HISTOIRE DE LA MUSIQUE ET DES INSTRUMENTS



LE DÉVELOPPEMENT DES CLAVIERS ÉLECTRONIQUES À TRAVERS L'HISTOIRE

Avec près de 150 ans d'existence à ce jour, l'histoire des instruments électroniques de musique a connu bien des péripéties. Partis d'une époque dans laquelle tout restait à inventer, les développements successifs associés à la miniaturisation ont transformé les expériences éphémères en de solides projets. Cette page présente la liste des principaux instruments électroniques et les marques qui ont suivi.


DES INVENTEURS, DES CLAVIERS ET DES MARQUES

Un simple coup d'œil sur la liste qui suit nous renseigne sur l'évolution foudroyante des claviers électroniques. La première observation repose sur les tentatives réalisées de la fin du 19e siècle jusqu'à l'orée des années 1950. Tous les modèles produits seront l'œuvre de quelques « Géo Trouvetou ». Les instruments étaient disparates dans leur conception, mais également dans leur utilisation. Certains ont survécu, comme les Ondes Martenot, le Trautonium, alors que d'autres ont disparu corps et âme, tel le Telharmonium, pour ne citer que lui.

Jusqu'à l'arrivée de la Seconde Guerre mondiale, on remarque que le fruit des recherches provenait de seulement quatre pays : les États-Unis, la Russie, l'Allemagne et la France. C'est à partir des années 1950 que tout s'accélère. La Russie, devenue l'Union Soviétique, n'est plus dans la course, tandis que le Royaume-Uni et le Canada effectuent une entrée timide. La musique électronique, dans le domaine de la recherche sonore, reste encore une affaire de laboratoire. Toutefois, la vogue des orgues familiaux survient et les instruments du commerce n'ont alors plus rien d'artisanaux. La production à la chaîne arrive et diversifie ses modèles. Le marché américain s'impose à l'international.

© Tstudio (pexels.com) – Du synthé analogique des années 1970 à celui d'aujourd'hui.

Quand surviennent les années 1960, le défi majeur pour les chercheurs sera la miniaturisation des composants. 1963 inaugure les premiers synthés modulaires de Robert Moog, les synthétiseurs EMS et l'arrivée du Mellotron. Six ans plus tard, les premiers modèles d'ARP viennent concurrencer Moog, précédent de peu l'arrivée offensive du matériel japonais, notamment Roland et Korg (anciennement Keio), qui imposent, dès 1972, leur politique commerciale dirigiste et agressive.

Dans les années 1970, les marques vont se multiplier, et le marché finit par se scinder en deux. D'un côté les États-Unis (E-mu, Sequenctial Circuits, Oberheim...), de l'autre le Japon (Roland, Korg, Casio, Yamaha..). Pour les autres, que sont l'Italie, l'Allemagne et le Royaume-Uni, il ne restera que des miettes. Quant à la France, si elle a démontré par le passé son ingéniosité dans les laboratoires de recherche, côté matériel grand public, il n'en sera rien ou presque si l'on excepte la parenthèse apportée par les synthétiseurs RSF.

À partir des années 1980/1990, le matériel analogique laisse la place au tout numérique : synthétiseurs, consoles, effets... Conjointement à l'arrivée de l'échantillonnage et du numérique, quelques nouvelles marques s'installent et font parler d'elles, notamment Akai avec ses samplers, mais aussi Alesis et Novation qui proposent des produits d'un excellent rapport qualité/prix.

Dans leur home studio, chaque musicien s'emploie à devenir un manitou du son, tandis que les DJ's s'imposent comme les rois de la piste en s'entourant d'un matériel électronique pointu pour produire des remix sur des rythmes technos. Le matériel numérique opère un changement de braquet dans les habitudes. Il faut du « pratique ». Les marques l'ont parfaitement compris et s'y emploient en rivalisant d'ingéniosité. Les innovations se multiplient si bien, qu'aujourd'hui les synthés ne ressemblent pas nécessairement à des claviers traditionnels et les platines plus vraiment à des tourne-disques. Décidément, on n'arrête pas le progrès !


1876 - 2005, LES DATES ESSENTIELLES DE L'HISTOIRE DES INSTRUMENTS DE MUSIQUE ÉLECTRONIQUE

Cette liste retrace l'évolution des instruments électroniques de 1876 à 2005. Arbitrairement, elle laisse de côté les modèles hybrides développés au cours du siècle dernier et servant à manipuler et amplifier les sons. Outre le pays d'origine, chaque nom porté entre parenthèses se réfère soit au créateur de l'instrument, soit à la société qui représente la marque.

