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TRAVAILLER LES GAMMES DANS L'OBJECTIF D'IMPROVISER

On dit souvent que travailler les gammes est un excellent exercice technique pour développer la force et l’agilité des doigts, et que grâce à leur apprentissage, le pianiste est en mesure de mieux connaître les subtilités des tonalités. Si cet argument est recevable, il pose néanmoins le problème de son application quand la gamme n’est plus un exercice de vélocité, mais un support pour, par exemple, improviser.


LA CRÉATION DE MOTIFS

Nous avons abordé dans une des leçons consacrées à la technique des gammes, l'importance du doigté, de sa logique, et de la particularité de la disposition des touches du clavier (voir le cours).

Cependant, il est possible d'élever l’intérêt du travail d’une gamme en utilisant des motifs mélodiques. Les exemples qui illustrent ce cours sont basiques et destinés à comprendre l’intérêt de cette pratique qui consiste à réarranger l’ordre des notes de la gamme afin de créer un phrasé technique différent.

Pour commencer, voici un premier exemple qui présente la gamme de Do majeur montée et descendue par une succession de tierce.

Exemple 1

Ce premier motif est révélateur d’une chose importante. En effet, on comprend immédiatement qu’il est impossible d’appliquer le « doigté classique », à savoir : 1(do), 2 (ré), 3 (mi), 1(fa), 2 (sol), 3 (la), 4 (si) 5 (do) en montant la gamme (de même en descendant).

Le doigté écrit sous la portée est facile à contrôler à vitesse réduite. En revanche, joué plus rapidement, il nécessite une technique parfaitement maîtrisée pour éviter la faute. L’important dans ce premier exemple est d’être vigilant concernant le resserrement du pouce après le 4e doigt.

Un autre doigté peut-être envisagé, mais il est techniquement plus difficile, voici ce qu’il donne :

En montant : « 1 3 2 4 3 5 1 3 2 4 3 5 1 3 2 »

En descendant : « 5 3 4 2 3 1 5 3 4 2 3 1 3 1 2 ».

On remarquera qu'en descendant le resserrement du pouce s’effectue après le 5e doigt, ce qui, là aussi, n’est jamais envisagé dans le « doigté classique ».

Remarque : Quand c’est envisageable techniquement, il est de votre intérêt de ne pas recourir toujours à un même doigté, ceci pour s'obliger à une certaine flexibilité technique (ce que réclame souvent l'improvisation).

Voici à présent le même motif présenté dans une autre tonalité, en Fa#.

Pourquoi cet exemple ? Uniquement pour que vous compreniez que chaque changement de tonalité implique une observation bien plus approfondie de la gamme préalablement travaillée de façon « classique ».

Exemple 2

Remarque : La possession d’une gamme via un motif comme celui-ci (ou d’autres) crée un phénomène de perturbation de l'acquis "classique". Je vous rassure, rien de dangereux ! Il faut simplement un temps d’adaptation. Quand on a travaillé pendant longtemps de manière linéaire (horizontale) une gamme avec son « doigté standard », la revoir avec de la verticalité (ici en tierce) provoque un bouleversement de sa vision et des gestes mécaniques. C'est normal !

Dans les faits, cela signifie aussi que travailler une gamme avec son doigté « classique » n’est qu’une approche superficielle, et qu’il est de votre intérêt de les entreprendre ainsi. Cela représente un travail considérable, mais justifié. Il trouvera sa réponse du jour où vous souhaiterez aborder l’improvisation et sortir de la « gamme classique » pour « retomber sur vos pattes » avec un doigté qui vous guidera à coup sûr.

L'exemple suivant repose sur une mesure composée en 6/8. Le doigté écrit sur la partition est facile à mettre en œuvre, mais vous pouvez aussi utiliser ce doigté alternatif plus esthétique qui donne :

En montant : « 1 2 3 2 3 4 1 2 3 2 3 4 1 2 3 2 3 4 1 2 3 2 »

En descendant : « 4 3 2 3 2 1 4 3 2 3 2 1 4 3 2 3 2 1 3 2 1 2 », ou encore celui-ci, toujours en descendant : «  5 4 3 4 3 2 3 2 1 5 4 3 4 3 2 3 2 1 3 2 1 2 ».

Exemple 3

Le même motif dans la tonalité de Si b

Exemple 4

Il est possible d’utiliser le même doigté que celui en Do (3e exemple), mais si l’on veut se rapprocher du doigté standard de la gamme de Si b, voici une autre formule plus « académique » :

« 2 1 2 1 2 3 2 3 1 2 1 2 1 2 3 2 3 4 3 4 5 4 ».

Plus difficile est ce troisième motif, toujours en montant et en descendant…

Exemple 5

EN CONCLUSION

Ces différents motifs devraient vous permettre d’avoir un avant-goût de la transformation d’une « gamme classique » en « autre chose ». Je ne peux que vous conseiller de créer vos propres motifs en explorant, par exemple, d’autres intervalles comme la quarte et la quinte. Le but de cette approche est bien entendu d’améliorer la « vision » des gammes pour ensuite les adapter au mieux dans des phrasés improvisés.

Bon courage !

Par ELIAN JOUGLA

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3 - HARMONIE
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