Comment fonctionne un orchestre classique ?
Cela paraît évident, pourtant cela ne l’est point. Un type d’orchestre définit généralement un genre de musique. Ce qui signifie qu’un orchestre de musique baroque qui interprète du Vivaldi n’a qu’un lointain rapport avec un orchestre symphonique et la 5e de Beethoven. Tout est différent, notamment l’effectif. Important pour l’orchestre symphonique – pouvant comprendre jusqu'à 80 musiciens et même plus dans certains cas – il peut être inférieur à 10 musiciens pour un orchestre baroque.
Sur scène (comme lors de séances d’enregistrement), les instruments sont regroupés par famille. Leur position dans l’orchestre ne doit rien au hasard, bien au contraire. Leur disposition est fonction de plusieurs critères dont les deux plus importants sont la puissance sonore et le timbre. À titre d’exemple, cette petite percussion, le triangle, dont la brillante sonorité se détache parfaitement dans une orchestration, même massive.
Les instruments au rendement sonore peu élevé sont placés devant, au plus proche des spectateurs, mais aussi du chef d'orchestre. C'est le cas des violons. Les plus puissants sont en revanche placés au fond de l’orchestre, comme les percussions et les contrebasses qui s'installent généralement non loin.
Cette disposition (théorique) est donc idéale pour percevoir clairement le son de tout l’orchestre dans les moindres détails. L’image sonore est bien répartie avec à gauche les cordes, à droite les bois devant les cuivres, et au fond de la scène les percussions. Il est important que le public puisse entendre parfaitement les brèves interventions d’un soliste à la clarinette ou au hautbois pendant que les cordes jouent des notes tenues et que les percussions tapent sur les timbales. Pour obtenir cette balance acoustique, les nuances viennent en renfort pour délimiter quels sont les instruments qui doivent jouer 'piano' ou à l'inverse 'forte'.
Cependant, pour les oreilles des musiciens de l’orchestre, il en va autrement. Un violoniste n’entend pas le son de l'orchestre de la même façon que le hautbois qui se situe pourtant seulement à quelques mètres de lui. C'est normal, mais cela peut se révéler parfois handicapant. La meilleure façon de s’en rendre compte est d’écouter les différents exemples de notre leçon d’éveil musical qui vous permet d'être à la place des différents musiciens de l'orchestre (violons, cors, flûtes...) : Écouter les différents pupitres d’un orchestre classique.
Normalement, un orchestre classique n’est pas amplifié (sauf en plein air quand il partage la scène avec des instruments électriques). L'essentiel du son obtenu repose sur la qualité de l’acoustique de la salle. Cette précision est d'autant plus importante qu'elle vient se rajouter à ce qui a été dit précédemment : le bon dosage sonore dû à la fois par la disposition des instruments de l'orchestre et par les musiciens en fonction des nuances de jeu.
À consulter : La disposition des instruments, de l’orchestre baroque à l’orchestre symphonique contemporain.
Quelle est la différence entre un orchestre symphonique et un orchestre philharmonique ?
L’orchestre symphonique et l’orchestre philharmonique contiennent les mêmes familles d’instruments : cordes, bois, cuivres, percussions. Les instruments à clavier comme le piano ne sont pas pris en compte, même s’il existe par exemple des concertos pour piano et orchestre.
Du point de vue historique, l’orchestre philharmonique est à rapprocher des instruments à vents qui constituent le point de départ des orchestres populaires d’harmonie. C’est l’arrivée des cordes et des autres familles qui a finalement donné naissance à l’orchestre philharmonique. (« phil » de philanthrope → aimer, et « harmonique » pour harmonie).
Avec le temps, l’orchestre philharmonique a fini par se confondre avec l'orchestre symphonique qu’il représente et qu’il est réellement. Ceci explique qu’une œuvre pour orchestre philharmonique peut être exécutée par un orchestre symphonique et vice et versa.
Aujourd’hui, le mot « philharmonie » est si bien intégré dans le langage courant qu’il est à rattacher à la ville ou à l’association dont il dépend, comme le sont l’orchestre philharmonique de Radio France et celui de Strasbourg.
