LE RÔLE JOUÉ PAR LES COMMANDES DU SYNTHÉTISEUR ANALOGIQUE

DESCRIPTION DES COMMANDES

La description des réglages qui suivent ne s'appuie pas sur un modèle de synthétiseur en particulier. Les indications portées ci-dessous sont d'ordre général. Il faudra donc, vis-à-vis de certaines indications, réaliser sur votre clavier quelques légères modifications.

LE VCO ET SES ONDES

Les synthétiseurs analogiques, qu'ils soient monophoniques ou polyphoniques, disposent fréquemment de plusieurs types d'ondes. Nous avons :

• 1. L'onde sinusoïdale (sin) peut être remplacée par l'onde triangulaire quand elle fait défaut, cette dernière ayant un temps de montée égal au temps de descente.
• 2. L'onde carrée (square) qui est symétrique.
• 3. L'onde rectangulaire impulsionnelle (pulse) de largeur constante, qu'il sera bon de régler toutefois en fonction de la position de l'onde PW de façon à obtenir la sonorité voulue.
• 4. L'onde à impulsion modulée en largeur (PWM). Cette commande agit automatiquement avec un signal modulant issu soit du LFO ou du générateur d'enveloppe. Si cette onde est absente, l'alternative sera d'essayer la fréquence de cut-off du VCF.

Chacune de ces ondes détermine un type de son appartenant à une famille d'instruments comme les bois ou les cordes, par exemple.

Le pitch VCO. Son réglage s'exprime en pied. En le positionnant sur 8', la hauteur de note jouée correspondra à celle entendue. Bien entendu, pour reproduire des instruments possédant une tessiture grave (ou à l'inverse aiguë) on jouera sur le commutateur de hauteur, sur 4' pour les graves et sur 16' pour les aigus.

Certains synthétiseurs analogiques disposent d'un second VCO, lui-même possédant un pitch et une ou plusieurs formes d'onde. L'intérêt principal du second VCO est de fournir des sonorités riches en harmoniques en mélangeant les deux ondes, par exemple une onde PW et Sin. L'apport du second VCO peut toutefois utiliser une onde identique. En jouant alors sur le pitch (hauteur), l'obtention d'une sonorité plus profonde sera plausible.

La commande synchro. Comme son nom l'indique, elle a pour intention de synchroniser les deux VCO. Cependant, en position off, les VCO fonctionnent sans asservissement l'un par rapport à l'autre. Cela produit fréquemment un écart infime de fréquence entre eux.

LE VCF ET SES COMMANDES

Le cut-off. Son réglage dépend de nombreux facteurs. Quand son réglage est positionné vers le bas, le filtre ne laisse passer que la fondamentale, excluant de fait les harmoniques, contrairement à sa position haute qui les laisse passer pour obtenir un timbre très riche.

Le filtre résonant. Il contrôle le taux de surtension. Généralement, dans un usage courant, notamment dans l'imitation d'instruments acoustiques, la résonance n'atteint jamais une valeur excessive conduisant à son instabilité.

Le tracking. Lorsque la fonction est à son gain maximum, elle permet d'assurer le même spectre à toutes les notes en déplaçant le cut-off proportionnellement à la fréquence du (des) VCO. En se conformant aux réglages habituellement rencontrés, nous avons trois positions : Full (100 %), Half (50 %) et Nul (0 %).

L'EG Amount. Il ajuste le taux de modulation du générateur d'enveloppe. Plus il est élevé, plus le cut-off du VCF sera réglé bas. Un taux élevé permet d'obtenir des sons avec une attaque riche en harmoniques.

Le Ring mod. Quand celui-ci est piloté par un LFO dédié, il permet de passer d’un son profond à des textures métalliques et des résonances aux couleurs particulières. Commandée par l’enveloppe de VCO, la vitesse du LFO du Ring Mod peut aussi varier dans le temps. Quand le modulateur est utilisé, on supprime généralement les signaux de sortie des VCO. Seule la sortie du modulateur est envoyée vers le VCF.

