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LA CADENCE EN MUSIQUE ET SON UTILISATION

La cadence (en italien cadenza) a plusieurs significations dans un processus similaire.

1 - Elle désigne la possibilité pour un compositeur de conclure un passage musical. Elle sert alors de conclusion sonore.

2 - Elle est la charpente de la suite d’accords que l’on peut construire dans un mode. Dans le mode en do majeur, on dispose de 7 accords pour les 7 degrés. Trois d’entre eux sont du mode majeur et trois du mode mineur. Le 7e degré est diminué. Ce sont les accords majeurs situés aux 1er, 4e et 5e degrés qui ont la plus grande importance. Ils se nomment tonique, sous-dominante et dominante (en do : respectivement accords de do, fa et sol). Avec ces 3 accords, le compositeur est capable de construire la cadence de base.


LA CADENCE OU L’ART DE METTRE EN FORME LA MUSIQUE

La dominante, comme la sous-dominante, peuvent aboutir à la tonique. Il existe plusieurs conclusions par rapport aux séries harmoniques. La succession ou l’enchaînement tonique/sous-dominante/dominante/tonique peut être élargi et modifié. Les grands compositeurs du 17e et 18e siècle ne s’en sont pas privés.

Dans le mode majeur, la sous-dominante mineure peut se présenter sous cette forme :

Les accords des autres degrés peuvent être pris en ajout. La sous-dominante est souvent remplacée par un accord de sixte du 2e degré :

Cette tournure apparaît généralement dans les œuvres du 18e siècle, fréquemment chez Mozart. Tous les accords peuvent être altérés. Si de cette manière la succession couvre des harmonies audacieuses, toute la musique diatonique est pourtant à la base d’une cadence élargie ou dotée de variations.

Depuis 1600, toute musique recèle une variation de la cadence, elle opère en boucle… c’est-à-dire que grâce à la cadence, cette musique revient à son point de départ. Évidemment, les tenants de l’atonal affirment que la cadence est dépassée, et c’est pourquoi ils s’en sont débarrassés.

Déjà, la musique ancienne veut retarder l’introduction de la tonalité ou de l’accord de conclusion, tout en ornementant la dominante antérieure. La manière la plus simple est de la prévoir avec un trille :

Parfois, elle est également parée d’une colorature. Somme toute, un processus semblable opère dans la forme symphonique du concerto : une cadence s’insère avant la dernière partie des premier et dernier mouvements, c’est-à-dire que l’orchestre aboutit sur un accord fortissimo s’étirant en fermata (ou point d'orgue) sur l’accord de quarte-sixte de tonique, par exemple :

Puis l’orchestre se tait et le soliste a la possibilité d’exécuter un grand phrasé solo. Il répète les thèmes principaux, les varie et les lie. Il peut ainsi explorer des tonalités éloignées.

À l’époque où les compositeurs étaient leurs propres interprètes, la cadence était généralement improvisée, notamment chez Beethoven, et à cet effet des fantaisies entières émergeaient, s’il était d’humeur à cela (je vous conseille au passage de visionner dans la rubrique VIDÉOS PÉDAGOGIQUES, la parodie des sonates de Beethoven par Dudley Moore qui porte avec humour et une certaine folie, une cadence qui n’en finit pas de conclure… du grand art !). Plus tard, la cadence a été transcrite par les grands interprètes ou alors les compositeurs la notaient eux-mêmes sur la partition, mais faisant disparaître à tout jamais son caractère improvisé.


Par ELIAN JOUGLA

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