LE SAVIEZ-VOUS ?



LE COMMA, UNE HISTOIRE DE TEMPÉRAMENT

Derrière ce mot se cache une notion technique qui a souvent remis en cause les fondements même du tempérament musical : l’accord. La notion de note juste ou pas juste, qui est une notion subjective, est en rapport direct avec l’utilisation des commas.


QUAND LE COMMA IMPOSE SA LOI…

Si le comma vient immédiatement aux oreilles de ceux qui accordent leur instrument, bien peu sont capables d’expliquer son rôle et son importance dans la sonorité de l’instrument. Par définition, le comma est le plus petit intervalle sonore qui se produit lors de l’émission de deux sons distants. Par commodité, on considère qu’un ton comprend 9 commas, alors que dans les faits une oreille peut percevoir des variations de hauteur beaucoup plus infime, ce qui explique la pluralité des rapports acoustiques existants et les différents accordages qui en découlent ; les plus répandus des commas étant l’enharmonique, le pythagoricien et le syntonique.

Hormis les intervalles qui lui servent à construire le tempérament, le technicien du piano se base sur la diminution du “battement” (ondulation sonore) produit entre deux mêmes cordes pour être au plus juste de leur résonance, alors que paradoxalement, le choix d’un accord (tempérament) repose sur des intervalles harmoniques, ceux-là même qui produisent des dissonances et des battements !

Étant donné qu’il existe autant de tempéraments (façon d’accorder) que de commas (pythagoricien, synthonique, enharmonique, mercator…), l’explication de leur usage justifierait des notions mathématiques complexes et dont l’énoncé sortirait du cadre de cette page. La raison principale qui a poussé à créer différents tempéraments provient de la fausseté de la tierce (comma syntonique) dont l’origine remonte à l'époque de la musique baroque (gamme pythagoricienne).

En fonction du tempérament choisi, la différence de comma induit des dissonances parfois très prononcées comme la quinte dite “du loup” utilisée à la Renaissance et que l’on retrouve sur le clavecin et l’orgue. Depuis l'apparition du piano, la gamme tempérée égale s’est imposée, ce qui a conduit à adopter sur les instruments à hauteur fixe des demi-tons ayant tous la même valeur.


LE COMMA FACE AUX INTERVALLES

Si nous jouons en montant les 12 quintes superposées possibles sur un piano : do, sol, ré, la, mi, si, fa #, do #, sol #, ré #, la #, mi # (fa) et do, le résultat de l’intervalle obtenu équivaut apparemment à la même chose que 7 octaves. Cependant, dans la réalité acoustique, le cycle des quintes ne revient pas exactement au point de départ, car les 2 notes finales diffèrent de 74/73.

De même l’utilisation de 6 tons majeurs (do, ré, mi, fa #, sol #, la # - do) ne donne pas une octave juste. 9/8 puissance 6 ne donne pas exactement 2/1. On appelle ce déficit le comma pythagoricien.

Ces différences de rapport acoustique et bien d’autres ont des conséquences désagréables pour le système tonal tel que nous l’avons adopté. Ainsi, comme un do dièse n'est pas la même note qu’un ré bémol (notes appelées enharmoniques), en réalité toutes les tonalités ne peuvent pas être jouées sur les instruments avec des hauteurs de tons déterminées, comme le piano. Ils ne permettent pas la prise en considération du comma (ce que peut faire un violoniste sur son instrument). Faisant suite aux différentes tentatives réalisées au 18e siècle, et consécutivement à leur échec, les musiciens se sont alors décidé pour le tempérament égal.

Piano Web (06/2022)

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