TECHNIQUE ET MAO



LE FONCTIONNEMENT DU SYNTHÉ ANALOGIQUE TRANSFÉRÉ AU NUMÉRIQUE

Depuis l’arrivée des instruments à multisynthèse virtuelle, le monde numérique avec sa terminologie informatique devient de plus en plus complexe. La plupart des utilisateurs s’en remettent à des sons et des réglages prédéfinis. Perdu au milieu de termes abscons, le maniement devient vite une « prise de tête ». Pour remettre les idées en place, il est parfois bon de retrouver des bases saines.


FONCTIONNEMENT DE BASE DU SYNTHÉ ANALOGIQUE

Afin que les propos restent simples et à la portée d’un débutant, nous allons commencer par expliquer simplement le fonctionnement d’un synthétiseur monophonique analogique.

L’appareil désigné étant monophonique, celui-ci sera dans l’incapacité de produire plus d’une note à la fois, et s’il est de type analogique, les sons qu’il produira le seront par des variations de fréquences et de tensions.

La plupart des synthétiseurs analogiques des années 70 – type ARP Odyssey ou Minimoog – demeurent d’excellents outils d’apprentissage pour comprendre les bases. Contrairement aux claviers numériques, leur avantage est de rassembler à vue l’ensemble des commandes. On peut donc intervenir en live dans tous les paramétrages de façon directe et sans perte de temps.

Pour faciliter la prise en main du synthé analogique, les différentes commandes sont compartimentées par section.

  • La section ‘Oscillateur’. Elle sert à générer des sons. C'est là que l'on choisit la forme d’onde, sa hauteur (octave).
  • La section ‘Contrôleur’. Son rôle est d’agir sur l’accord ('tune' pour accorder au diapason), le glide ou portamento (pour qu’une note puisse varier en hauteur de manière continue vers une autre), le mixage (pour choisir deux formes d’ondes afin de les assembler), sans oublier les molettes de modulation et de pitch bend qui permettent d’agir manuellement dans un jeu live, respectivement sur l’amplitude du vibrato et la hauteur du son.
  • La section ‘Mixeur’. Cette partie, comme son nom l’indique, permet de mixer les oscillateurs présents, dont le nombre diffère suivant le synthétiseur utilisé. Par exemple, le Minimoog en possède trois. Avec ces trois oscillateurs, nous avons trois sons simultanés (ou si vous préférez superposés) avec des hauteurs et des ondes aux formes différentes. Le Minimoog est donc un synthétiseur monophonique doté de trois générateurs VCO (oscillateur contrôlé par tension) commandés par une seule touche du clavier.
  • La section ‘Filtre’. Les trois sections précédentes sont dirigées vers les filtres pour affiner la texture sonore ; le paramètre le plus important étant l’enveloppe, généralement de type ADSR (Attack, Decay, Sustain, Release)
  • La section 'Effets'. Absent de la plupart des synthétiseurs jusqu'aux années 80, les effets permettent de colorer le son final, de modifier sa richesse harmonique ou d'amplifier sa résonance. Les deux premiers effets à avoir été incorporés sont la réverbération (reverb) et le chorus. Par la suite, la section 'effets' est devenue incontournable dans les synthés numériques.
  • La section ‘Sortie’. Elle permet de contrôler le volume final et le type d'acheminement du signal : sortie ligne, casque, prises MIDI, Host, etc.

COMMENT LE SON VOYAGE-T-IL ?

Quand vous appuyez sur une touche du clavier, un signal électrique est envoyé au générateur de sons, qui le délivre au mixeur, puis au filtre avant d’être modifié par l’enveloppe ADSR jusqu'à la sortie.

Cette explication fort simple s’avère en réalité plus complexe lors de l’utilisation étant donné que certaines commandes du synthétiseur interagissent entre elles. Si le(s) filtre(s) et l’enveloppe ont un effet direct sur les contrôles que sont le clavier et les molettes de pitch et modulation, le choix des oscillateurs déterminent un grain de son global à même de déterminer et d'orienter toutes les manipulations qui se trouvent en aval. Dès que l'on assimile la logique et l'interaction de chaque section, le synthétiseur monophonique analogique demeure sans nul doute la meilleure solution pour bien comprendre comment est généré un son électronique.


