ÊTRE PROFESSEUR DE MUSIQUE AU CONSERVATOIRE OU DANS UNE ÉCOLE


LE COURRIER DES INTERNAUTES



Frédéric (Montreuil)

Je me destine à enseigner la musique et je voudrais savoir quelles sont les différences d'exercice entre un professeur de conservatoire et un professeur d'école ou de collège ?


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Avant d’évoquer les différences, voyons déjà les points en commun. En principe et quel que soit le poste, un professeur de musique doit détenir un cursus sérieux, un niveau de pratique qui lui permet d’enseigner la musique ou un instrument avec une certaine assurance.

De cette maîtrise, il est primordial que chaque cours se termine par une note positive et constructive aux yeux des élèves. Il est en effet difficile de transmettre correctement des connaissances musicales ou une pratique sans avoir de réelles capacités pédagogiques. L'enseignant doit faire preuve de tolérance dans un domaine riche d'idées préconçues. Sa fonction est de servir la musique et non le contraire. L'écoute et la réaction des élèves est un révélateur de la pédagogie mise en place et de sa portée.

Ensuite, face à une discipline artistique dont les lignes bougent sans cesse, savoir se renouveler est sans nul doute la meilleure des options de carrière pour ne pas ressentir le désagrément d’être rejeté ou incompris par ses élèves, faute d’avoir pris le train en marche ou ne pas avoir su être musicalement polyvalent.

Voyons à présent les différences…

Concernant le poste dans un conservatoire :

La tâche d’un professeur de conservatoire est d’apporter des réponses positives à la pratique instrumentale et à ses connaissances techniques. C'est généralement un enseignant spécialisé et formé dans l’étude d’un seul instrument. Il dispose de moyens matériels et exerce son activité dans un environnement propice à communiquer l'amour de la musique.

Il doit être en capacité de former le musicien débutant comme celui qui se destine aux classes supérieures. Dans certains cas, il peut s'occuper d'une tranche d'âge pour laquelle il a été spécialement formé.

Concernant le poste dans une école :

Un professeur travaillant pour l’éducation nationale a un champ d'action plus réduit qu'un professeur de conservatoire. Il doit s'adapter à la situation et la gérer en fonction de l'effectif et des moyens en présence. Il doit faire preuve de discernement et orienter sa pédagogie en fonction de l’âge des élèves, ce qui implique, en toute logique, d'avoir plusieurs options ou programme à disposition (ce qui n'est pas toujours le cas dans les petites structures). D'autre part, n'oublions pas qu'un professeur des écoles est souvent parachuté dans un établissement quelconque de l'éducation nationale et que sa mission éducative est de faire pour le mieux !

Quand son activité le prive d’instruments dans le cadre d’une pratique collective, il lui reste le chant. Chanter permet de travailler l’oreille, de souder collectivement et même parfois de déceler chez certains élèves des aptitudes musicales et artistiques, notamment en ce qui concerne le rythme et la justesse de l’oreille. Écouter de la musique, la partager et l’analyser en l’accompagnant de quelques notions est également une option enrichissante et facile à mettre en place dans une classe d'école.


DES HANDICAPS À SURMONTER

L'école est un terrain de découverte. C'est sa principale mission. Bien souvent, le choix de l’instrument est limité puisqu’il relève avant tout de l’accès à sa pratique et des moyens financiers dont disposent les parents. L'exception est rarement la règle, mais si elle existe, elle doit convenir à tout le monde pour réussir. Dans une classe, il est plus simple de mettre entre les mains de tous une flûte ou des percussions (tambourin, triangle, cloches…) plutôt qu’un piano qui sera généralement réservé à l'enseignant.

L’usage de la flûte à bec, généralement décriée, n’est donc pas un instrument imposé par l’éducation nationale ou par l'enseignant, mais un moyen commode pour mettre en relation physique l'élève avec ses facultés sensorielles à vivre la musique. Cette pratique instrumentale rudimentaire convient à de jeunes enfants, mais plus difficilement à des ados qui ont, pour la plupart, des idées préconçues sur la musique ou des illusions à son sujet.


VERS UNE PRATIQUE COLLECTIVE

La pratique collective en groupe (atelier, ensemble) avec différents instruments tend depuis quelques années à se développer dans les conservatoires, mais aussi dans les écoles et collèges. Le gros avantage du jeu en groupe est de fédérer et de souder les jeunes élèves entre eux, ce que tout bon enseignant se réjouit de faire vivre quel que soit le répertoire à travailler : classique, rock ou autres.

La pratique collective permet par synergie de développer des mécanismes de jeu instrumental qu'il serait difficile d'atteindre autrement. La pratique d'un jeu individuel, même placé à un haut niveau technique, ne peut saisir, voire même évaluer ce que le jeu collectif est en mesure de construire musicalement et humainement. C'est notamment pour ces raisons-là que cette activité doit être encouragée. Les enseignants qui s'engagent dans cette voie obtiennent souvent des résultats positifs en provoquant chez les enfants et les adolescents un sentiment de réussite à travers un même idéal, une même passion.

Par ELIAN JOUGLA


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