LE SAVIEZ-VOUS ?



L'ORIGINE DU TEMPO ET LA NOTION DU TEMPS EN MUSIQUE

Même si vous n’êtes pas musicien, vous avez certainement déjà entendu parler du tempo quand on évoque un morceau de musique. Le tempo sous-entend « temps », une notion de la plus haute importance, car chaque temps qui s’écoule régule l’exécution de la musique dans son ensemble. Si les partitions apportent une indication métronomique, au Moyen Âge le musicien était livré à lui-même pour ressentir la bonne vitesse...


LE TEMPS, UNE VALEUR À PRÉCISER

L’une des premières personnes à traiter du temps en musique est un Français, Marin Mersenne, au début du 17e siècle. Mathématicien et quelque peu philosophe, Mersenne était passionné par les rythmes qui gouvernaient la vie quotidienne. Sa première analyse devait se poser sur les pulsations cardiaques, celle des hommes et des animaux. Ce fin observateur comparait aussi bien la régularité du battement des ailes des différents oiseaux que les déplacements des chevaux au pas.

© flickr.com

Cette manie, proche de l’obsession, devait conduire la musique à tenir compte de ses observations. En 1636, Mersenne propose de mesurer le « tactus » - une unité de mesure proche de la seconde et utilisée à la Renaissance. Le principe du « tactus » était de décomposer le temps en deux mouvements de la main (en haut/en bas), comme le ferait un musicien qui bat de nos jours la mesure à 2 temps.

La plupart des musiques de la Renaissance reposaient sur ce « tactus ». Cette notion relative du temps s’inspirait des pulsations du cœur, en se basant sur l’alternance de la systole (contraction du cœur) et de la diastole (dilatation du cœur). Chaque contraction et chaque dilatation du cœur étaient alors associées au mouvement de la levé et du frappé de la mesure.

Si l’écriture des notes avait commencé à prendre forme, la notion de rythme, bien qu’exécutée par les musiciens, manquait de repères précis. C’était le maillon faible. Toute l’attention, mais aussi l’attente de toute une communauté de théoriciens cherchaient depuis longtemps à résoudre les problèmes liés à la pulsation. Le « tactus » en codifiant la manière de reproduire avec une certaine précision la vitesse d’exécution avait apporté une grande partie de la réponse.

Marin Mersenne, ce religieux de l’ordre des Minimes, avait révolutionné la musique en ayant assis les bases de la pulsation dans son ouvrage « Harmonie universelle ». Ce « cadrage » du temps avait enfin permis à des ensembles de musiciens de jouer avec une meilleure coordination/exécution des œuvres écrites.

Toutefois, cette première étape décisive n’était pas parfaite, étant donné que, comme aujourd’hui, le cœur de chaque musicien ne battait pas à la même vitesse. Il manquait un repère étalon satisfaisant et indiscutable. La maîtrise de la pulsation devait trouver sa logique imparable quand la science et les mathématiques purent accorder au temps qui s’écoule une valeur précise et immuable. La seconde devenait ainsi le repère idéal pour établir toute une colonne de tempos divers.

Pour le musicien, l’autre désir louable vis-à-vis de l’échelle pyramidale du temps était de pénétrer avec précision dans le découpage de la seconde. La naissance du métronome devait y répondre en codifiant une nomenclature de mouvement grâce à ces précieuses indications graduées ; passant environ du quart de seconde (prestiti) à la seconde et demie (lento) par battement.

Aujourd’hui encore, rien n’a changé. La musique s’écrit et s’exécute en se basant toujours sur les mêmes repères : lento, adagio, andante, vivace, presto, etc. La partition pouvait enfin répondre au désir du compositeur en mentionnant l’indication métronomique, tout en accordant pour chaque mouvement une plage de tempo variable dans un sursaut de liberté.

Par ELIAN JOUGLA

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LE MÉTRONOME, FONCTIONNEMENT ET UTILISATION


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