LES QUESTIONS DU CANDIDE



LES DIFFÉRENTES FORMES DE COURS PRATIQUÉES EN MUSIQUE

Cette page est la suite de  : Comment éviter les échecs en musique


L'ENSEIGNEMENT DANS LES ÉCOLES

L'enseignement de qualité proclamé par les écoles associatives ou municipales, basé sur des cours à la chaîne donnés dans l'urgence, est une véritable mascarade, une utopie qui trouve sa réponse dans le nombre consécutif des abandons qui ont lieu chaque année (une information qui est bien sûr rarement divulguée). Par soucis d'économie, les cours d'une heure sont absents. Les professeurs 'jouent la montre' et la relation avec l'élève est réduite à son strict minimum.

Généralement, les écoles proposent des cours d'instrument d'une demi-heure accompagnés de cours de solfège d'une heure en collectif. Parfois, des classes d'ensemble sont proposées. Grâce à ce dispositif pédagogique supplémentaire, l'école offre là un avantage non négligeable. Toutefois, enseigner et former au jeu collectif ne s'improvise pas. Bien au contraire…

La première difficulté rencontrée par l'enseignant est de constituer un ensemble cohérent, tant au point de vue technique qu'au niveau des orientations musicales. Dans les écoles communales, constituer un petit orchestre ne va pas sans poser quelques problèmes. Très souvent, les goûts musicaux, les instruments pratiqués et les tranches d'âge ne s'accordent pas. Certains élèves sont alors obligés de faire contre mauvaise fortune bon cœur en travaillant une musique qu'ils n'apprécient pas. Ces problèmes-là sont évidemment plus rares dans les structures musicales spécialisées (jazz, rock ou autres), car les élèves détiennent une motivation et une passion commune : celle d'aimer une même musique.

Constituer un orchestre, diriger une classe d'ensemble, est très difficile. C'est un projet ambitieux qui repose essentiellement sur les épaules d'un seul professeur. Celui-ci doit posséder de nombreuses compétences, notamment de la patience, puisqu'il doit diriger et faire répéter en même temps des personnes jeunes et moins jeunes dans des locaux pas toujours adaptés à la situation. Il doit également connaître les tenants et aboutissants des difficultés techniques des instruments présents et les limites de ceux qui les utilisent.

Autant le dire tout de suite, un grand nombre d'enseignants occupent ce genre de poste, le plus souvent par nécessité. Dans les petites structures, quelqu'un doit se dévouer et c'est le plus téméraire qui en prend la charge. Faute d'un encadrement efficace, le résultat peut être parfois désastreux. Cependant, il offre aux élèves les possibilités d'échanger, de vibrer au contact des autres musiciens, de prendre conscience que la musique est communication. Une réalité qui est impossible à vivre entre quatre murs.

Si un spectacle de fin d'année est programmé (ce qui est généralement le cas), ce sont les deux derniers mois de l'année scolaire qui sont monopolisés et qui, d'une certaine façon, éclipsent la suite logique des cours. Les neuf mois théoriques se réduisent alors à sept !

Pour l'école, le spectacle de fin d'année est important, car il montre un résultat, une réussite et une ambition. Le but évident du spectacle est d'encourager l'élève à poursuivre, mais aussi de rassurer les parents. Ce passage obligé permet à certaines associations de continuer l'aventure avec la bénédiction de la municipalité et de ses subventions.


L'ENSEIGNEMENT EN COURS COLLECTIF

Hormis pour la guitare et quelques rares autres instruments, la majorité des cours instrumentaux se pratique individuellement. Cependant, des variantes ont vu le jour quand l'enseignement dit de 'masse' est arrivé en France. En provenance du Japon, les écoles Yamaha ont été les premières à vouloir nous démontrer à grands renforts de publicité tous les avantages des cours en collectifs. Ce système d'enseignement qui a pris son envol à l'époque de l'orgue électronique dans les années 70 s'est poursuivi et amplifié avec l'arrivée des pianos numériques lors de la décennie suivante.

Le principe est simple. Un programme de travail spécifique est donné, souvent sur la base d'une méthode provenant de la marque (Yamaha, Suzuki, etc.). Chaque participant est doté d'un casque relié à l'instrument. Le professeur suit alors les progrès de chaque élève en passant dans les rangs, comme dans une classe d'école classique. À la hauteur d'un musicien, il branche son casque dans la seconde entrée de l'instrument pour écouter l'élève et lui apporter toutes les recommandations utiles.

NB : dans certaines classes, il arrive parfois que les instruments électroniques soient reliés à un tableau de commande numéroté. Le professeur reste alors assis et choisit d'écouter tel ou tel élève en ouvrant la ligne correspondante.

