchestration, un éditeur de partition fait gagner du temps. Cependant, certaines personnes ont une belle écriture ; on en oublierait même Mozart qui avait autour de lui de nombreux copieurs tout prêt à l'assister dans cette tâche ingrate !

Écrire le conducteur et les parties séparées automatiquement.

Les éditeurs parviennent à ce résultat automatiquement. Néanmoins, les parties séparées nécessitent de temps en temps des corrections de mise en pages.

Écouter la partition transcrite dans l’éditeur.

Le fait de pouvoir écouter la partition permet de vérifier à l’oreille l’exactitude des données écrites. Grâce au programme, il est facile de délimiter un passage et de le mettre en boucle. Cette fonction aide à la correction de la partition.

Transposer une partition

C’est là un des grands avantages d’un éditeur de partition, car une fois dans le programme, il devient extrêmement simple de transposer une œuvre dans une autre tonalité. Par exemple, appliquer la transposition peut se révéler utile pour les instruments en Si b (clarinette) ou en Mi b (trompette). Toutefois, il faudra veiller à ce que des formes d’enharmonie ne se glissent pas dans la partition. Certains programmes ne sont pas en mesure d’apporter la correction automatiquement (de même pour l’usage des clefs d'Ut).


L’ART DE LA GRAVURE MUSICALE TEL QU'IL SE PRATIQUAIT AVANT L’ARRIVÉE DE L’INFORMATIQUE

Pour tous ceux qui souhaiteraient connaître quelques secrets concernant la gravure musicale, les Éditions G. Henle avaient produit en 1997 un petit documentaire fort instructif qui montre un graveur réalisant une page de partition ; un véritable travail d’orfèvre où la précision et la délicatesse du geste influent sur le résultat final.

AVANT D'ACHETER UN LOGICIEL D’ÉDITION DE PARTITIONS

  • 1 - Opter pour un programme en français (ils ne le sont pas tous)
  • 2 – Tester une version d’évaluation avant achat. Cela vous permettra de choisir un logiciel techniquement à votre portée.
  • 3 - Veillez à ce que les possibilités offertes par le programme ne se produisent pas au détriment de l’ergonomie et de la facilité d’utilisation (surtout si vous n’avez aucune expérience en la matière)
  • 4 - Optez pour un logiciel qui puisse répondre correctement à vos exigences et seulement à celles-ci. Étant donné que les logiciels les plus complets permettent de réaliser tous types de partition, du grégorien au contemporain, de telles performances seront-elles nécessaires pour vous ?
  • 5 - Choisissez un programme qui soit optimisé pour des saisies combinées entre la souris et un clavier MIDI (enregistrement à la volée) et entre la souris et le clavier de l’ordinateur (déplacement de signes par « cliquer/glisser/déposer »).
  • 6 – Optez pour un éditeur de partitions qui gère les formats ouverts, c’est-à-dire modifiable sur de nombreuses plateformes de travail. Le format MIDI est indispensable tout comme le musicXLM qui devient utile pour la transmission de partitions musicales entre les différents éditeurs du marché : MuseScore, Finale, Sibelius, Pizzicato, Guitar Pro, Harmony Assistant, PriMus..., la plupart des logiciels de reconnaissance optique de musique, des séquenceurs tel Cubase ou encore les logiciels libres comme Rosegarden et MuseScore.
  • 7 - Obtenir une conversion correcte des signes d’écriture, sachant que la qualité du rendu final de la partition imprimée dépend rarement des éditeurs de partition, mais plutôt de l’imprimante et du type de papier utilisé.

© AFP - Partition musicale sur tablette numérique


Les modèles les plus représentatifs du marché sont :

  • Avid (fabricant : Sibelius)
  • Composer (fabricant : Noteworthy Software)
  • Encore (fabricant : Passport Music)
  • Finale (fabricant : Makemusic)
  • Forte Standard (fabricant : Lugert)
  • Jellynote (fabricant : Jellynote)
  • MagicScore Maestro (fabricant : DG Software)
  • Notation Switchblade (fabricant : Audio Impressions)
  • Notion (fabricant : Notion Music)
  • Notion (fabricant : PreSonus)
  • Musescore (fabricant : Masescore)
  • Pizzicato Composition Loisirs (fabricant : Arpège Musique)
  • QuickScore Elite (fabricant : Sion Software)
  • Reflow (fabricant : Skullbots)
  • Scoremaker (fabricant : Kawai)
  • Sorico (fabricant : Steinberg)
  • TabToolKit 2 (fabricant : Agile Partners) – compatible Smartphone
  • Tabular (fabricant : Chromatic Labs)

EN CONCLUSION

Choisir un éditeur de partitions n’est pas facile. Chaque modèle a ses propres particularités et n’est pas destiné à la même clientèle. Le prix également, qui s’étale de quelques dizaines à plusieurs centaines d’euros. Néanmoins, il est bon qu’un logiciel d’éditeur de partitions réponde aux critères suivants :

  • 1 - Posséder un bon compromis entre fonctionnalités, rendu et ergonomie.
  • 2 - Être d’un maniement intuitif. Cela évite d'avoir la tête plongée constamment dans la doc.
  • 3 - Être parfaitement adapté à la réalisation de partitions de type « classique » (ornements, nuances...) ou/et « moderne » (tablature, accords…).

  • 4 - Une qualité en sortie conforme à la visualisation sur écran.

par PATRICK MARTIAL


"AUTRES SUJETS"
SOMMAIRE "DOSSIERS"
ACCUEIL
PARTICIPER/PUBLIER : EN SAVOIR PLUS
Facebook  Twitter  YouTube
haut
haut

Accueil
Copyright © 2003-2024 - Piano Web All rights reserved

Ce site est protégé par la "Société des Gens de Lettres"

Nos références sur le Web - © Copyright & Mentions légales