Pourquoi dans un orchestre symphonique, la batterie est-elle absente ?
La batterie telle que nous la concevons avec sa grosse caisse, ses toms et ses cymbales est un instrument récent (début du 20e siècle). Autant dire que sa présence n’est indispensable que pour des œuvres contemporaines. Pour autant, le classique orchestre symphonique dispose de tout un arsenal de percussions diverses, allant des timbales aux percussions légères (triangle, woodblock…) en passant par le xylophone, les cloches tubulaires, les sifflets et même la sirène !
Quelle est la différence entre un chœur et un orchestre ?
Leur point en commun est d’être des ensembles, mais des ensembles séparés. Le chœur est composé de chanteurs (choristes) qui interprètent en groupe (voix soprano, alto, ténor, baryton…). Aucun n’a pour rôle d’intervenir en tant que soliste. Le chanteur soliste – dont la voix doit logiquement dominer – se trouve sur le devant de la scène, non loin du chef d’orchestre. Quant à l’orchestre, il est composé uniquement d’instrumentistes.
Généralement, le rôle joué par le chœur est censé renforcer l’image sonore de l’orchestre en lui apportant un autre éclairage, une autre dimension, d’où la création spécifique d’œuvres pour chœurs et orchestre ; l’un n’allant pas sans l’autre, il va sans dire !
Quelle différence existe t-il entre une œuvre pour musique de chambre et une œuvre symphonique ?
Comme elle le laisse supposer, la musique de chambre est prévue pour être interprétée par un petit nombre de musiciens. Généralement destinée à un public restreint, il n’existe pas d’effectif précis. Il peut s’agir d’un trio (par exemple : clavecin, alto, violon) ou d’un quatuor à cordes. Bref, c’est le contenu de l’œuvre qui commande, bien que des transcriptions/adaptations soient toujours possibles.
Pour les mêmes raisons, l’intervention d’un orchestre symphonique doit être justifiée par une œuvre qui lui est spécialement destinée, ce qui réclame de la part du compositeur un gros investissement en temps et énergie pour « dispatcher » les différentes parties instrumentales (violon, alto, violoncelle, cor, clarinette, etc.) ; ces parties étant ensuite regroupées en une seule à l’intention du chef d’orchestre.
À quoi sert le chef d’orchestre ?
Le chef d’orchestre supervise la direction. Il est placé généralement face à l’orchestre et en hauteur de façon à être visible par tous les musiciens. Cette position stratégique lui permet d’entendre dans les moindres détails chaque instrument : le violoniste placé tout près de lui, à sa gauche, comme le cor qui se trouve à une dizaine de mètres de distance sur sa droite… Si tel n’était pas le cas, des problèmes de direction surviendraient.
Le chef d’orchestre est là pour réguler et coordonner les différents pupitres. Les orchestres fonctionnent sur une cohésion d’ensemble et le maître d’œuvre n’est autre que le chef d’orchestre (le second responsable de la « bonne marche » étant le premier violon).
Le chef d’orchestre est-il toujours indispensable ?
Pas toujours. Cela dépend de la taille de l’orchestre. Dans les orchestres à taille réduite, comme l’orchestre baroque, c’est souvent le claveciniste (où à défaut le premier violon) qui prend la direction. La place spécifique qui revient au chef d’orchestre s’est imposée d’elle-même quand des œuvres ambitieuses avec un gros effectif ont été écrites. Dès lors, des codes de direction (gestes, avec ou sans baguette) ont vu le jour pour permettre aux différents pupitres d’exécuter les nuances de l’œuvre sur différents tempi et dans une coordination orchestrale la plus parfaite possible.
L’un des autres paramètres qui explique la présence du chef d’orchestre provient aussi de la complexité des partitions apparues avec le 19e siècle. Puis, pour faire face aux différentes musiques contemporaines du 20e siècle, des chefs d’orchestre se sont spécialisés pour défendre de leur mieux « l’idée de la partition », son sens et ses particularités.
