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L'ANACROUSE, SA FONCTION ET SON UTILISATION

L’anacrouse est une sorte d’énoncé mélodique qui démarre seul avant de prendre appuis sur le temps fort (ou 1er temps) de la première mesure. L’anacrouse agit comme une impulsion.


REPÉRER UNE ANACROUSE ET COMPRENDRE SON UTILITÉ

Sur une partition, l’anacrouse se présente à la façon d’une mesure qui serait incomplète. Par exemple, dans une mesure à quatre temps, une anacrouse sera toujours inférieure à cette valeur.

Premier exemple. Le début de La Marseillaise, « Allons enfants de la patrie, le jour de… »., Que constatons-nous ?

Nous sommes bel et bien en présence d’une anacrouse. Celle-ci se situe au début de la portée et dure 1 temps 1/4. Elle correspond aux mots « Allons en ». Le « fants » d’enfants signe la fin de l'anacrouse puisque tombant sur le temps fort de la première mesure ainsi que sur le premier accord (Sol majeur).


Deuxième exemple. Le début de l’« Ode à la joie » de Beethoven.

Dans l’hymne européen, aucune anacrouse n’est présente parce que la mélodie démarre sur le premier temps de la première mesure.

Il est important de signaler que ces deux exemples proviennent de chants. Or, bien souvent, l’anacrouse prend naissance à travers ce mode d’expression du fait qu’un grand nombre de langues européennes fonctionnent comme la nôtre. On dit fréquemment que la poésie entraîne à sa suite des anacrouses musicales. Toutefois, les anacrouses existent également dans les mélodies instrumentales, mais elles sont moins fréquentes.


Troisième exemple. Le début de « Joyeux anniversaire » ou « Happy Birthday ».

Cet exemple est assez particulier, car il comprend en réalité quatre départs d'anacrouse. La première, facilement identifiable, se situe au tout début. Elle commence un temps avant le temps fort de la première mesure. La seconde se trouve dans le déroulement de la partition, placé dans la mesure, au même endroit que la première, sur le 3e temps, mais faisant immédiatement suite à la fin de la première phrase (note si blanche). Chaque phrase chantée rebondit ainsi sur le même schéma.


Que doit-on remarquer encore ?

En toute logique, quand une partition débute avec une anacrouse, sa particularité est d’être accompagnée d’une mesure incomplète à sa toute fin, et comme « Happy Birthday » possède une anacrouse qui dure un temps dans une mesure à trois temps, nous aurons à la fin de la partition une mesure qui comprendra les deux temps manquants. Ainsi, la mesure terminale (la blanche) complète l’anacrouse du début pour constituer la mesure à trois temps.

Dans ce cas précis, l’anacrouse peut se révéler utile pour former une boucle parfaite reprenant sans cesse le même cycle.

Si du point de vue théorique cette perfection d’écriture existe, dans les faits, elle tient davantage de la science appliquée. En effet, il n’est pas rare de trouver des partitions qui ne respectent pas cette règle en ne tenant pas compte de la durée accordée à l’anacrouse. Il ne faut donc pas s’étonner, si vous observez des partitions qui se finissent avec une mesure complète... même en musique classique où pourtant la rigueur est de mise !


REPÉRER AUDITIVEMENT UNE ANACROUSE ET L'ÉCRIRE

S'il est facile de repérer une anacrouse sur une partition, est-ce également le cas à l'écoute d’une mélodie ?

Ce cas de figure peut se présenter si vous souhaitez retranscrire sur partition une mélodie que vous relevez à l’oreille. Plusieurs cas se présentent...

Premier cas.

Pour peu que l’on soit conscient du rythme, généralement une anacrouse est très perceptible si elle est précédée d’un accompagnement instrumental. Dans ce cas, il suffit de solfier (battre la mesure) pour se caler sur le cycle (de la mesure) et ainsi repérer le premier temps (soyez surtout attentif au rythme du batteur, mais aussi aux harmonies).

Dans le cas où la première note mélodique ne commence pas sur le premier temps, vous êtes en présence d’une anacrouse. Par exemple, un accord est joué au piano et la mélodie démarre tout de suite après.

Second cas.

La mélodie commence en a cappella ; c’est-à-dire sans aucun accompagnement préalable. Dans ce cas, la première tâche est de repérer le premier temps (ou temps fort de la mesure).

Il est important de préciser que, neuf fois sur dix, la fin de l’anacrouse chute sur le 1er temps de la mesure au moment même où les instruments démarrent. On peut aussi avoir un break de batterie annonciateur qui vient se positionner autour de l’anacrouse. Toutefois, fondamentalement, cela ne change rien. Dans certains cas, cela peut même aider, car très souvent à la fin du break les batteurs marquent le premier temps par un coup de cymbale crash.

Quand vous vous êtes bien imprégné du tempo et que vous savez précisément où se situe le premier temps et donc la fin de l’anacrouse, vous devez remonter au tout début, solfier, et normalement, au bout de quelques essais, anticiper l’écriture rythmique de l’anacrouse par déduction. C’est une question de pratique. Une question de persévérance aussi !

Voilà, vous savez tout ou presque. La suite vous appartient !

Par ELIAN JOUGLA

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5 - PIANO ET TECHNIQUE
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7 - SOLFÈGE/THÉORIE
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