HISTOIRE DE LA MUSIQUE : LES PIANISTES DE ROCK



RICK WAKEMAN, BIOGRAPHIE/PORTRAIT DU PIANISTE DE 'YES'

Rick Wakeman appartient à la lignée des claviéristes issus du rock progressif. Possédant une excellente technique, il est devenu célèbre en devenant l’un des membres éminents du groupe Yes. Sa discographie fort impressionnante s’accompagne d’une recherche musicale très personnelle et audacieuse.


RICK WAKEMAN ET LES DATES IMPORTANTES DE SA VIE

  • 1949 – Naissance de Richard (Rick) Christopher Wakeman, le 18 mai 1949 à Perivale dans le Middlesex en Grande-Bretagne.
  • 1955 – Il pose pour la première fois ses doigts sur un clavier.
  • 1957 – Il commence à étudier la musique et participe l’année suivante à un concert donné par son école où il interprète une sonatine de Clementi.
  • 1960 – À 11 ans, il intègre l’école secondaire du Comté de Manoir Drayton, non loin de Londres. Là, il y rencontre son second professeur de musique, William Herrera, et fait l’acquisition de son premier clavier électronique.
  • 1962 – Rick Wakeman remporte plusieurs concours et il aborde l’étude de l’orgue d’église.
  • 1963 – Il rejoint un orchestre de blues, The Atlantic Blues, mais quitte la formation deux ans plus tard pour rejoindre The Concords.
  • 1967 – Après avoir obtenu le degré supérieur du Conservatoire de musique Royal, il devient professeur et joue avec le Ronnie Smith Band.
  • 1968 – Il poursuit ses études musicales, toujours au Conservatoire de musique Royal, en apprenant la clarinette et l’orchestration.
  • 1969 – Rick Wakeman devient musicien professionnel et participe à de nombreuses séances de studio : Cat Stevens, T. Rex, Elton John… L’année suivante, il itravaille à la réalisation de l’album Dragonfly des Strawbs.
  • 1971 – Il achète l’un des premiers synthétiseurs Minimoog, joue du Mellotron dans l’album Hunky Dory de David Bowie, et entame une carrière solo tout en succédant au premier clavier du groupe Yes, Tony Kaye. Seront enregistrés les LP Fragile, Close To The Edge, Tales From Topographic Oceans correspondant à la période rock progressif du groupe.
  • 1974 – Rick Wakeman quitte Yes et continue à se consacrer à la seconde phase de sa carrière solo. Après avoir enregistré l’album concept The Six Wifes of Henry VIII en 1973, il sort Journey To The Center To The Earth basé sur le roman de Jules Verne (Voyage au centre de la Terre).
  • 1975 - Journey To The Center To The Earth devient disque d’or. Wakeman produit la BO du film Lisztomania de Ken Russell.
  • 1976 – Rick Wakeman réintègre Yes, avec lequel il enregistre les albums Going For The One et Tomato l’année suivante.
  • 1980 –Wakeman quitte le groupe Yes une seconde fois à cause de différends musicaux.
  • 1982 – L’album Cost of Living place en vedette des œuvres narratives de Robert Powell.
  • 1989 - Anderson, Bruford, Howe et Wakeman forment Yes East.
  • 1995 – Il écrit sa biographie Say Yes et enregistre un disque de piano solo : The Piano Album.
  • 1998 – Wakeman est hospitalisé pour une pleurésie.
  • 2004 – Parution de l’album Yes Acoustic.
  • 2008 – Sortie du DVD consacré au spectacle de la BBC Grumpy Old Picture Show.
  • 2009 – Il devient professeur honoraire au Collège of Music de Londres.

© Aureliomoraes30 - Rick Wakeman (live Sao Paulo, Brésil -2012)

RICK WAKEMAN : MORNING AS BROKEN (piano solo)

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RICK WAKEMAN, UN MUSICIEN CURIEUX DE TOUT


L’enfance de Rick Wakeman est plutôt heureuse. Dans sa famille, on est un peu tous musiciens. Son père joue du piano, sa mère chante et même un de ses oncles joue de l'ukulélé. À l’âge de six ans, Rick reçoit ses premières leçons de piano avec Mme Symes. Ensuite, ce sera le redoutable M. Lewis, dont l’autorité se mesurait aux coups qu’il donnait sur les doigts des enfants. Fort heureusement, Rick échappera à ce genre de punition et le remplacement de M. Lewis par Mlle Dennis, mis les élèves plus en confiance. C’est à cette époque que Rick joue une sonatine de Clementi pour la fête des écoles. Il n’a alors que 9 ans.