Le Noise. Il concerne le générateur de bruit. Le Noise est réparti en bruit blanc (White), non filtré, et en bruit rose (Pink), filtré en agissant particulièrement sur les fréquences les plus élevées en les atténuant. Si le bruit est incorporé dans le VCF à titre de source sonore, on peut traiter le bruit avant son injection dans le filtre. En se servant d'un LFO et d'un VCA, le Noise peut être utile pour moduler le bruit avec une sorte de trémolo.

L'ENVELOPPE ADSR

L'enveloppe ADSR (Attack, Decay,, SUstain, Release) détermine la personnalité du son d'un instrument. Par exemple, celui d'un orgue se caractérise par le maintien du son, tandis que pour le piano, le son meurt progressivement. L'enveloppe ADSR permet de régler les contours du son, de sa naissance à son extinction.

L'Attack associé au VCA. C'est un paramètre essentiel pour déterminer l'imitation d'un son. Son temps de montée dépend de nombreux facteurs : hauteur de la note, de la frappe, etc.

Le Decay associé au VCA. Il caractérise le temps de la première retombée du son après l'Attack et dure de quelques millisecondes à plusieurs secondes. La majorité des instruments acoustiques possède une déclinaison de la dynamique après chaque note exécutée.

Le Sustain associé au VCA. Il règle le niveau du son après l'Attack et le Decay. Autrement dit, il règle le volume sonore à un niveau constant suivant un pourcentage donné. Il est à remarquer que de positionner le Sustain à son niveau maximum annule l'effet de chute du son dû au Decay.

Le Release associé au VCA. Il correspond à la chute du son.

La plupart des synthétiseurs sont équipés d'un deuxième générateur d'enveloppe associé au VCF.

L'Attack associé au VCF. Il est destiné principalement à la modulation du cut-off du VCF.

Le Decay associé au VCF. Il n'est pas toujours présent. Son absence peut être compensée par le réglage du Release.

Le Sustain associé au VCF. Il s'exprime en pourcentage et détermine le niveau du cut-off du VCF. Il est d'autant plus essentiel que le taux de modulation de celui-ci est important.

Le Release associé au VCF. Ce paramètre-là joue un rôle important avec l'Attack en affectant le timbre selon le niveau du réglage du EG Amount.

LFO ET EFFETS

Les effets, du moins sur les synthétiseurs analogiques vintages, ne sont pas présents. Ceux-ci se trouvent fréquemment intercalés sous forme de pédales entre le clavier et la console, bien qu'elles puissent être mises en insertion sur cette dernière. Toutefois, c'est souvent la première solution qui prend l'avantage en permettant au musicien une meilleure gestion de l'effet lorsqu'il joue en direct live.

Le LFO est généralement utilisé pour produire du vibrato en fonction de sa vitesse. Il peut être constant ou intervenir au bout d'un temps donné. Il peut même reproduire un effet de wha-wha en agissant sur le VCF (à noter que le LFO peut être de type sinusoïdal ou triangulaire). Il existe par ailleurs, en plus du vibrato et du wha-wha, la possibilité de produire une pseudo-distorsion avec l'effet déclencheur du trigger ou en accélérant la vitesse du LFO qui modulera alors légèrement le VCO.

Le Portamento. Si le synthétiseur dispose de cet effet, celui-ci est délicat à utiliser, surtout s'il est polyphonique. La meilleure des solutions est d'utiliser un temps de variation (monté ou descente) de courte durée. Sur certains claviers, il peut être utilisé conjointement à la roue de modulation.

En conclusion, ce bref aperçu des différentes commandes équipant un synthétiseur analogique démontre essentiellement que tous les paramètres sont interactifs entre eux dans la construction finale du son. Traduire leur rôle séparément ne doit jamais faire oublier que le résultat final dépend aussi de la technologie développée par le constructeur, de la qualité des composants et de la « souplesse » de l'instrument à restituer le jeu du claviériste.

Piano Web (05/2024)

À CONSULTER

LES FORMES D'ONDES DU SYNTHÉTISEUR ANALOGIQUE

L'ADSR, LE GÉNÉRATEUR D'ENVELOPPE DU SYNTHÉTISEUR

LA SYNTHÈSE ANALOGIQUE SOUSTRACTIVE (3 parties)