La réussite d'un tel enseignement repose avant tout sur son coût de revient relativement bas qui le rend accessible au plus grand nombre. Comme pour la plupart des écoles qui recherchent une certaine aura, l'élite est privilégiée. Les élèves méritants sont alors chaleureusement récompensés : matériel, cours gratuit, enregistrement, concert, tournée, etc. Quant aux autres, ils sont traités comme une source économique venant grossir le chiffre d'affaires de la société… Un monde impitoyable au royaume de la mondialisation !


L'ENSEIGNEMENT EN COURS PARTICULIER

L'enseignement en cours particulier est à ce jour la meilleure façon de conduire l'apprentissage de la musique. Ce type d'enseignement offre tellement d'avantages que l'on oublie souvent ses inconvénients… Si, contrairement au cours en collectif, le cours individuel autorise une meilleure écoute (au sens propre, comme au sens figuré) et une 'construction musicale' plus efficace, son principal inconvénient est d'être limité par son champ d'action. En effet, le jeu en groupe est impossible ou alors réduit à son strict minimum : le professeur et élève.

La pratique des morceaux de piano à quatre mains ou écrits pour deux claviers est toute désignée. Cependant, l'arrivée de l'informatique et de la musique assistée ont apporté de nouvelles possibilités pédagogiques. Grâce à la MAO, il est possible de corriger les principaux défauts que l'on rencontre lorsqu'on joue seul ou à plusieurs : amélioration de la mise en place rythmique, écoute simultanée de plusieurs sources sonores.

NB : les États-Unis, toujours en avance dans ce domaine, étaient les leaders de l'accompagnement avec bande orchestre depuis les années 60 : grandes œuvres du répertoire classique, standards jazz, musique latine, etc.

Pour ne pas enfermer l'élève, mais au contraire pour lui permettre de s'enrichir musicalement, l'idéal est de le conduire dans cette voie par un enseignement appliqué. Ensuite, quand le niveau est suffisant, le professeur doit inciter son élève à se projeter à l'extérieur afin de jouer avec des musiciens.



QUAND L'ENSEIGNEMENT SE PRATIQUE AU 'CAS PAR CAS'

Dans ce type d'enseignement, l'élève n'est conduit ni par une méthode obligatoire, ni par un enseignement collectif et encore moins par un professeur dirigiste. Les cours sont généralement d'une heure, voire plus. L'écoute est privilégiée et des tests sont programmés. De là, émergent des pistes pédagogiques qui sont ensuite conduites et amplifiées par l'enseignant. La réussite de chaque plan de travail dépend de ses compétences, mais aussi des idées qui peuvent surgir lors des cours.

L'approche pédagogique est donc sensiblement différente du cours particulier 'classique', car aucun programme n'est mis en place par avance. Dans l'enseignement au 'cas par cas', la pratique instrumentale peut être remise en question à tout moment pour rebondir dans une autre direction.

LE PROFESSEUR DOIT SAVOIR OBSERVER ET ANALYSER LES COMPORTEMENTS DE L'ÉLÈVE AFIN QUE L'ENSEIGNEMENT PRATIQUÉ CONSERVE UN ÉQUILIBRE SATISFAISANT ENTRE LE PLAISIR, LES OBJECTIFS ET LA TECHNIQUE.

Les tests pratiqués déterminent le profil général de l'élève : test auditif, mémorisation, créativité, aptitude morphologique, etc. L'échafaudage de plusieurs plans de travail est parfois nécessaire avant de trouver celui qui convient. Cet enseignement demande un surcroît d'énergie, mais également une bonne dose de concentration pour être mené à bien. Des connaissances en psychologie sont souvent nécessaires.

Généralement, une approche pédagogique au 'cas par cas' coûte financièrement plus cher et se justifie par des compétences pédagogiques et un investissement humain plus important. Cette solution garantit de meilleurs résultats. Si l'élève possède de la motivation, les échecs sont très rares, car il est toujours possible de rebondir avant que le signal d'alarme ne retentisse.


APPRENDRE LA MUSIQUE DÈS LE PLUS JEUNE ÂGE

De nos jours, encore beaucoup de parents pensent que la pratique musicale acquise très tôt apporte de meilleurs résultats et une réussite supérieure. Cette idée est largement confortée par les conservatoires de musique qui ont toujours limité l'âge lors des inscriptions. Il est évident que suivre les différents cycles du programme demande plusieurs années. Alors autant commencer tôt. Mais pour les conservatoires, ce n'est pas la seule raison…

La limite d'âge est une façon habile de maîtriser le nombre d'inscriptions. Chaque année, au moment de la rentrée scolaire, la majorité des conservatoires croule sous les demandes. Ils doivent faire face à la difficulté économique, mais également aux dossiers de gratuité qui s'accumulent. Pour que tout le monde ou presque puisse avoir la possibilité d'apprendre la musique, les conservatoires nationaux incitent certaines écoles municipales des communes environnantes à suivre les programmes des premiers cycles. Ces écoles deviennent alors des 'délégations', des bras-droits du conservatoire. Évidemment, les quelques subventions accordées sont rarement refusées par les petits villages qui manquent souvent de matériel et de moyens financiers.

