ÉTUDIER UN INSTRUMENT EN PASSANT PAR LE CONSERVATOIRE


LE COURRIER DES INTERNAUTES



Mathieu

En parcourant votre site, j’ai vu que vous mentionnez le programme des conservatoires. Sans rentrer dans les détails, cela me donne la nette impression que cela semble contraignant et difficile. Pourriez-vous m’en dire un peu plus sur les différents moyens qu’il existe pour apprendre un instrument ?


Piano Web

Je suppose que les conservatoires ont leurs adeptes, vu tous les dossiers qui s’amoncellent chaque année sur leurs bureaux. Mais derrière cette réputation, quelle est la part de vérité musicale : un aboutissement ou un échec, un parcours scolaire ou un parcours ludique, une préparation professionnelle ou une expérience enrichissante ?

Pour quelqu’un qui souhaite apprendre un instrument, il y a trois options très différentes qui se présentent à lui : les conservatoires (et les écoles municipales), les associations, et le secteur privé.


LES HORAIRES DU CONSERVATOIRE

Qui dit ‘cursus scolaire’ impose souvent un programme à horaires aménagés. C’est le cas des écoles et des conservatoires. Il ne peut en être autrement. Il est donc nécessaire pour l’élève de s’adapter aux plages horaires qui lui sont imposées. Vu le nombre important de candidats, il est légitime que de telles dispositions soient prises.

Les associations sont généralement plus souples dans leur planning. Elles adaptent leurs créneaux horaires en fonction de la demande qui est très variable d’une année sur l’autre. Toutefois, le plus ‘libéral’ reste sans conteste le cours privé.


LE PROFESSEUR

Dans les cours particuliers, c’est vous qui choisissez le professeur. Vous êtes maître de votre choix… Encore faut-il savoir choisir ! Il est de votre responsabilité d’évaluer le professeur dans sa capacité à enseigner. En revanche, dans les conservatoires et les écoles municipales, c’est très différent, puisqu’un professeur diplômé est désigné suivant le niveau et les options choisies. Quant à la compétence pédagogique, elle doit être là… logiquement, tout en admettant que celle-ci à des valeurs subjectives.

En effet, comme déjà évoqué ailleurs dans le site, tout n’est pas parfait dans l’enseignement des conservatoires. Bien que les enseignants aient plus de liberté que par le passé, il existe toujours des directives. En résumé : système à niveaux, jugement de valeur, compétition, examen. Ces critères peuvent être ressentis comme étant extrêmement contraignants pour certaines personnes. La sélection, la performance, on ne peut blâmer celui qui redoute cela, et effectivement, le programme auquel vous faites allusion semble lourd.


LE DÉPLACEMENT

Le conservatoire ou l’école de musique n’ira pas à vous et vous serez obligé de vous déplacer pour suivre les cours, généralement plusieurs fois par semaine (deux fois étant le minimum pour un parcours classique). Idem pour les écoles montées en association (cours sur l'instrument + cours de solfège ou classe d'ensemble). Seul le secteur privé permet d’avoir des cours à son domicile.

Se déplacer chez le professeur ou au conservatoire pour suivre un cours n’est pas anodin. Cela implique une attitude et une volonté. Suivant la personnalité de chacun, si un cours à son domicile peut rassurer en jouant sur son instrument, se déplacer chez l’enseignant ou à l’école de musique est un acte d’engagement personnel, celui d’assumer quotidiennement, et pour ‘x’ fois, la contrainte des transports et du temps passé pour s’y rendre. Il y a plus de 30 ans, recevoir le professeur chez soi était plutôt rare !

Dans certains cas, le cours chez le particulier peut se révéler contre-productif en ne responsabilisant pas assez l’élève, mais aujourd’hui, ce type de service est devenu comme une évidence ! D'ailleurs, l’extension dans le secteur éducatif du CESU n’est pas un hasard. Pour le particulier, c’est commode et il économise de l’argent. Le CESU, c’est une réponse à la fracture sociale et au travail au noir... logiquement !


