TECHNIQUE ET MAO



L'ORGUE CLASSIQUE À TUYAUX : DESCRIPTION ET FONCTIONNEMENT

Cette page fait suite à : HISTOIRE DE L'ORGUE

L’orgue est un instrument à vent et à clavier qui permet de produire une grande variété de sons grâce à l'action de ses tuyaux, déclenchée par l'instrumentiste au moyen des registres. Il se distingue des autres instruments à clavier par ses nombreuses caractéristiques qui le rendent à la fois unique en son genre et exceptionnel par bien des aspects. Sa taille, qui peut être monumentale et sa tessiture, qui est la plus large de tous les instruments, place tout de suite l'instrument dans une place bien à part. Bien qu’il ait existé des clavecins et des pianos avec pédalier, l’orgue demeure le seul instrument qui se joue à la fois avec les mains et les pieds et qui dispose d’un grand pédalier permettant la virtuosité...


LES ORGANES DE L'ORGUE

L’orgue renferme en son cœur un nombre impressionnant d’organes dont voici les principaux.

LA SOUFFLERIE

Ce sont les poumons de l’instrument. Elle fournit le vent. De nos jours, elle est actionnée par un ventilateur électrique.

LES TUYAUX

Ne vous fiez pas à ce que vous voyez : un grand orgue possède derrière sa façade, la « montre », des centaines de tuyaux allant de 10,40 m de haut (32 pieds) jusqu’au tout petit de 1 cm (3/8 de pouce). Les tuyaux sont groupés par familles donnant toute l’étendue chromatique, appelées « registres » ou « jeux ». Les tuyaux sont construits en métal, plus rarement en bois.

LES SOMMIERS

Ils font office d’intermédiaires entre la soufflerie et les tuyaux. Ils reçoivent le « vent », le distribuent dans des canalisations (les gravures), percées de trous qui reçoivent chacun le pied d’un tuyau. Ces trous sont fermés par des soupapes, tant qu’on n’appuie pas sur une touche. Quand l'organiste tire le registre (petite réglette mobile), il met le tuyau en communication avec le souffle d'air transmis par les sommiers.

LA CONSOLE

Elle supporte les claviers (de 1 à 5, habituellement 2 ou 3) plus un pédalier. Chaque clavier comprend de 56 à 61 touches.

LE PÉDALIER

Le pédalier comprend trois sortes de pédales. Une pédale d'expression permet les accouplements des claviers entre eux, et les tirasses permettent l'accouplement de chaque clavier avec le pédalier.



© pixabay.com - Les différents claviers cernés par les tirants de jeux

LA TRACTION

Complexe dispositif mécanique partant de la console et mettant en action trois séries de mécanismes :

  • Commandes des registres : en tirant un « registre », l’organiste fait passer le « vent » dans la gravure correspondant à tous les tuyaux d’une même famille. Sachez que les claviers de l'orgue deviennent muets si aucun registre de jeu n'est tiré. L'enfoncement d'une touche n'émettra alors aucun son.
  • Commandes reliant la touche du clavier à l’ouverture des soupapes : lorsqu’un « registre » est tiré et que l’air arrive à la gravure correspondant à une famille de tuyaux, en appuyant sur la touche, on fait « sonner » le tuyau correspondant à la note choisie, tous les autres tuyaux restent silencieux.
  • Les accouplements des claviers entre eux.

Cette traction, faite jusqu’au 20e siècle d’un prodigieux assemblage de réglettes de bois léger et de fils de métal, n’est pas la partie la moins complexe de cette usine à sons qu’est l’orgue… Elle se fait aujourd’hui par transmission électrique, ce qui permet en particulier à l’organiste de se tenir à une certaine distance des tuyaux : mais la traction électrique n’a pas, au dire de certains, toutes les qualités de la traction mécanique.


LES DIFFÉRENTS JEUX

On retrouve sur l’orgue les principales caractéristiques des instruments à vent dans la production du son ; les jeux se distinguent en effet selon le mode de production du son (tuyaux à anche comme la clarinette, tuyaux à bouche comme la flûte à bec), et la forme des tuyaux : cylindriques (larges ou étroits), coniques. Les tuyaux sont généralement en métal (étain et plomb), parfois en bois.

L’orgue étant un domaine fort conservateur, on continue à mesurer les tuyaux en pieds et en pouces, et à dénommer un jeu selon la longueur de son plus long tuyau : jeu de 32 pieds (10,40 m), jeu de 16 pieds, de 8 pieds, de 4 pieds. Un jeu de 8’ sonne selon la note écrite ; un jeu de 4’, à l’octave au-dessus ; un jeu de 16’ à l’octave au-dessous : en tirant 16’ + 8’ + 4’, on fait sonner trois octaves simultanément sur la même touche.

Les jeux se répartissent en trois grandes classes, aux caractéristiques bien tranchées :

1 – LES JEUX DE FONDS

Tuyaux à bouche de différentes séries de tailles, dont les timbres sont différenciés par la largeur ou l’étroitesse du tuyau, l’ouverture ou la fermeture de son extrémité, et divers artifices : pavillons, cheminées…

Les principaux jeux de fonds sont les suivants :

  • montre : grands tuyaux de façade.
  • flûtes : tuyaux larges, son doux et rond.
  • gambes : tuyaux étroits, son plus mordant.
  • bourdons : tuyaux fermés, son doux et voilé.

2 – LES JEUX DE MUTATION OU MIXTURES

Plusieurs tuyaux sont associés pour une même note, donnant la note frappée accompagnée de ses harmoniques, ce qui donne une sonorité plus riche. On y trouve :

  • plein-jeu : 3 à 5 rangs de tuyaux par note, ajoutés à des fonds pour donner une sonorité riche, puissante et éclatante.
  • cymbale : petit plein-jeu.
  • cornet : jeu soliste de 5 à 10 rangs de tuyaux par note, à la sonorité douce et fruitée.

3 – LES JEUX D’ANCHES

Une languette de métal vient vibrer contre un bec à l’intérieur du pied du tuyau. Jeux corsés, haut en couleur, s’employant en solo ou comme base d’un grand tutti :

  • trompette.
  • cromorne.
  • musette.

L’art de l’organiste consiste d’abord à doser dans la registration l’alliance ou l’opposition des jeux en fonction de l’œuvre à interpréter. Son histoire étant fortement marquée par l'improvisation musicale, celle-ci a été durant longtemps le dénominateur commun à de nombreux compositeurs (dont Bach) et interprètes. À ne pas en douter, les compositions écrites pour l'orgue ne sont probablement qu'une très petite partie de ce que fut le répertoire de cet instrument.

Par PATRICK MARTIAL (Piano Web - 07/2014)
(Source : Histoire de la musique occidentale - Massin)


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