Apprendre la musique très tôt, c'est prendre beaucoup de risques, car la demande vient rarement de l'intéressé, c'est-à-dire de l'enfant, mais généralement des parents (ou des grands-parents). Ce n'est donc pas celui qui apprend qui fait la demande, mais un adulte pour qui la musique représente peut-être un idéal, une culture, une intégration, une forme d'intelligence, ou peut-être un regret, celui de ne pas l'avoir apprise.

Certes, les raisons sont nombreuses et toutes ou presque sont dictées par amour. Donner une chance à son enfant de découvrir la musique, n'est-ce pas généreux ? Cependant, le désir des parents ne serait-il pas conduit par une image déformée, par le rayonnement médiatique de la musique ou simplement par des vœux plus ou moins avouables ?

Un tel souhait, c'est lancer le désir, telle une flèche au-dessus de la tête de l'enfant, en direction de l'enseignant. Une sacrée responsabilité pour ce dernier, qui peut recevoir ce 'cadeau' comme un cadeau empoisonné. Les mots sont durs, mais n'oublions pas que la situation peut vite dégénérer, surtout si l'enfant n'est pas prêt.

Si l'enfant ne veut pas suivre des cours de musique, il ne faut pas le forcer. Les conséquences peuvent être désastreuses. De cette expérience obligatoire, il retirera un goût amer, voire un profond dégoût qui perdurera à l'âge adulte. Il est donc conseillé de préparer psychologiquement l'enfant à la situation. En se trouvant seul face à un adulte, s'il est impressionnable ou émotif, tout dialogue se résumera sûrement à un oui ou à un non timidement lancé, voire rien du tout ! Alors, pour le professeur, il deviendra difficile d'avancer, même à petit pas, dans une direction ou dans une autre sans prendre des risques, sans devenir un être directif, voire autoritaire.

À cet instant-là, l'enseignant doit prendre sa responsabilité : continuer ou laisser tomber (quitte à froisser le désir des parents ou des grands-parents). La situation deviendra d'autant plus difficile à gérer si la communication passe mal, mais c'est ainsi ! C'est l'enfant ou les parents. Pour l'enseignant, la prise de position doit toujours être dictée prioritairement en faveur de celui qui apprend.


MON ENFANT VEUT FAIRE DE LA MUSIQUE

Comment savoir si mon enfant aime la musique ? Existe-t-il des signes ? Ces questions-là sont souvent posées à un professeur de musique… Un enfant peut passer devant un piano et laisser ses doigts traîner dessus parce qu'il est là, prendre de temps en temps la guitare de son père parce qu'il s'en sert ou vouloir apprendre la musique parce que son meilleur copain ou sa meilleure copine lui dit que c'est 'bath'.

Ce ne sont là que des signes dus à la situation ou au contexte. Pour le copain ou la copine d'école et pour le père qui joue de la guitare, c'est de l'imitation. Quant au piano, remplacez-le par une batterie et vous verrez bien s'il aime toujours le piano !

Ce qu'il faut faire, c'est observer l'attitude, le comportement, la fréquence et la durée avec laquelle cela se produit. Ceci est un bon baromètre. Mais attention aux conclusions hâtives. Ce n'est qu'un signal encourageant. Rien de plus. C'est également valable pour des parents musiciens qui ont malheureusement tendance à trop penser que ce qui est bien pour eux est également bien pour leurs enfants.


L'ÉVEIL MUSICAL : UNE BONNE SOLUTION

EN MUSIQUE RIEN NE PRESSE. 'CHI VA PIANO, VA SANO E VA LONTANO'.

L'éveil musical possède une valeur éducative très positive. Il va préparer l'enfant (ou l'adulte) à découvrir la musique avec son tempérament. Cette préparation intérieure peut même se poursuivre des années durant. C'est même recommandé. De la découverte des instruments à la découverte des rythmes, l'éveil musical peut transmettre des notions plus avancées, comme la notion d'équilibre sonore entre les instruments, expliquer le rôle des instruments dans l'orchestre, la composition, l'utilité des écritures, etc.

Par ELIAN JOUGLA (Piano Web - 02/2012)



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