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LE PLUS GRAND PIANO JAMAIS FABRIQUÉ DE DAVID KLAVINS

Installé dans une salle de concert à Ventspils, sur les bords de la mer Baltique, on peut admirer le plus grand instrument à cordes frappées jamais produit : un piano de six mètres de haut !


UN PIANO DESTINÉ À DES ŒUVRES MUSICALES TRÈS EXPRESSIVES

Solidement fixé à un mur de la salle de concert, ce colossal instrument est l’œuvre du luthier David Klavins.

© AFP

Pour en jouer, il faut d’abord s’installer, ce qui n’est pas une mince affaire, puisqu’il faut gravir un escalier pour accéder à une plate-forme sur laquelle est installé le siège. À cette hauteur, le pianiste a une grande partie des cordes et du corps de résonance sous ses pieds. La table de résonance, qui est responsable de l’acoustique de l'instrument, est presque trois fois plus grande qu'un piano à queue de concert ordinaire. Doté d’un cadre en fonte et de cordes dont les plus longues atteignent 4,7 m (contre env. 2,8 m pour un piano à queue), l’instrument dispose d’une sonorité profonde et puissante unique au monde.

« Les œuvres les plus appropriées pour cet instrument seraient toutes les œuvres très expressives, par exemple Rachmaninov, Scriabine, mais aussi les sonates de Beethoven, qui sonnent d’une manière totalement nouvelle sur ce piano. Après tout, c’est le public qui jugera ce qu’il aime, mais à mon avis, cet instrument convient à la musique typiquement classique », a expliqué à l’AFP David Klavins.

David Klavins ne vise pas le livre Guinness des records, même si sur le papier son piano a toutes les spécifications requises pour y figurer. Pour son concepteur, il est surtout question de réformer la façon de fabriquer les pianos ; David Klavins ayant déclaré « que les matériaux utilisés dans la fabrication commune du piano sont obsolètes et ne reflètent pas l'état actuel de la science des matériaux. »

C'est dans cet esprit que Klavins a conçu un piano dont la taille, la forme et la construction intérieure sont basés sur les connaissances acoustiques modernes - plutôt que sur les principes de construction historiques utilisés dans la fabrication d'un piano traditionnel, façon Bartolomeo Cristofori.


THOMAS DUIS : SONATE OP.57 "APPASSIONATA" (L. V. BEETHOVEN)
L’œuvre est exécutée sur le modèle Klavins Klavier Modell 370 (1987)

DES MODÈLES DE PIANO À DEMEURE

Aujourd’hui, à un âge où l'on part à la retraite (David Klavins a 65 ans), le facteur de piano continue ses recherches : « Depuis qu’à l’âge de 16 ans j’ai quitté l’école pour devenir apprenti en restauration de pianos, j’essaie d’explorer de nouveaux concepts et principes qui s’écartent de la construction du piano à queue traditionnel, vieille de 140 ans ».

© AFP - David Klavins

Pour lui, tout a commencé grandeur nature en 1987, lors de sa présentation du modèle « Klavins Klavier Modell 370 » au public de la ville allemande de Bonn ; un piano vertical de 3,7 m, presque aussi haut que deux étages.

Outre une dimension hors norme, l’une des autres particularités des pianos de David Klavins est d’être dépourvue de caisse en bois, ce qui permet au public d’admirer l’intérieur de l’instrument, notamment les longues cordes d’acier, et d’entendre sa sonorité dans toute sa splendeur, sans « filtre ».

Tous les pianos que le luthier a construits son des modèles uniques. Pour le moment, il n’est pas question d’une fabrication en série. Des pianistes tels que Cyprien Katsaris Michael Ponti , Thomas Duis , Joachim Arnold ou Gülsin Onay et Michael Denhoff ont eu l’occasion d’utiliser le modèle « 370 », modèle qui a séduit également le logiciel de musique berlinois, Native Instrument, qui dès 2012 décidait de l’échantillonner sous le dénominatif de « Le géant ».

Le seul inconvénient des pianos construit par David Klavins tient dans leur mobilité. Outre un poids qui dépasse les deux tonnes rien que pour le « Klavins Klavier Modell 370 » (on n’ose pas imaginer le poids du modèle de six mètres !), une dimension qui réclamerait l’utilisation d’un semi-remorque pour le transport, il faudrait aussi que la salle qui le réceptionne accepte au préalable que des travaux soient réalisés pour fixer l’instrument à un mur porteur. De là à faire le rapprochement avec les orgues à vent installés à demeure dans les églises, il n’y a qu’un pas !

Folie ou passion raisonnée ? N’existe-t-il pas de limites tant au point de vue technique qu’acoustique pour chercher à viser encore plus haut ? La question mérite d’être posée.

Par PATRICK MARTIAL (Piano Web - 09-2019)


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