AVOIR LE TRAC QUAND ON JOUE DE LA MUSIQUE EN PUBLIC


LE COURRIER DES INTERNAUTES



Hubert

Bonjour,
À la fin de ma troisième de piano, ma prof m'a proposé de passer l'examen de fin de 1er cycle. J'ai joué en accompagnement Takirari avec une flûtiste. C'était la première fois que je jouais avec une autre élève, et cela, en public. J'ai beaucoup travaillé, mais je panique face à des spectateurs. Que dois-je faire pour oublier les auditeurs ? Nous avions répété 2 heures environ, peut-être moins. Est-ce suffisant pour avoir assez d'assurance ?


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Votre question soulève deux points importants : celui de la préparation à un passage en public ("nous avions répété 2 heures environ") et celui du trac ("je panique en public").

Il est fort possible que ces deux points soient liés. Personnellement je ne connais pas le morceau Takirari, je ne peux donc évaluer sa difficulté. Ceci étant dit, j’attire votre attention sur le fait que ce n’est pas tant la durée de la répétition qui compte, mais la fréquence. Il aurait mieux valu quatre répétitions d’une demi-heure plutôt qu’une seule de deux heures. La répétition d’un morceau exige une prise en main régulière dans le temps pour être efficace, mais peut-être que cela fut impossible pour vous.

On peut très bien imaginer également une différence de niveau, d’expérience entre vous et votre amie flûtiste. Lors d'une répétition, le fait de ne pas être sur un pied d’égalité n’arrange rien… l’un attendant l’autre.

Avoir de l’assurance, c’est être suffisamment décontracté pour que chaque difficulté ne devienne pas un mur infranchissable ; un obstacle que l’on appréhende quelques minutes avant de monter sur scène. Cette appréhension à plusieurs causes.

Elle est souvent liée à la maîtrise de l’instrument. Le fait de jouer un morceau d’un niveau inférieur à son niveau technique facilite le déroulement du jeu et permet une meilleure fluidité du corps et de l’esprit.

Cette fluidité évite les contractions musculaires et apaise les tensions nerveuses. À cela s’ajoute une pression supplémentaire : la présence du public. Quand on n’a aucune expérience scénique, on découvre... Et cette découverte est nécessaire, car cela permet de comprendre que la véritable émotion musicale ne se traduit pas entre quatre murs, mais bel et bien à l’extérieur. Mais je vous rassure, il est tout à fait normal que vous ayez eu cette peur panique, d’autant plus si cet examen était important pour vous et que c’était la première fois que vous vous projetiez face à un public, même restreint.

Si votre trac était celui d’un étudiant qui doit passer un examen scolaire, pas de réel problème. Souffle court, sueur, palpitations, gorge qui se noue… sont des symptômes normaux pour beaucoup de personnes face à une pression extérieure imposée. Si beaucoup de gens le vivent, ils n'en parlent pas tous ! En revanche, si vous avez ressenti que le malaise était disproportionné par rapport à l’événement, le problème ne se pose pas au niveau de la musique, mais certainement par rapport à vous, à votre tempérament. Vous êtes peut-être une personne sujette à des décharges émotionnelles, à une hypersensibilité qui vous fait perdre rapidement tous vos moyens.

Face au public, même si vous jouiez dans le noir absolu ou en lui tournant le dos, vous ne pourriez pas faire abstraction de sa présence. Faire le vide, par la pensée, est possible, mais cela demande une approche toute particulière, un entraînement et une connaissance de soi. Peu de gens y arrivent dans l’absolu. Cela explique bien souvent le trac de l’artiste, de l’homme politique face au micro ou du journaliste quand l’œil de la caméra s’ouvre.

Il existe quelques moyens, faciles à mettre en œuvre. Le plus important est le contrôle de la respiration. La zen attitude ! La respiration, c’est l’oxygénation du cerveau. Cela facilite la régulation du système nerveux. Il existe des exercices de contrôle de la respiration. Le souffle évacue le stress. Vous avez également une gymnastique baptisée, le lâcher prise. Efficace et assez méconnue. La médecine chinoise et leur point énergétique. C’est une médecine de prévention, tout comme la kinésithérapie qui permet de rétablir l’équilibre intérieur pour un laps de temps.

Jouez devant des amis. Demandez leur avis. Le signe d'une certaine nervosité, c'est le tempo qui s'emballe, même si l'on pense jouer lentement. La veille ou quelques heures avant le moment redouté, visualisez ce que vous allez vivre. C’est la préparation mentale, celle des sportifs. Vous voyez, les moyens ne manquent pas. Tous ne réagissent pas de la même façon sur l’individu, mais ont le mérite d’exister !

Page à consulter : Jouer avec de l'aisance

Par ELIAN JOUGLA

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