En 1959, il est admis à "Drayton Manor Gramar School". Son professeur de musique, William Herrera, est un homme qui sait stimuler ses élèves. Rick réussit son premier examen de piano avec mention. Il en sera de même aux huit examens qui suivront. Sa passion pour la musique le conduira à explorer d'autres univers sonores, comme la clarinette, qu'il découvre avec le professeur William Herrera.

1962 sera l’année de la rencontre avec l’orgue. À la maison, ses parents lui offrent un tourne-disque pour la Noël. Le trompettiste et chanteur de jazz Kenny Ball, le chanteur écossais Lonnie Donegan et le pianiste Russ Conway tourneront en boucles au point d’agacer les voisins.

L’année suivante, c’est la première expérience en groupe avec The Atlantic Blues, plus célèbres pour leur enthousiasme que pour leurs prouesses musicales. En 1965, il les quitte et rejoint The Concords. Avec eux, il joue lors des mariages et des anniversaires. Rick est content, car il commence à gagner un peu d’argent de poche en jouant de la musique.

Inspiré par Eric Clapton, il monte son premier groupe de rock en 1966, Curtled Milk (Lait Caillé). La même année, il joue à la BBC avec l’Ensemble James Royal. Par la suite, il rejoint le groupe de Ronnie Smith où il sera congédié rapidement pour ne pas avoir pris la musique de danse assez au sérieux. C’est là qu’il rencontre Ashley Holt, le chanteur qui allait quelques années plus tard participer activement à sa carrière professionnelle. Fin 1968, il commence à faire des séances pour la maison de disques Regal Zonophone…


LES DÉBUTS PROFESSIONNELS ET YES

Cet organiste et compositeur anglais, en dehors d’avoir croisé la route de Cat Stevens ou de David Bowie, se fait connaître en 1969 quand il se joint aux Strawbs. Laissant déjà derrière lui des tiroirs remplis de photographies souvenirs en noir et blanc, Rick attire l’attention des médias. Ses prestations sont tellement remarquées, qu’il deviendra en un temps record un musicien de studio émérite, participant à de nombreuses séances d’enregistrement pour divers artistes et groupes : Black Sabbath, Cat Stevens (Morning Has Broken étant le plus mémorable), Mary Hopkins, Clive Dunn, Elton John, David Bowie, Lou Reed, Des O'Connor, la Magna Carta, Al Stewart, Ralph McTell, etc.

En 1971 est enregistré le deuxième album avec les Strawbs, From The Witchwood. Malgré quelques réussites comme le titre A Glimpse of Heaven, Rick Wakeman décide de quitter le groupe pour rejoindre Yes. La présence de Rick Wakeman au sein du groupe Yes va avoir de lourdes conséquences sur l’orientation musicale du groupe. L’enregistrement du disque Fragile - encore aujourd’hui considéré par beaucoup comme la quintessence du style rock progressif - porte tous les stigmates d’une musique élaborée et complexe. Rick produit le hit Roundabout et devient bientôt le centre d’intérêt de la formation ; lors de la seconde tournée US de Yes au printemps 1972, il sera même rajouté « with Rick Wakeman » sur le programme.

C’est de 1971 à 1974 que le groupe Yes va enregistrer ses disques de références. Après Fragile, paraîtront les incontournables Close To The Edge et Tales From Topographic Oceans.

Mais l’ambitieux Wakeman, qui ne compte pas s’arrêter en si bon chemin, tente en parallèle une aventure qu'il compte bien conduire sous sa seule responsabilité. Il signe un contrat avec "M. Records" et enregistre Catherine Of Aragon dans les studios "Trident" de Londres, et début 1973, il publie son premier album solo que lui inspirent les six femmes d’henry VIII (The Six Wifes of Henry VIII) ; ce qui lui vaudra d’être sacré meilleur spécialiste des claviers dans les référendums américains et européens.

Journey To The Center Of The Earth (inspiré de l’œuvre de Jules verne : Voyage au centre de la Terre), est enregistré en janvier 1974 au Royal Festival Hall de Londres et est publié peu avant son premier départ de Yes à l’été 1974. Le disque devient vite un énorme succès et Wakeman effectue des concerts triomphaux à travers le monde avant de réaliser The Myths And Legends Of King Arthur And The Knights Of The Round Table (inspiré des Chevaliers de la Table Ronde), début 1975, avec un orchestre de 45 exécutants, 56 choristes et son propre groupe de rock composé de Barney James et John Hodgson (percussion), Ashley Holt et Gary Hopkins (chant), Jeffrey Crampton (guitares) et Roger Newell (basse).

