ANALYSE MUSICALE



LA MARCHE TURQUE PIANO MOZART - ANALYSE

Appartenant au panthéon de la littérature pianistique, le 3e mouvement de la sonate pour piano n° 11 de Mozart « Rondo alla turca », plus connu sous le nom de « Marche turque » est une pièce très vivace et gaie dont il est difficile de faire l’impasse quand on entreprend une éducation pianistique classique...


LA « MARCHE TURQUE » : CONTEXTE

La « Marche turque » est un rondo allegretto. Pour un pianiste, cela signifie que les doigts doivent posséder une bonne agilité pour que la pièce soit correctement interprétée, d’autant que le 3e mouvement de la 11e sonate possède quelques pièges assez redoutables avec des traits en octaves piqués à la main droite et quelques gruppettos à la main opposée. Le langage est tonal et repose sur un développement sonore concomitant au pianoforte naissant.

La « Marche turque » n’est pas une œuvre de jeunesse, malgré sa sonorité enfantine et un caractère joyeux qui tendraient à le laisser supposer. À cette époque, Mozart n’est plus un enfant. C'est un musicien confirmé qui ne cesse de voyager, ne serait-ce qu’en Italie, en Allemagne et en France où ses concerts/prestations ont donné au mot « prodige » une valeur éternelle. Au moment où la sonate est composée, le compositeur a environ 25 ans. Le virtuose du clavier venait d’abandonner son poste auprès de l’Archevêque de Salzbourg pour conduire sa carrière de façon « indépendante ».

Que le nom de « Marche turque » ait été inventé par des éditeurs complaisants ou qu’elle épouse le nom que lui a destiné son auteur, « Rondo alla turca », on devine tout de suite les intentions : Mozart, une fois de plus, cherchait à illustrer l’atmosphère de la musique turque. (1)

Certes, sous la plume de Mozart, le « folklore musical » a pris quelques distances avec la réalité, mais la musique turque est à cette époque très prisée. Pour son auteur, ce 3e mouvement est censé évoquer la musique militaire d’une armée d’esclave, les janissaires, que les Turcs allaient utiliser pendant des siècles.

1 - Le Concerto pour violon n° 5, dit « Concerto turc » que Mozart avait composé auparavant, était déjà un signe, une tendance que Beethoven imitera à son tour dans le dernier mouvement de sa 9e symphonie en 1824 ou au début de sa première Sonate pour piano.


LA MARCHE TURQUE DE MOZART (Thierry Châtelain, piano)

LES PRINCIPALES CARACTÉRISTIQUES MUSICALES DE LA « MARCHE TURQUE »

En quelques phrases…

Le morceau est de forme rondo ce qui, en théorie, comprend une alternance de refrains et de couplets. La mesure est à deux temps et le tempo Allegretto à env. 130 à la noire. La tonalité principale est la mineur. L'exécution doit être rapide tout en étant légère. La présence d'une succession de gruppettos, appoggiatures et accords brisés lui apporte son caractère, mais rend aussi son exécution plus difficile.

1er refrain : il est en la mineur. Il est rythmé et décidé, très chantant, et se compose de deux parties répétées.

2e refrain : il est en la majeur et doit être joué deux fois. C’est dans cette partie que sont exposés les traits mélodiques en octave et les gruppettos à la main gauche. Le jeu doit être marqué avec de l'allant.

Couplet : il est en fa# mineur et comprend deux parties qu’il faut répéter. L’écriture développe un chant basé sur des doubles croches. Le jeu doit être lié à la main droite et piquée à la main opposée. La première partie est jouée piano et la seconde forte.

Coda : il est en la majeur. Techniquement, c'est la partie la plus difficile en présentant des accords précédés d'appoggiatures et un ensemble d'accords brisés.


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Par PATRICK MARTIAL


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