VIDÉOS PÉDAGOGIQUES



KEITH JARRETT, IMPROVISATION PIANO

INDÉPENDANCE ET STYLE : le personnage de Keith Jarrett est tout en contraste… jouant debout, sautillant ou s'agenouillant presque, poussant des gémissements orgasmiques, en martelant le rythme avec de puissants coups de pied. Pour les puristes, le style n'est pas toujours académique, mais qu'importe quand c'est au service de la musique. Une musique souvent méprisée par les musiciens de jazz qui lui ont reproché certaines facilités lors de ces concerts solos où un public bon chic bon genre, venant souvent des horizons bien sages de la musique classique, venait voir le phénomène marquant du jazz moderne.


DEUX IMPROVISATIONS AUX APPROCHES DIFFÉRENTES

Aujourd'hui, Keith Jarrett est devenu une référence pour de nombreux jeunes pianistes, dans ce style souvent difficile qu'est le piano solo. Les jeunes jazzmen se sont ralliés à sa cause en défendant chez lui le mélange des genres. Keith Jarrett est un des rares pianistes à être capable de jouer la presque totalité du répertoire jazz, du ragtime, en passant par le blues jusqu'au free jazz.

Comme fréquemment, lors de ses concerts en soliste, Keith Jarrett développe ses longues improvisations en utilisant plusieurs phases de développement, soit basées sur une trame rythmique répétitive, comme ici avec ses deux exemples basés sur un jeu de main gauche, soit en usant d'un thème qui revient en leitmotiv comme l'exploitent les compositeurs de musique classique ou de musique de films (écouter : Köln concert - 1975).

Le premier passage improvisé est basé avant tout sur une énergie qui va crescendo jusqu'à la transe, pour ensuite se poser, avant d'enchaîner sur un autre départ, vers une autre improvisation. L'indépendance main droite et main gauche est de mise et l'exercice difficile. L'improvisateur ne cherche pas à développer une technique éblouissante, j'entends par là une vélocité "tape à l'œil" à toute épreuve, mais plutôt l'aboutissement d'une recherche créative basé sur le développement rythmique et harmonique (phrase rythmique courte et jeu out).

La main gauche paraît facile techniquement, mais ce n'est qu'apparence ! La complexité est double… à savoir un jeu rythmique irrégulier allié à l'alternance de notes courtes mêlées à des silences. Le tout se complique évidemment quand il s'agit de rajouter une main droite qui improvise... une main droite qui utilise tantôt des phrasés chromatiques, des accords martelés ou qui saute par bond sur l'étendue du clavier.


PREMIÈRE IMPROVISATION

Le deuxième passage, plus flamboyant, au rythme plus enlevé, n'est pas sans rappeler certaines influences latines (boléro, calypso). Le motif rythmique de la main gauche est très différent du précédent. Il est plus impressionnant par les écarts qu'il demande, mais plus simple "à tenir" du point de vue indépendance quand on improvise dessus avec la main opposée.

Si vous écoutez attentivement l'improvisation de Keith Jarrett, vous constaterez qu'il cherche délibérément à opposer, à plusieurs reprises, la main droite au jeu de la main gauche par des déphasages rythmiques, donnant ainsi l'illusion que le rythme est retenu et ne "tourne plus rond"… ce qui bien sûr, n'est pas le cas. Un solo basé sur un motif rythmique répétitif et qui s'appuierait de façon systématique sur lui rendrait l'ensemble rigide et lassant pour du jazz, sauf à vouloir faire du rock, ce qui n'est pas le cas de Keith Jarrett.


SECONDE IMPROVISATION

Par ELIAN JOUGLA



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