Aucune direction d’orchestre ne peut être comparée. Chacune influe sur la sonorité de l’œuvre. Suivant l’orchestre et la volonté de son chef, une même œuvre peut être dans une version, pompeuse et lourde, et dans une autre, dynamique et plus légère. Ceci souligne toute l’importance de celui qui dirige et qui fait autorité. Aujourd’hui, par respect envers les compositeurs des siècles passés, de nombreux orchestres font allégeances à l’origine des œuvres grâce à des recherches historiques poussées.
À consulter : Le rôle du chef d’orchestre.
Que contient la partition du chef d’orchestre ?
Pour diriger, le chef d’orchestre a devant lui l’intégralité de toutes les parties, contrairement à l’instrumentiste qui a seulement la partition destinée à son instrument.
À l'intérieur de sa partition, chaque famille d’instrument est représentée : violon, alto, violoncelle, hautbois, flûte, trompette, etc. Ceci explique non seulement sa grande taille, mais aussi le geste qui pousse le chef d'orchestre à tourner les pages plus fréquemment que les instrumentistes puisque, contrairement à eux, chaque page de la partition ne contient aucun retour de portée. Toutefois, si l'instrumentation de l'œuvre est peu importante, un retour de portée peut parfois prendre place.
Les portées sont superposées avec méthodologie et par section pour que la lecture de la partition soit la plus aisée possible : les cordes (violon, 2e violon, violoncelle…), Idem pour les bois, les cuivres et les percussions (qui se placent généralement tout en bas).
Est-il difficile de devenir chef d’orchestre ?
Au-delà de pratiquer correctement un instrument – souvent le piano ou le violon –, le chef d’orchestre doit avoir une vision élevée de la musique dont il a la charge. Il doit posséder une compréhension globale, mais également détaillée de l'œuvre à exécuter. Il doit connaître – plutôt plus que moins – le son et les particularités techniques (effets, tessiture, etc.) de chaque instrument qui compose l'orchestre. Cette connaissance est indispensable pour appréhender le contexte sonore de chaque partie, les difficultés de tel passage, pour ensuite les synthétiser à travers une direction d’orchestre qui produira un « son global » ; celui-ci caractérisant aussi bien la qualité et la bonne tenue de l’orchestre, que la nature et le sens donné à l’interprétation. Pour faire simple, le stade final d'une direction bien conduite consiste à concevoir l’orchestre comme un seul instrument qui joue sa partition en y apportant, par son interprétation, une personnalité.
Il n’existe pas d’école rigoureuse qui puisse permettre, contrairement à un instrumentiste, de devenir chef d’orchestre. Alors que l'instrumentiste est guidé par des conventions d’écriture et un apprentissage technique souvent précis qui lui permet de contrôler le son produit, le chef d’orchestre doit de son côté s’approprier son propre langage physique (même si des bases existent) et être dans la capacité de les transmettre. Alors interviennent les gestes, le regard, la posture, autant de signes que les instrumentistes doivent apprendre à décoder d’un simple coup d’œil, une fraction de seconde, avant qu’intervienne un changement majeur sur leur partition.
À consulter : La baguette du chef d’orchestre, à quoi sert-elle ?
Comment peut-on définir un opéra ?
L’opéra est une forme musicale qui a pour particularités d’avoir en même temps des chanteurs solistes, un orchestre, et de temps en temps un chœur. La danse peut être présente même si elle intervient par épisodes, contrairement au ballet qui repose exclusivement sur son utilisation. En résumé, nous pourrions dire qu’un opéra est une pièce de théâtre chantée (les textes parlés sont rares). Chaque opéra repose sur un livret contenant le déroulement de l’histoire avec ses intrigues.
Contrairement à aujourd’hui, au 17e et 18e siècle, les représentations d’opéra étaient populaires en parlant aux gens. C’était aussi pour les compositeurs un moyen d’échapper à des commandes imposées par la noblesse ou à vocation religieuse.
À consulter : L’opéra et ses idées reçues.
Est-il normal de ne pas tout comprendre quand on écoute un chant d’opéra ?
