LE COURRIER DES INTERNAUTES



Léo (Grenoble)

Pouvez-vous me parler du clavecin, c’est pour un devoir scolaire. Merci.



Piano Web

Pour comprendre la place occupée par le clavecin dans l’histoire de la musique, consultez déjà cette page "Origine du piano et du clavecin" qui explique notamment pourquoi l’instrument a été supplanté par le pianoforte au 18e siècle.

Seule sa forme évoque le piano à queue que nous connaissons, car tout le reste diffère, sa mécanique comme sa sonorité. Les touches sont moins nombreuses, généralement 5 octaves, ce qui explique que la taille du clavecin est aussi plus petite que les pianos actuels, en n’excédant pas 2,50 de long et 1 mètre de large.


image : Orgel otob. Heinz Albers - Clavecin à double clavier du facteur Pierre Donzelague (1716)

Il existe des clavecins à deux et même à trois claviers. L’intérêt est assez similaire à celui de l’orgue : pouvoir enrichir la palette sonore de l'instrument. À chaque touche correspond une série de cordes. Elles constituent les registres. Au moment d'utiliser l'un des claviers à sa disposition, le claveciniste modifie le jeu grâce aux tirettes manuelles (ou à des pédales sur certains clavecins).

Jusqu’au début du 18e siècle, le clavecin joue un rôle prépondérant en étant l’instrument qui conduit les autres instruments de l'orchestre. C’est l’instrument accompagnateur par excellence comme le seront ses successeurs, le piano forte, puis le piano. En plus de son rôle de soutien harmonique dans la musique de chambre, d’église ou pour le théâtre, le clavecin acquiert un répertoire qui lui est destiné.

Le clavecin trouvera sur sa route des compositeurs qui écriront spécialement des pièces à son intention durant la période baroque. Citons François Couperin (1668-1733) et Jean-Philippe Rameau (1683-1764) qui représentent les chefs de file de l'École française du clavecin et, dans une moindre mesure, Jean-Henri d’Anglebert (1628-1691) et Louis-Claude Daquin (1694-1691) - à qui l’on doit la mélodie enfantine Le coucou. Ailleurs, à l’étranger, les virginalistes anglais privilégient davantage les musiques de danse (William Byrd, Orlando Gibbons, Thomas Morley) tandis que les compositeurs allemands, à l’image de Bach ou d'Haendel, conduisent le clavecin vers les sommets de la musique instrumentale.


JEAN-PHILIPPE RAMEAU : 'TAMBOURIN', ext. de la suite en Mi mineur (clavecin, Scott Ross)

Techniquement, c’est durant le 16e et 17e siècle que le clavecin atteint sa perfection sonore grâce à l’intérêt portée par quelques facteurs, dont celle de la famille Rückers installée à Anvers. Néanmoins, le clavecin va rencontrer deux handicaps majeurs que les compositeurs soulèveront : sa faible puissance sonore et son impossibilité de jouer des nuances piano/forte.

Face à une esthétique musicale qui ne cesse d'évoluer, et malgré des défauts de jeunesse qu’un certain Mozart relèvera, l’arrivée du pianoforte précipite le désintérêt des compositeurs pour le clavecin. Toutefois, après une éclipse de deux siècles, sous l’impulsion de la pianiste et claveciniste polonaise Wanda Landowska (1879-1959), le clavecin retrouve une seconde jeunesse au cours du 20e siècle. Les compositeurs Francis Poulenc, Manuel de Falla ou encore Jacques Ibert, Bohuslav Martinů et Maurice Ohana créent une nouvelle école d'écriture. Séduits, quelques compositeurs de musique électroacoustique s'en emparent en recherchant une approche encore plus singulière. Citons l’Italien Luciano Berio (Recital I (for Cathy)) et le Hongrois György Ligeti (Continuum).

Par PATRICK MARTIAL


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