L’ARRIVÉE DE LA MULTITIMBRALITÉ

Les synthétiseurs actuels sont numériques et n’utilisent plus de variations de signaux électriques. À la place se sont substitués des calculs reposant sur des nombres. Plus la vitesse de calcul est importante, plus la chance d’entendre des sons d’une grande finesse est élevée.

Grâce à l’évolution des technologies, les synthés monotimbral sont devenus multitimbral, ce qui veut dire que l’on a multiplié les possibilités pour obtenir des instruments capables de jouer plusieurs timbres différents en même temps : 1 synthé monotimbral = 1 son ; 1 synthé multitimbral travaillant sur 8 canaux MIDI = 8 sons différents. Presque tous les synthés apparus à la fin des années 80 seront multitimbral et, de fait, seront constitués de structures complexes faisant appel à une multitude de circuits.

Lorsque l’on joue une sonorité d'usine en utilisant un synthétiseur numérique, l’ensemble des circuits et des périphériques mis en œuvre est tel qu’il est quasiment impossible de savoir qui fait quoi pour déterminer immédiatement quel paramètre aura de l’effet sur telle sonorité. Pour analyser son fonctionnement, la première chose à faire est de supprimer les effets (ils seront doser qu'en dernier), et de réduire le son à sa plus simple expression afin d'évaluer correctement les différentes phases de sa fabrication jusqu'au stade final. En règle générale, l'examen une par une de ses "tranches" permet d'y voir plus clair et d'appréhender le synthé avec plus de discernement et donc de construire des sons en sachant qui fait quoi. C'est en quelque sorte le chemin inverse de la synthèse FM (la série des DX de Yamaha), puisqu'à la base toute créativité part d'une "sifflante", seule émission sonore qui nous rappelle que l'instrument est en ordre de marche.


À L'ÈRE DE LA SYNTHÈSE NUMÉRIQUE

Avant de poursuivre, il est bon de rappeler que chaque marque utilise différents vocabulaires pour le même type de commande. Arbitrairement, la nomenclature de la marque Roland est utilisée dans ce qui suit.

À l’ère de la synthèse numérique, il est tout à fait possible de retrouver les sections propres à l’analogique. Chez Roland, la cellule de base produisant un son s’appèle ‘Tone’. Celle-ci est constituée des éléments suivants :

  • Le Wave Generator (WG) que l’on peut rapprocher de l’oscillateur VCO.
  • Les ‘formes d’ondes’ sont représentées via des échantillons que l’on choisit parmi les tables PCM
  • Le TVF est l’équivalent en analogique du VCF.
  • Le TVA représente le générateur d’enveloppe VCA.

On retrouve aussi le LFO (générateur de vibrato) avec une connectique plus aboutie, capable d’agir simultanément sur le Wave Generator, le TCF et le TVA. Le générateur d’enveloppe ADSR, plus segmenté en ayant parfois plusieurs 'Decay' et 'Sustain' est devenu plus complexe à gérer en agissant séparément sur les commandes précitées.

Pour retrouver les sons de synthèse traditionnels, l'utilisation des formes d’ondes typiques de l'analogique : carrée, sinusoïdale, triangulaire, dent-de-scie… sont généralement échantillonnées en mémoire PCM. Cependant, tout ici appartient à un monde virtuel recréé par calcul. La création sonore d'un son chez Roland repose sur plusieurs cellules de base dénommées ‘Patch’ (en mémoire des cordons qui reliaient les circuits modulaires sur les vieux synthés analogiques).

Chez Roland, ces différentes cellules sont réunis dans une ‘Performance’ (la série JV fonctionne de cette façon). Chaque 'Performance' constitue une voie multitimbrale absolument autonome.

Ainsi, en se basant sur ce mode de fonctionnement, un synthétiseur doté d'une multitimbralité 16 parties et dont chacune est constituée d'une 'Performance' à 4 cellules est en théorie l'équivalent de 64 synthés monophoniques de base. De quoi produire un univers sonore bien à soi !

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