La première raison, et la plus évidente, provient de la langue utilisée. Tous les opéras ne sont pas chantés en français. Ils le sont dans leur langue d’origine comme l’italien, l’allemand, et dans une moindre mesure l'espagnol. La langue étrangère étant un frein, il est toujours conseillé de se munir du livret en français avant de se rendre à une représentation pour connaître l'intrigue dans ses grandes lignes.
La seconde raison se trouve dans la technique du chant lyrique qui développe un phrasé, des intonations, une puissance et une respiration qui lui est propre ; ces caractéristiques sont si aisément reconnaissables qu’elles poussent le chanteur d’opéra à ne jamais interpréter comme un chanteur de « variété ». Pour les amateurs d’opéra, cela se traduit en termes de qualité, alors que pour les autres, cela s’apparente à un « défaut de fabrication » qui pousse le chanteur à s’exprimer d’une façon qui n’est pas naturelle. Vaste débat !
La technique développée par le chanteur d’opéra rend l’articulation des mots plus difficiles à interpréter. La qualité de la diction est importante. Lors des répétitions, elle fait partie du quotidien, même si le jour de la représentation, il existe toujours une balance entre la pure interprétation technique de l’œuvre et les aspects émotionnels liés au rôle tenu.
Pourquoi les opéras sont-ils si longs ?
Aimer ou ne pas aimer un opéra repose avant tout sur la diversité de son contenu : ses rebondissements, ses effets tragiques, ses décors, sa mise en scène, son interprétation et sa musique bien sûr. C’est un peu comme si vous alliez voir un film au cinéma, sauf qu’un opéra a ses propres codes, et que ce sont ceux-là qui construisent sa force et parfois sa singularité. Pour peut-être éviter le pire, la meilleure solution est d’assister à un opéra filmé destiné au grand écran avant de se diriger vers la version scénique.
Il ne faut surtout pas oublier que des airs populaires se sont échappés de quelques opéras. On peut en entendre par exemple chez Georges Bizet (Carmen), chez Mozart (La flûte enchantée) ou chez Rossini (Le barbier de Séville). Entendre ces airs mélodieux est certainement une bonne façon de s’acclimater à l’ambiance d’un opéra, même quand on prend des chemins détournés en regardant un opéra filmé.
D'autre part, pour répondre plus précisément à la question, il existe des opéras de courte durée, comme La vie brève de Manuel de Falla qui se limite à environ une heure. Pour les autres, à éviter dans un premier temps, Parsifal de Richard Wagner ou Saint-François d’Assise d’Oliver Messiaen qui durent plusieurs heures.
À consulter : Découvrir l’opéra par style, époque ou difficulté.
Combien faut-il être pour former une chorale ?
Les chorales ne reposent pas sur un effectif précis. Elles peuvent aller de quelques individus à une centaine de membres, voire plus. Le plus important voudrait que la chorale soit équilibrée en répartissant à l’équilibre les différentes tessitures : soprano, mezzo-soprano, ténor, baryton, basse… ce qui n’est pas toujours facile à constituer.
La qualité comme le timbre de la voix comptent, bien évidemment, mais le plus important est de chanter juste dans sa partie (soprano pour les femmes, ténor pour les hommes, etc.). L’efficacité doit primer. Contrairement aux instrumentistes d’un orchestre, participer à une chorale (autre que classique) n’impose pas nécessairement la lecture de partition. Le travail repose alors sur l’oreille et la mémorisation, ce qui est souvent le cas dans l'interprétation des musiques traditionnelles et des chansons.
À consulter : Les chorales amateurs : quand chanter devient un plaisir.
Un instrument comme le piano ou la guitare est-il toujours nécessaire pour accompagner une chorale ?
Non, car de nombreuses chorales chantent des œuvres « a capella », c’est-à-dire sans instrument. Cependant, dans le cadre de la musique légère, comme la chanson, la présence d’un instrument accompagnateur apporte une dimension harmonique et rythmique, ce qui peut parfois tout changer.
Piano Web (05/2021)