RELEVER UNE MÉLODIE AU PIANO SANS SE TROMPER


LE COURRIER DES INTERNAUTES



André

Serait-il possible d'indiquer une méthode, une marche à suivre. Faut-il commencer par découvrir si la mesure est à 3 ou 4 temps, en binaire ou en ternaire ? Faut-il essayer de comprendre les temps forts ?


Piano Web

Bonjour André

Relever une mélodie demande en effet quelques précautions élémentaires pour éviter de commettre des erreurs et une perte de temps. Il existe deux façons de procéder. La première est la plus accessible et la seconde la plus approfondie.


LA PREMIÈRE APPROCHE

Elle consiste à l’aide du piano de retrouver les notes de la musique originale. Autant se faire se peut, vous devrez utiliser un moyen de lecture qui permet une manipulation aisée du défilement « stop/arrière/marche », comme peut le permettre un lecteur MP3 ou un walkman à K7 si vous avez (c’est parfois plus réactif côté manip et le défilement par petit bout est plus aisé). Certains lecteurs audio sur PC permettent de 'boucler' un passage et même de le ralentir, c'est encore mieux !

1 - L’avantage. Il permet de réaliser un relevé rapide (en fonction bien sûr de la qualité auditive de vos oreilles). Cette manière de relever une musique n’exige aucune contrainte et s’adapte très bien à un pianiste autodidacte. Elle repose uniquement sur une bonne oreille relative et une bonne mémoire auditive.

2 - L’inconvénient. Cette première approche risque fort de devenir approximatif avec le temps, puisque rien n’est écrit.


LA SECONDE APPROCHE

Elle est un prolongement de la première, mais demande des connaissances en écriture, ce qui conduit à votre première question.

1 - L’avantage. Pouvoir préciser dans le détail les ressorts de la mélodie : notes, rythmes, et de pouvoir l’écrire (à condition, bien entendu, que vos connaissances théoriques soient suffisantes). L’un des avantages, et non des moindres, est de réaliser un relevé à la cadence que vous désirez, par petits bouts, pourquoi pas ! De le communiquer à d'autres musiciens aussi.

2 – L’inconvénient. Il faut agir avec méthode. Cela demande du temps en fonction de son expérience dans le domaine du relevé et de ses connaissances en écriture.

Trois exemples de mélodie facile à relever, de quoi commencer en minimisant les erreurs d'écriture.


Les précautions à prendre

Si vous êtes dans l’incapacité de déterminer la signature (nombre de temps par mesure), vous avez plus de chances de commettre des erreurs de transcription que de ne pas en commettre. Donc, la priorité est de déterminer la mesure avant même de songer à écrire la moindre note, ceci pour éviter de tout recommencer.

En fonction de la source, mieux vaut commencer à réaliser des relevés en ayant une mélodie appuyée par un accompagnement simple, clair et précis – pas du genre « jazz » qui part dans toutes les directions, mais des musiques rythmiquement bien définies, où le rythme est bien appuyé, notamment sur les temps forts, comme dans le rock (1er et 3e temps) ou la valse (1er temps).

Des repères pour bien faire

Pour déterminer le nombre de temps de la mesure, vous pouvez vous appuyer sur les changements d’harmonie (accords). Ceux-ci sont un bon indicateur, tout comme la batterie si elle est présente (écouter le jeu grosse caisse/caisse claire).

Si nous prenons par exemple une mesure à 4 temps, il y aura le plus souvent un accord par mesure ou deux, voire un seul accord qui se prolongera sur deux mesures ou plus. L'autre repère est la constitution de cycles d'accords : quelques accords se répètent et forment une boucle = l'écriture doit l'épouser de la même façon jusqu'au dernier temps de l'ultime mesure.

Ce qui est fort rare, du moins dans la chanson, est d’avoir un accord qui chevauche la mesure suivante pour s’arrêter à la fin du premier temps de celle-ci. Dans les musiques courantes, le compositeur agit instinctivement – à cause du balancement rythmique qui l’inspire ou qui le guide – l’harmonie est alors suffisamment « cadrée » pour déterminer le nombre de temps. Vous pourrez ainsi déterminer s’il s’agit d’une mesure simple (2, 3 ou 4 temps), d'une mesure composée (6, 9 ou 12 temps) et même des mesures du genre à 5 ou 7 temps.

Pour déterminer si l’écriture est rythmiquement binaire (2 croches pour un temps en 4/4) ou ternaire (1 triolet de croches pour un temps en 4/4), c’est assez facile à repérer, car les rythmes binaires et ternaires (rock ou jazz, pour faire simple) pulsent de manière si caractéristique qu’il devient difficile de commettre l’erreur lors d’un relevé (dans ce sens, écouter la batterie est un bon indicateur).

Dans le cas d’un chant « A cappella », donc sans accompagnement, c’est plus difficile, encore que dans le cas où l’on observe les trois extraits figurants ci-dessus, il existe une symétrie rythmique reposant sur deux mesures. Bien évidemment, tout se complique quand une mélodie fait usage de syncopes, ce qui déstabilise de fait la sensation d’un rythme posé délimitant la mesure clairement.

Enfin, concernant votre seconde question : « Faut-il essayer de comprendre les temps forts ? », même si c’était le cas, cela ne modifierait en rien le contenu de l’écriture à condition, bien entendu, d’avoir utilisé la bonne signature !

Par ELIAN JOUGLA

À CONSULTER

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