VIDÉOS PÉDAGOGIQUES



LE PIANO FLAMENCO DE RAFAEL PRADAL

S’il existe un domaine dans lequel le piano demeure discret, c’est bien le flamenco. Musicalement parlant, la guitare prédomine le sujet depuis la nuit des temps. Dès lors, une question se pose : le jeu du piano, si différent dans son approche technique et sonore, est-il en mesure de supplanter la guitare au point de la faire oublier ? Le jeune pianiste Toulousain Rafael Pradal démontre grâce à son talent et à ses compositions inspirées par l’art du flamenco qu’une fois de plus le piano est capable de se glisser là où l’on ne l’attend pas !


ADIEU LA GUITARE ET VIVE LE PIANO FLAMENCO !

Imposant par la trace qu’il a laissée dans l’histoire de la musique andalouse, le flamenco semblait incontournable pour ce jeune pianiste virtuose, gitan par sa mère, fils du chanteur espagnol Vicente Pradal et frère de la chanteuse Paloma Pradal. Cette musique-là l’invitait par la grande porte, et si la vidéo nous montre un pianiste accompli, il ne faut surtout pas oublier que le flamenco traduit une musique difficile d’accès et dont les subtilités sont généralement réservées à des connaisseurs.

Dans ce registre, les pianistes sont peu nombreux et encore moins ceux qui ont pensé guitare en jouant d’un clavier. Faire des « espagnolades » de façon pittoresque est une chose bien acceptée par un pianiste comme Chick Corea mais que l’on oublie dès que les doigts de Rafael Pradal font chanter le piano. La six cordes, qui a tant inspiré Paco de Lucia, semble rejaillir sous les doigts du jeune pianiste. On y retrouve un même goût pour les traits rapides, incisifs et les cadences endiablées.


RAFAEL PRADAL : TECLA COLORÁ (teaser)

Rafael Pradal : Piano - Cristo Cortes : Chant - Edouard Coquard: Batterie et cajón - Kuky Santiago: Danse
(enregistré au Triton - Paris 2014)

Le flamenco puise essentiellement son vocabulaire dans l’art du palos (chant) et des compas (rythmes). Face à l’exercice, point d’hésitation. Le jeu de Rafael Pradal pénètre au cœur de l’exigence et déjoue les pièges tendus. « À la base, la guitare, c'est l'instrument roi du flamenco. Du coup, de savoir en jouer, savoir accompagner le chant et composer m'aide à jouer du piano et vice-versa. Je navigue entre ces deux instruments, même si je suis plus pianiste que guitariste. C'est vrai aussi que je travaille beaucoup au piano. » raconte Rafael.

Une approche technique toute personnelle argumentée par quelques références : « Il existe plusieurs manières de procéder : la première, ce serait de faire comme mon mentor Diego Amador qui joue le piano vraiment comme une guitare. Il a une technique pianistique très guitaristique. Il y a aussi David Dorantes qui est un grand musicien du style. L'idée aussi est de faire sonner le piano comme un piano, moi je me situe entre les deux styles... Parfois, il faut savoir pile poil reprendre le même renversement d'accord. Par exemple, une taranta qui présente un accord très particulier et que les connaisseurs reconnaissent tout de suite. Il y a quand même des points de rendez-vous à ne pas manquer. Il faut aussi, harmoniquement et rythmiquement, rendre ce qu'on fait à la guitare. »

Même si pour le moment le pianiste n’a encore, à ce jour, enregistré aucun disque sous son nom, nul doute que le moment venu, il sera traduire avec émotion l'art des soléa, fandango, taranta, alegria et autres buléria.

Par ELIAN JOUGLA


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