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PRÉSENTATION ET UTILISATION DES ACCORDS CHIFFRÉS AU PIANO

Ce petit cours permettra de mieux comprendre les quelques subtilités qui entourent un accord chiffré quand il est utilisé pour accompagner une mélodie. Position fermée et ouverte, renversement et continuité harmonique sont au programme.


PETIT RAPPEL CONCERNANT L'ACCORD ET SES INTERVALLES

Un accord, quel qu’il soit, est composé de l'émission simultanée d'au moins trois notes différentes pouvant être réunies en tierces superposées quand il est joué en position fondamentale (la fondamentale étant la note de départ qui sert à calculer l’accord. Exemple : accord de Si majeur = fondamentale la note si).

Puisque la gamme contient sept degrés (ou sept notes), cela signifie que l’on peut arriver à empiler jusqu’à sept notes par tierces successives. En partant de la fondamentale do, nous aurons : do, mi, sol, si, ré, fa, la.

La dernière note (le la) correspond à un intervalle de 13e. Si nous continuons à « monter », nous aboutissons de nouveau à un do, sauf que cet intervalle de 15e n’est en fait que la fondamentale jouée deux octaves au-dessus.


LA POSITION D’UN ACCORD AU PIANO

Quand un accord est mentionné dans une grille ou sur une partition, cela ne signifie pas que celui-ci est statique. Une fois l’accord posé sur le clavier du piano, il est important que celui-ci prenne vie musicalement.

En dehors de son marquage rythmique (blanche, noire, croche...), l’accord peut se déplacer à différentes hauteurs du clavier (cas du renversement), mais il peut également avoir une position qui le conduit à disposer les notes qui le composent de différentes façons. On parle alors de position fermée et de position ouverte (open chord).

Ci-dessous, un exemple d'un même accord (un Do majeur) dans différentes positions :

Remarque : la position fermée est techniquement la plus facile à utiliser (le nombre de positions est limité). Du point de vue pianistique, il existe trois bonnes raisons pour que son usage ne soit pas minoré :

  • 1. Quand on découvre les accords au piano pour les travailler.
  • 2. Quand on utilise des accompagnements automatisés sur clavier électronique.
  • 3. Quand un accord de type ‘ouvert’ est mal approprié, par exemple quand la position choisie se heurte aux notes de la mélodie (en cas de chevauchement ou de recouvrement).

DE L’ÉTAT FONDAMENTAL AUX RENVERSEMENTS

Lorsque la fondamentale de l’accord est à la basse, l'accord est dans son état fondamental. C’est en partant de cette position que l’on calcule un accord : accord majeur, mineur, diminué, 7e, etc.

Lorsqu'une note de l'accord autre que la fondamentale est à la basse, l'accord est dit ‘renversé’. Tout en conservant la position (fermée) de l’accord, on modifie simplement l’ordre des notes.

Dans le cas des accords dits fermés, le nombre de renversements est toujours proportionnel au nombre de notes qui les composent. Par exemple, pour un accord composé de 4 notes, comme un accord de 7e, nous aurons trois renversements en plus de la position fondamentale.

Une petite astuce pour réaliser un relevé harmonique : si vous souhaitez trouver le nom d’un accord écrit renversé dans une partition (fermé ou ouvert), vous devez recomposer l’accord dans sa position fondamentale, c’est-à-dire dans son état de tierces superposées. Pour cela, il faut utiliser la note la plus élevée et l’abaisser d’une octave et faire de même avec les autres notes de l'accord jusqu’à obtenir un alignement d’intervalles par tierce.

L’exemple ci-dessous permet de résoudre une position ouverte - difficile à décoder à première vue - en 4 étapes successives pour aboutir à la position fondamentale et claire de l’accord de G7.


UTILISER L’ACCORD DANS L’ESPACE ET LE TEMPS

À présent, nous possédons une vision théorique plus claire de l’étendue d’un accord et de ses différentes présentations au piano. Ce qui suit, tout en restant simple, sous-entend que vous possédiez un minimum de connaissances et de pratiques concernant les accords.

Le fait de connaître et de pratiquer différentes positions d’un même accord permet au pianiste de se libérer de l’enclave purement théorique. Dans aucune « partition moderne » (clé de sol et chiffrage harmonique) - et encore moins dans une grille d’accords -, il ne vous sera présenté une solution clé en main. Il vous appartient donc de trouver la position de l'accord qui, à votre oreille, semblera convenir le mieux. Néanmoins, il existe quelques approches techniques pour faire varier un accompagnement, même composé d’accords majeurs ou mineurs (le principe restant pratiquement le même pour des accords plus complexes).

La plus connue et la plus simple de ces techniques de présentation d'accords s'appelle la continuité harmonique. Voici son principe qui se déroule en deux phases :

  • 1. Tant que la nature d'un accord reste inchangée, vous pouvez modifier sa position et/ou son renversement (sans toutefois gêner l’exécution de la mélodie à la main droite).
  • 2. Quand vous passez à l'accord suivant, vous devez conserver la ou les notes communes appartenant aux deux accords (l'ancien et le nouveau).

Prenons un exemple...

Nous avons un accord de Do majeur (do, mi, sol) suivi d’un Sol majeur (sol, si, ré), la note commune aux deux accords sera le sol. Cette note deviendra la 'note pivot' qu’il faudra conserver impérativement. De fait, votre main gauche bougera peu. Par exemple, si vous avez choisi la position sol, do, mi pour votre accord de Do majeur à la main gauche, la position sol, si, ré conviendra parfaitement pour le Sol majeur. Le principe, tout en étant simple, demeure efficace.

Dans l’exemple ci-dessous basé sur l’enchaînement des accords Do et Fa majeur, les petits tirets vous indiquent les notes communes. Comme vous pouvez le voir, rien n’interdit le renversement des deux accords à l’intérieur d’une même mesure, cela permet de faire moduler la couleur de l’accord plutôt que de reconduire une même position.

Dans le dernier exemple ci-dessous, vous remarquerez que l’accord de Do majeur débute par un renversement (sol, do mi). La fondamentale n’est donc plus en basse. Ce petit inconvénient donne à la couleur de l’accord une moins grande « stabilité ». La fondamentale est comme sous-entendue.

De fait, le renversement de l’accord de Do majeur doit être perçu plutôt comme une position induite par la mélodie (renforcement de la note mélodique mi) que comme un renversement obligé.

Par ELIAN JOUGLA


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