  • 1876 : le Musical Telegraph (Elisha Gray - États-Unis).
  • 1898 : le Telegraphone ou Musical Telegraph (Valdemar Poulson – États-Unis).
  • 1899 : le Singing Arc (William Du Bois Duddell – États-Unis).
  • 1906 : le Telharmonium ou Dynamophone (Thaddeus Cahill – États-Unis).
  • 1909 : Le Choralcello (Melvin Severy – États-Unis).
  • 1915 : l'Audion Piano (Lee De Forest – États-Unis ).
  • 1916 : l'Optophonic Piano (Vladimir Rossiné – Russie).
  • 1920 : l'Aetherophoine (Leon Theremin – Russie).
  • 1926 : le Pianorad (Hugo Gernsbak – Allemagne).
  • 1927 : le Celluphone (Pierre Toulon & Krugg Bass – France).
  • 1927 : le Clavier à lampes (Armand Givelet & Edouard Coupleaux – France).
  • 1927 : le Dynaphone (René Bertrand – France ).
  • 1928 : les Ondes Martenot (Maurice Martenot – France).
  • 1929 : le Piano Radio-Électrique (Armand Givelet & Edouard Coupleaux – France)
  • 1929 : le Givelet (Armand Givelet & Edouard Coupleaux – France).
  • 1929 : le Sonorous Cross (Nikolay Obukhov – France).
  • 1929 : le Hellertion (Bruno Helberger & Peter Lertes – Allemagne).
  • 1930 : le Trautonium (Dr Freidrich Trautwein – Allemagne).
  • 1930 : l'Ondium Péchadre (Henri Péchadre – France).
  • 1930 : le Rhythmicon (Henry Cowell & Leon Termen – États-Unis).
  • 1930 : le Theremin Cello (Leon Termen – États-Unis).
  • 1930 : le Westinghouse Organ (R.C. Hitchock – États-Unis).
  • 1930 : le Sonar (N. Ananyev – Union Soviétique).
  • 1931 : le Saraga-Generator (Wolja Saraga – Allemagne).
  • 1931 : le "Ekvodin" (Andrei Volodin & K.Kovalski – Union Soviétique).
  • 1931 : le Trillion Tone Organ ( Arnold Lesti & Fredrick Minturn Sammis – États-Unis).
  • 1932 : le Variophone (Yevgeny Sholpo – Union Soviétique).
  • 1932 : l'Emiriton (Anton Ivanov & A.Rimsky-Korsakov – Soviet Union).
  • 1932 : l'Emicon (Nicholas Langer & & John Halmagyi – États-Unis).
  • 1932 : le Rangertone Organ (Richard H. Ranger – États-Unis).
  • 1933 : L'Orgue des Ondes (Armand Givelet – France).
  • 1934 : le Syntronic Organ (I.Eremeef & L.Stokowski – États-Unis).
  • 1934 : le Polytone Organ (Arnold Lesti & Fredrick Minturn Sammis – États-Unis).
  • 1935 : le Hammond Organ (Laurens Hammond – États-Unis).
  • 1936 : l'Electrochord (Oscar Vierling & Franklin Mießner – États-Unis).
  • 1936 : le Sonothèque (Léonce Lavalée – France).
  • 1936 : le Heliophon (Bruno Hellberger – Allemagne).
  • 1936 : le Grösstonorgel (Oskar Vierling – Allemagne).
  • 1936 : le Welte Licht-Ton-Orgel (Edwin Welte – Allemagne).
  • 1936 : le Singing Keyboard (Fredrick Minturn Sammis – États-Unis).
  • 1937 : le Warbo Formant organ (Harald Bode & Christian Warnke – Allemagne).
  • 1939 : le Kaleidophon (Jörg Mager – Allemagne).
  • 1939 : le Novachord (Laurens Hammond, John Hanert & C.N. Williams – États-Unis).
  • 1940 : le Voder & Vocoder (Homer Dudley – États-Unis).
  • 1940 : l'Univox (Univox Co. – Royaume-Uni).
  • 1940 : le Multimonica (Harald Bode – Allemagne).
  • 1940 : le Pianophon (Nicholas Langer – France).
  • 1940 : l'Ondioline (Georges Jenny – France).
  • 1940 : le Solovox (Hammond Organs Company – États-Unis).
  • 1945 : le Electronic Sackbut (Hugh Le Caine – Canada).
  • 1945 : le Hanert Electric Orchestra (John Hanert – États-Unis).
  • 1946 : le Tuttivox (Harald Bode – États-Unis).
  • 1947 : le Minshall Organ (Burton Minshall  - États-Unis).
  • 1947 : le Clavioline (M. Constant Martin – France).
  • 1947 : le Melochord (Harald Bode – Allemagne).
  • 1948 : le Monochord (Dr Freidrich Trautwein – Allemagne).
  • 1948 : le Free Music Machine Percy (Pezrcy Grainger & Burnett Cross – États-Unis/Australie).
  • 1950 : l'Electronium Pi (René Seybold – Allemagne).
