LE SAVIEZ-VOUS ?



LES CARACTÉRISTIQUES DU 'SONG' DANS LA MUSIQUE JAZZ

Si le song est l'un des styles dominant de la chanson américaine populaire d’autrefois, pour exister dans la musique jazz, il doit répondre à certains critères…


LE SONG, L'APPÂT DES MUSICIENS IMPROVISATEURS

À l’origine, le song (appelé ballade quand le tempo est lent) est un thème de jazz emprunté au répertoire de « Tin Pan Aley » (1) par opposition aux airs traditionnels et aux blues. Le song a considérablement influé sur les destinées de la musique de jazz depuis qu'il a pris une place souvent plus importante que le blues dans le répertoire des orchestres. Encore largement interprété de nos jours par de nombreux jazzmen, le song contribue à pérenniser l'image d'une musique jazz aux mélodies faciles.

Le song est un morceau habituellement de trente-deux mesures et divisé en quatre parties de huit mesures : huit mesures de thème, huit mesures de répétition de ce thème, huit mesures de transition (le middle part) et huit mesures de reprise du thème. Ces quatre parties donnent un schéma de type A.A.B.A. Si vous êtes un adepte du « Real Book » (2), vous trouverez de nombreux standards bâtis sur ce déroulement : jazz swing, bop, voire latin (bossa-nova).

Tous les songs, ainsi qu'un certain nombre de blues, comportent des couplets (verses) et un refrain (chorus). Parfois, quand le couplet est très long, ce n'est que sur le refrain que les musiciens improvisent, d'où l'expression prendre un chorus. Automn Leaves (Les feuilles mortes) est par exemple dans ce cas. Les improvisations se succèdent alors uniquement sur le refrain joué en boucle.

Le langage harmonique des songs est généralement plus chargé que celui des blues. Il est directement issu de l'évolution de la musique légère américaine. Le song possède un côté « chic » et chatoyant qui a attiré les suffrages d'un public assoiffé de joliesse tout en ôtant l'estime de ceux dotés d’une bonne culture classique. Cependant, des jazzmen inspirés sont souvent parvenus à construire des mélodies valables en se servant des harmonies de thèmes banals. Les principaux chefs de file de l'école bop ont ainsi été de très habiles transformateurs (notamment Charlie Parker).

Les compositeurs des songs les plus connus et les plus souvent repris sont d’excellents réformateurs de la comédie musicale des années 20 et 30 : George Gershwin, Cole Porter, Richard Rodgers, Vincent Youmans figurent très souvent dans le « Real Book ». Parmi les auteurs issus du terroir, Duke Ellington est certainement le plus grand en raison de l’ambition de certaines de ses compositions authentiquement jazz (l’auteur a composé de nombreuses suites orchestrales), et qui dépassent de beaucoup certaines œuvres similaires proposées par les auteurs blancs.

1 – « Tin Pan Alley » est le surnom donné à la musique populaire américaine de la fin du 19e siècle par des éditeurs de musique et auteurs-compositeurs new-yorkais.
2 – Le Real Book est un gros ouvrage qui rassemble une multitude de standards jazz en partition (mélodie + chiffrage harmonique) et couvrant une période allant des années 30 aux années 70.

En savoir + : Les standards du jazz


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