HISTOIRE DE LA MUSIQUE : LES PIANISTES DE ROCK



RICK DAVIES INTERVIEW SUPERTRAMP

Cette page fait suite à : Rick Davis, biographie/portrait du pianiste


Même si l'histoire de Supertramp appartient au passé, celle des années 70, le groupe a apporté à la musique rock un style identifiable par tous, sans jamais avoir succombé à la facilité ou aux modes de l'époque (disco, funk…). D'une esthétique parfois proche du rock progressif, surtout dans les premiers disques, les compositions et les arrangements sont devenus au fil du temps de plus en plus pointus jusqu'à imposer un style et une sonorité toute personnelle. Évoluant doucement vers une musique aux couleurs commerciales, les compositions de Rick Davies et de Roger Hodgson ont toujours su garder une réelle authenticité, en puisant dans des mélodies accrocheuses, mais non dénué d'intérêt.


RICK DAVIES : L'INTERVIEW 'MISE AU POINT'

La tournée One More For The Road qui date déjà de 2002 sera-t-elle votre dernière tournée ?

Rick Davies : ça fait plus de 30 ans que le groupe roule. Je ne veux pas le saborder, mais je suis prêt à passer à autre chose. Nous venons tout juste de boucler une série de 75 concerts en Europe. Nous continuons à avoir un bon public sur ce continent. Nous avons un nom. Un nom qui continue à drainer les foules. C'est le bon côté de la chose. Mais l'autre versant, c'est qu'il faut entretenir tout cela. C'est-à-dire qu'il faut être fidèle à la traditionnelle formule disque-tournée. C'est un côté qui me plaît de moins en moins, car cela monopolise beaucoup de mon temps.

Que se passera-t-il à la fin de cette tournée ?

Rick Davies : lorsque nous aurons bouclé la présente tournée, je veux m'asseoir avec les autres pour en discuter. Pour ma part, après 30 ans, je sens le besoin d'envisager les choses autrement. J'aimerais bien que cette formule convienne à tous. Il va sûrement y avoir de longues discussions. Je pense que nous continuons à créer et écrire de bonnes pièces. Il serait intéressant de poursuivre dans cette voie sans être assujettis aux règles de l'industrie.

Pourquoi votre dernier album, Slow Motion, n'est-il disponible en France que par l'intermédiaire du site Internet du groupe ? Est-ce une volonté de votre part ?

Rick Davies : pour le moment ça nous convient parfaitement. Nous ne sommes pas parvenus à négocier une entente satisfaisante pour l'Amérique du Nord. Nous avons toujours été bien accueillis chez vous, et ce, dès nos débuts. C'est aux États-Unis que c'est difficile et compliqué. Nous voulons un contrat avec des conditions qui nous semblent raisonnables. Je préfère ne pas avoir de contrat qu'un contrat qui ne me plaît pas. Le problème avec les maisons américaines, c'est qu'elles visent pour ainsi dire uniquement le marché des jeunes et qu'elles sont dirigées par des gens qui n'ont pas grand-chose à voir avec la musique. C'est géré par des avocats qui ne visent pas autre chose que les profits faramineux. Pourtant, les autres marchés peuvent être aussi rentables. C'est une vision à court terme qui ne correspond pas à mes attentes.

Vous comptez donc devenir indépendant. Quels sont vos projets immédiats ?

Rick Davies : en étant maître d'œuvre et ayant plus de temps à ma disposition, j'espère bien pouvoir travailler sur deux projets de disques qui me tiennent à cœur. Le premier sera un disque que je pourrais qualifier d'intimiste : piano et voix. Point. L'autre serait un disque de blues. J'aimerais bien revisiter une dizaine de pièces. L'important, pour moi, c'est que je parvienne à y ajouter ma touche personnelle. C'est la musique qui m'a inspiré à mes débuts. C'est cette musique qui m'a donné le goût d'être musicien. Ça serait un peu une façon de boucler la boucle.

(Piano Web - 2008)


SUPERTRAMP ET LE PIANO ÉLECTRIQUE WURLITZER

La plupart des pianistes qui ont écouté Supertramp ont remarqué la place importante que tiennent les claviers dans les arrangements et en premier lieu, le piano électrique Wurlitzer. Contrairement aux groupes en vogue à l'époque qui utilisaient le Fender Rhodes, le choix du Wurlitzer était un pari risqué. Heureusement, la sonorité de cet instrument, que l'on pouvait entendre dans le What I'd Say de Ray Charles, prend une nouvelle direction sous les doigts de Rick Davies ou de Roger Hodgson.

Délaissant l'amplification à lampe pour la nouvelle version à transistor, et conjointement utilisé avec des pédales (notamment flanger et chorus), le piano électrique Wurlitzer est devenu quelque part l'emblème du son 'Supertramp'. Présent essentiellement dans les morceaux rapides, le jeu utilisé par Davies ou Hodgson sur le clavier est très rythmé, jouant sur la dynamique de l'attaque (il suffit d'écouter The Logical Song pour s'en convaincre).

Si au point de vue toucher, le piano électrique Wurlitzer est plus léger que le Fender Rhodes (comme son poids), la sonorité du Wurlitzer est globalement plus tranchante que celle du Fender Rhodes, particulièrement au niveau des basses. Mais la grande différence est dans le sustain (tenue du son) qui s'avère beaucoup plus court chez le Wurlitzer, ce qui oblige le pianiste à modifier son jeu en conséquence.

Davies et Hodgson ont parfaitement compris ce handicap et l'ont retourné à leur avantage en intégrant parfaitement l'instrument dans leurs arrangements. Dans un jeu favorisant les accords secs et répétés le Rhodes manque d'efficacité alors que le Wurlitzer répond parfaitement à cette exigence.

Par Elian Jougla.


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