  • 1950 : le Polychord Organ (Harald Bode – États-Unis).
  • 1951 : Dr Kent's Electronic Music Box (Dr Earle Kent – États-Unis).
  • 1951 : RCA Synthesiser I & II (Harry Olsen & Hebert Belar – États-Unis).
  • 1952 : le Clavivox (Raymond Scott – États-Unis).
  • 1953 : le Composertron (Osmond Kendall – Canada).
  • 1957 : MUSIC I-V Software (Max Mathews – États-Unis).
  • 1959 : Oramics (Daphne Oram – Royaume-Uni).
  • 1959 : Siemens (Synthesiser (Helmut Klein & W. Schaaf – Allemange).
  • 1960 : Milan Electronic Music Studio (Luciano Berio – Italie).
  • 1963 : Moog Synthesisers (Robert Moog – États-Unis).
  • 1963 : le Mellotron &s; Chamberlin (Leslie Bradley – Royaume-Uni).
  • 1963 : Buchla Synthesisers (Donald Buchla – États-Unis).
  • 1963 : le Donca-Matic DA-20 (Keio Corp – Japan).
  • 1963 : le Synket (Paul Ketoff – Royaume-Uni).
  • 1963 : Tonus/ARP (Synthesisers Philip Dodds – États-Unis).
  • 1963 : PAiA Electronics, Inc (John Paia Simonton – États-Unis).
  • 1963 : MUSYS Software (David Cockrell & Peter Grogno – Royaume-Uni).
  • 1963 : EMS Synthesisers (Peter Zinovieff & David Cockrell – Royaume-Uni).
  • 1965 : Technics (Panasonic Corporation – Japon).
  • 1967 : Dubreq stylophone (Brian Jarvis – États-Unis).
  • 1969 : ARP Synthesizer (Alan R. Pearlman – États-Unis).
  • 1970 : le Groove System (Max Mathews – États-Unis).
  • 1970 : l'Optigan (Mattel Inc – États-Unis).
  • 1970 : l'Electronium-Scott (Raymond Scott – États-Unis).
  • 1972 : Roland Synthesisers (Roland Corporation – Japon).
  • 1972 : E-mu Electronic Music (Scott Wedge et Dave Rossum – États-Unis).
  • 1972 : Crumar Synthesisers (Mario Crucianelli – Italie).
  • 1972 : Korg Synthesisers (Tsutomu Kato, Tadashi Osanai & Fumio Media – Japon).
  • 1973 : Maplin Synthesisers (Trevor G. Marshall – États-Unis/Australie).
  • 1973 : Serge Synthesisers (Serge Tcherepnin , Rich Gold & Randy Cohen – États-Unis).
  • 1974 : Sequential Circuits (Dave Smith - USA).
  • 1975 : le Synclavier (New England Digital Corporation – États-Unis).
  • 1975 : EVI wind instrument (Nyle Steiner – États-Unis).
  • 1975 : PPG Synthesisers (Wolfgang Palm – Allemagne).
  • 1976 : Yamaha Synthesisers (Yamaha Corp – Japon).
  • 1976 : RSF Synthesisers (Ruben et Serge Fernandez – France).
  • 1977 : Upic system (Iannis Xenakis – France).
  • 1978 : EDP Wasp (Chris Hugget – Royaume-Uni).
  • 1978 : Oberheim Synthesisers (Thomas Oberheim – États-Unis).
  • 1979 : ADS Synthesisers (Con Brio Inc. – États-Unis).
  • 1979 : Fairlight CMI(Peter Vogel & Kim Ryrie – Australie).
  • 1980 : Simmons Drum Synthesisers (Simmons – Royaume-Uni).
  • 1981 : Casio Synthesisers (Casio Ltd – Japon).
  • 1981 : McLeyvier (David McLey – États-Unis).
  • 1981 : Kawai Synthesiser (Kawai Musical Instrument Co – Japon).
  • 1982 : Kurzweil Synthesisers/Samplers (Raymond Kurzweill – États-Unis/Corée).
  • 1982 : Ensoniq Synthesisers & Samplers (Bruce Crockett, Albert Charpentier & Robert "Bob" Yannes – États-Unis).
  • 1982 : Oxford Synthesiser Company (Chris Hugget – Royaume-Uni).
  • 1982 : Akai Musical Instruments (Akai Corporation – Japon).
  • 1984 : Alesis Corporation (Keith Barr – États-Unis).
  • 1987 : GEM Synthesisers (General Music – Italie).
  • 1987 : Quasimidi (Friedhelm Haar & Jörg Reichstein – Allemagne).
  • 1988 : Waldorf Electronics (Wolfgang Düren – Allemagne).
  • 1988 : M-Audio (Midi Soft/Midiman – États-Unis).
  • 1992 : Novation (Novation Digital Music Systems – Royaume-Uni).
  • 1997 : Access (Access Music GmbH - Allemagne).
  • 1999 : Arturia (Frédéric Brun & Gilles Pommereuil – France).
  • 2005 : Nord Stage (Clavia Digital Music Instruments – Suède).

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