CÔTÉ TARIF…

Au conservatoire, lors de l’inscription, les frais de dossier ont un coût. Comptez entre 30 et 50 € pour l’année scolaire. Ensuite, si l’inscription est définitive, différents paliers tarifaires existent suivant l’orientation : classe d’éveil, cursus formation musicale seule, cursus auditeur libre, etc.

Des tarifs réduits sont proposés en fonction des salaires, du nombre d’enfants, si l’on habite dans l’agglomération ou à l’extérieur, etc. Les tarifs peuvent aller du simple au double. Par exemple, pour la ville de Montpellier, entre 290 € et 640 € en comptant les frais de dossier (année 2013). Sachez également que des conservatoires proposent la location d’instruments sous certaines conditions.

Le fonctionnement tarifaire des écoles de musique municipales est sensiblement le même que celui des conservatoires. Quant aux associations, elles ont leur propre mode de fonctionnement, mais généralement des frais d’inscription sont demandés en début d’année avec des règlements au trimestre ou à l’année par avance.

Le cours privé est habituellement plus onéreux, bien qu’il existe des prix égaux ou inférieurs à ceux des associations et des conservatoires. Toutefois, un prix très bas ne justifie pas de courir à l’aveuglette sans avoir pris préalablement connaissance de l’enseignement pratiqué, de la compétence et de l’expérience de l’enseignant, des plages horaires de libre, de la durée des cours et des frais de déplacement si les cours ont lieu à votre domicile.


LA COMMUNICATION

Au conservatoire, dans les écoles de musique municipale et les associations, l’élève aura l’opportunité de rencontrer d’autres personnes dans la même situation que lui : pratique du même instrument, classe d’ensemble… Le cours particulier n’offrant pas cela, la seule possibilité est celle de jouer avec le professeur à travers des duos préparés ou improvisés.

Par expérience, l’idée selon laquelle il est bon de commencer avec un professeur particulier avant de s’orienter vers un conservatoire pour, par exemple, juger d’une compétence, d’un choix d’instrument ou d’un goût prononcé pour la musique est délicat, car il existe un fossé énorme entre les objectifs du cours particulier et ceux pratiqués par le conservatoire et les écoles municipales de musique. Chez les enfants, le passage entre ces deux mondes peut se révéler négatif. L’inverse est plus vraisemblable…

Au bout de quelques années d’expériences musicales au conservatoire, il arrive parfois qu’une certaine lassitude s’installe chez l'élève ; un désir de rompre les amarres éclate alors : celui de s’orienter vers des musiques actuelles comme la chanson, le rock ou le rap, voire le jazz. Faute de trouver une réponse satisfaisante dans les conservatoires, l’élève cherchera celle-ci auprès du secteur privé.


CONCLUSION

Si vous choisissez le conservatoire, il est important de se renseigner sur le climat qui y règne. Il ne faut blâmer ni la dureté, ni l’exigence des lieux, même s’il est vrai qu’à travers le mot conservatoire existe la notion de 'conserver', donc d’avoir des frilosités envers les musiques autres que le classique.

Cependant, pour répondre à l’attente de la jeune génération, quelques institutions tentent l’aventure des musiques informatisées et improvisées. Toutefois, leur enseignement n'est pas assez bien rodé et souvent mal exploité. De plus, leur approche dans ces domaines échappe rarement à une sorte d’intellectualisation, ce qui est dommageable. L’enseignement de la musique, c’est aussi un état d’esprit, un ‘feeling’, une réflexion rondement menée par l’expérience de terrain. Dans les conservatoires, ce n’est pas demain que l’on verra aux commandes des musiciens du style ‘Jean-Miche Jarre’ ou ‘Vangelis’ !

En savoir plus : COMMENT ÉVITER LES ÉCHECS EN MUSIQUE

Par ELIAN JOUGLA (10/2013)


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