Fin 1975, début 1976, il enregistre son quatrième LP au château d’Hérouville, près de Paris, dont il rétablit la réputation, et apparaît dans le rôle du dieu scandinave Thor pour le film de Kurt Russel, Lisztomania, auprès de Roger Daltrey.

Après un court passage de nouveau dans Yes, il enregistre en 1978, Rhapsodies, un double album produit par Toni Visconti. La fin de la période rock progressif touchant à sa fin, certains critiques prétendront, à tort ou à raison, que les différentes expériences musicales conduites par Wakeman ont contribué à l’émergence du punk. Durant cette époque trouble, Rick Wakeman et Yes étaient très à la mode ; en 1979, le claviériste venait d’enregistrer Maybe ’80 qui renaîtra sous le titre Rock’n’ roll Prophet.


RICK WAKEMAN : CATHERINE OF ARAGON (de "The Six Wifes of Henry VIII")

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LES ANNÉES 80/90

Rick Wakeman est un passionné de football et de voitures de sport. Il conduit sa vie à toute allure. Sa passion soudaine pour la pratique du golf n’est peut-être pas un hasard. Ce sport lui fait du bien. Son caractère nerveux, impatient et ambitieux lui sera reproché et jouera parfois en sa défaveur. Les débuts des années 80 sont difficiles. Il se sépare de sa femme Danielle Corminboeuf et quelque temps après son père décède. Aucun de ces tristes événements n'est à rattacher avec la musique du film d’horreur qu’il compose en 1981, The Burning.

Les disques vont se succéder, parmi lesquels plusieurs albums New Age inégaux. Cependant, certains disques sortent du lot. C’est le cas de Cost of Living en 1982, avec des paroles de Tim Rice qui mettent en vedette des œuvres narratives de Robert Powell ; Charisma, qui verra la participation de Steve Harley, de Jon Anderson et de Chaka Khan ou encore Time Machine en 1987, destiné à un spectacle sur glace.

À la fin de la décennie, quatre des anciens membres de Yes – Anderson, Bruford, Howe et Wakeman – se réunissent pour former Yes East et entreprennent une tournée mondiale. Malgré des ventes toujours aussi importantes (l’album Union se vendra à près de deux millions d’exemplaires), une fois de plus, Rick se lasse de ces suites de concerts qui lui semblent interminables. On ne compte plus les aller-retours rocambolesques qui se produira entre lui et le groupe Yes !

Dans les années 90 et 2000, Rick va enregistrer, entre BO, studio, scène et ses participations avec Yes, une soixantaine d’albums. Il lui reste même du temps pour écrire son autobiographie Say Yes en 1995, qu’il dédie à son père et où il révèle le côté sombre de sa vie sentimentale (il s’est marié trois fois), la crise cardiaque qu’il a eue à 25 ans et sa longue lutte vers la célébrité, non sans distiller au passage quelques pointes d’humour qui le caractérise. La même année, il laisse de côté ses synthétiseurs chéris le temps d’enregistrer un album de piano solo, The Piano Album. À l’écoute, on se pose même la question pourquoi un tel album n’a pas existé plus tôt. Les compositions sont originales, danses, et ne courent après des artifices techniques comme c’est le cas parfois avec Yes.

Rick Wakeman est un compositeur éclectique. Prétentieuse et insupportable si elle est prise au premier degré, son œuvre quelque peu mégalomane est, avec du recul, inoffensive. Pour lui, chaque nouveau projet est un défi qu'il relève par fierté et qu'il conduit le plus souvent à terme. Ainsi, pour amasser des fonds afin de sauver l’Eglise United Reform de Camberley qui avait besoin d'un nouvel orgue, Rick composa une pièce instrumentale composée de quatre évangiles. Et, pour que le projet convienne à la grandeur de sa musique, il s’entoura du ténor Ramon Remedios et du narrateur Barfield Morgan.

C’est à partir de l’album studio Cirque Surreal, en 1995, que ses fils Adam puis Oliver participeront épisodiquement à la carrière de leur père, soit comme directeur artistique, soit comme claviériste ou compositeur. Leurs noms seront associés à plusieurs albums de Rick, mais également au sein de Yes où Olivier prendra la relève de son père de 2008 à 2011.

En 1998, Rick doit être hospitalisé en soins intensifs pour une pleurésie. Il en sort très amaigri, mais n’écarte pas les émissions de télévision et de radio auxquelles il est invité.

Tout comme des milliers d’autres artistes, le passage à l’an 2000 se doit d’être fêté dignement. Pour Rick Wakeman, l’opportunité d’enregistrer un nouveau disque ne se fait pas attendre. Ce sera une nouvelle fois un disque uniquement dévoué au piano. Influences classiques et rock collaborent étroitement comme sur The Piano Album. Deux ans plus tard, il renouvellera l'expérience une troisième fois en mettant seulement au programme le répertoire de Yes (The Yes Piano Variations).

En 2004, Yes Acoustic est enregistré et publié à la suite de l’immense popularité rencontrée par la tournée du groupe en acoustique. L’année suivante, il devient animateur radio pour une émission hebdomadaire consacré aux héros du rock, Planet Rock. Le programme sera diffusé à partir de Norwish tous les samedis en compagnie de son vieil ami David Hoffman. Rick annonce alors sa dernière tournée avec Yes, mais sera-t-elle vraiment la dernière ? Toujours est-il qu’il réfléchit à la construction d'un nouveau studio après avoir perdu celui de Wambley ; la municipalité ayant décidé que le parking du nouveau stade devait être construit à sa place. Les événements se succèdent... Le projet, avec son vieux complice Jon Anderson, d'une tournée acoustique piano/voix en Grande-Bretagne prend forme et crée la surprise partout où le duo se produit.

L’année 2008 voit la sortie du DVD consacré au Grumpy Old Picture Show, un succès très populaire que la BBC relaye, et dans lequel on peut voir Rick dans un one-man-show hilarant où l’artiste retrace la vie extraordinaire, des temps et des escapades de « Grumpy Old Wakeman », avec l’appui de photographies inédites et de musiques préenregistrées. C’est cette année-là qu’il décide d’orchestrer une grande partie de son œuvre pour orchestre symphonique, chœur et piano avec son grand ami Guy Protheroe. Les concerts ont lieu en Bulgarie et au Chili et rencontrent un énorme succès. Mais ce n'est pas tout ! Le livre Grumpy Old Rockstar issu de son one-man-show reçoit des critiques dithyrambiques et séjourne dans le top 40 des best-sellers pendant plusieurs semaines.

À la fin des années 2000, Rick Wakeman reçoit le titre de professeur honoraire au Collège of Music de Londres, et devient également le président honoraire de la "Classic Rock Society" ; une organisation du Royaume-Uni qui contribue à promouvoir le rock classique et progressif.


RICK WAKEMAN ET LES CLAVIERS

Bien qu’étant avant tout un pianiste accompli, tout comme Keith Emerson, Rick Wakeman a compris que les claviers électroniques devaient faire partie de son univers musical. Entre ses mains ont défilé une quantité impressionnante d'instruments, ARP et Moog en tête. Cependant, à l'orée des synthétiseurs analogiques, le pianiste de Yes ressentait une vive attirance pour le Mellotron, un clavier bien à part qui reproduisait des sonorités d'instruments acoustiques, tout simplement en utilisant des bandes magnétiques préenregistrées. Il était idéal pour produire des ensembles à cordes, des cuivres ou des chœurs. On peut l'entendre dans les premiers albums de Yes, Fragiles, Close To The Edge et Tales From Topographic Oceans, ainsi que pour les albums solo The Six Wives Of Henry VIII et White Rock. L’instrument étant capricieux, l’histoire raconte qu'un jour, il avait décidé de prendre de l’essence et d’y mettre le feu. Cependant, lors d’un interview en 2010, le claviériste démentira les faits.

Rick Wakeman a ensuite travaillé avec David Biro pour développer le Birotron qui, sur le principe, ressemble étrangement au Mellotron, mais à la différence près que les bandes magnétiques sont remplacées par un format plus populaire à l'époque, la cartouche 8 pistes. En raison de l'avènement de claviers numériques de l'époque, et des composants coûteux utilisés dans la fabrication des instruments, la Birotron n'a jamais été un succès commercial ou technique.

Seuls 35 Birotrons seront produits. Toutefois, l’instrument aura attiré la curiosité de quelques groupes célèbres, à commencer par les Beatles. Aujourd’hui, ses sonorités peuvent être reproduites avec des synthétiseurs numériques tels que le Roland Fantom, le Korg Kronos, ou le Korg Oasys. Quant à Wakeman, l’histoire raconte que, sans y avoir mis le feu, il l’aurait jeté après qu’il soit tomber en panne lors d’un concert.


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