LES QUESTIONS DU CANDIDE
Depuis quelque temps, vous hésitiez, mais aujourd’hui, votre décision est prise : vous êtes prêt à suivre des cours dans une école de musique. Cela faisait trop longtemps que vous aviez le sentiment de ne plus avancer, de rester bloqué à la moindre difficulté… Il fallait réagir ! Seulement, choisir une école de musique n’est pas facile…
En France, si les écoles de musique sont nombreuses, toutes ne reposent pas sur les mêmes valeurs, ni sur les mêmes exigences. Souvent, leur mode de fonctionnement s’adresse à un public particulier : enfant, adulte, amateur, professionnel, et intègre ou pas certains types d’enseignement : cours particulier, cours collectif, classe d’ensemble, stage, formation professionnelle...
Des questions viennent en tête, du genre : Dois-je choisir l’école de mon village, de mon quartier, ou bien dois-je m’aventurer dans une structure plus spécialisée, quitte à utiliser mon véhicule pour m’y rendre ? Ensuite, comment choisir entre un établissement privé, une école municipale ou une école parrainée ? Quelles sont leurs différences ? Un tarif élevé est-il toujours justifié ? La qualité de l’enseignement suit-il le même chemin ? S’il vous est difficile de trouver la réponse à ces questions et à bien d’autres, alors lisez ce qui suit…
Tout d’abord, avant de choisir une école de musique, vous devez définir vos principaux objectifs. Un peu d’organisation ne peut pas nuire, bien au contraire…
Cinq points importants doivent guider votre décision :
À présent, regardons chaque point en détails…
Les questions à se poser sont les suivantes…
Notre enquête réalisée il y a quelques années avait relevé le manque de fiabilité d’un nombre important de sites et de réseaux d’annuaires de professeurs. Aujourd’hui, rien n’a changé ou presque. Cela aurait même prit une allure ascendante… alors méfiance.
Il existera toujours des hypnotiseurs, des charlatans, prêt à vous faire croire à l’incroyable. Leurs méthodes sont toutes désignées pour être les meilleures et les plus rapides. C’est du commerce parfois/souvent éhonté, mais il existe ! Sur le fond, il n’est pas difficile d’être plus rapide que l’enseignement des conservatoires et des écoles de musique, surtout si le but à atteindre est moins élevé et que le temps passé est de moindre importance. Qu’un professeur ou une méthode vous apprenne en quelques cours un morceau de rock, de blues ou une chanson composée de quelques accords ne relève pas de l’exploit. La question la plus importante à se poser est la suivante : Et après, que faisons-nous ? En d’autres termes, quel est le suivi sur le long terme.
Les professeurs de musique peuvent être classés en trois catégories :
En toute logique, le but d’un professeur n’est pas d’en mettre plein la vue à son élève. Dans le cas contraire, évitez-le, sinon applaudissez à la fin et demandez le rappel ! Autre bévue, celle qui consiste à utiliser un langage façon ‘Einstein’. Prendre un cours, ce n’est pas aller dans un amphithéâtre pour assister à une leçon d’un orateur tout en regardant son voisin pour voir s’il a compris ! En quittant le professeur, vous devez avoir le sourire plutôt qu’une tête d’enterrement ou un stress que vous aurez du mal à surmonter. Enfin la vitesse. Le professeur doit aller à la vôtre et non imposer la sienne. Cela a déjà été évoqué à plusieurs reprises dans le site, mais cela ne fait pas de mal de le répéter une fois encore ! Dans le cas où vous seriez plusieurs dans le cours, il ne faut pas hésiter à intervenir si l’on se sent dépassé. Évidemment, si ce genre d’accident se produit trop souvent, cela signifie que les cours ne sont pas adaptés à votre niveau. Le mieux est d’en changer immédiatement. En toute logique, un prof attentif à ses élèves remarque s’il existe un malaise et il doit intervenir immédiatement (ou après le cours) pour avoir des explications sur ce qui se passe.
En France, trois groupes se dégagent lorsqu’on analyse les principales caractéristiques des écoles de musique, chacune s’adressant apparemment à un public bien précis :
Les écoles dites « municipales » sont des organismes privés ou publics ou semi-publics, c’est-à-dire bénéficiant d’une structure relativement autonome, mais financés par les municipalités. Elles sont responsables devant leur Conseil Municipal de la gestion de leurs affaires, et dans une moindre mesure de la qualité de leur enseignement.
La plupart ont été créées dans les années 70. Les écoles municipales proposent au public un large éventail d’instruments. Le piano et la guitare sont les instruments dominateurs, suivis de la flûte, du violon et des percussions.
Les écoles municipales sont des outils de vulgarisation de la musique. Elles accomplissent souvent cette mission avec succès, puisque le nombre de leurs élèves se situe en moyenne entre 300 et 500 élèves dans les villes de moyenne importance. Un chiffre qui est en constante évolution année après année.
Les élèves viennent en général deux à trois heures par semaine : cours d’instrument, solfège et classe d’ensemble. Un programme complet qui explique assez bien le côté attractif de ce genre d’école, d’autant plus que côté tarif, celui-ci est généralement financé pour une part importante par le contribuable. Les prix peuvent être inférieurs de deux à trois fois à ceux pratiqués par les autres formes d’école. De plus, les écoles municipales de nature semi-publique tiennent un rôle d’animation culturelle dans leur commune en produisant des fêtes, des concerts ou des concours, apportant au passage un éventuel plaisir, voire un indispensable plaisir aux oreilles attentives des parents d’élèves. Ultime avantage des écoles municipales, c’est d’avoir créé un enseignement de proximité et abordable au cœur même de la commune. Plus besoin d’aller se déplacer dans la grande ville voisine pour suivre des cours de musique !
Les écoles municipales ont également leurs points faibles : un nombre important d’élèves par classe, ce qui ne peut, dans un enseignement artistique, que nuire à la qualité du « suivi » pédagogique. Seconde faiblesse, le manque d’approfondissement des styles et des instruments abordés. En d’autres termes, la faiblesse relative du niveau.
Parfois, certaines municipalités jouent la carte ‘élitiste’ en orientant les meilleurs élèves vers le conservatoire régional au bout de deux ou trois de pratique instrumentale. C’est une façon de désengorger le nombre de demandes faites auprès des CNR, mais aussi une façon de reconduire le budget culturel de la municipalité, car celle qui est déléguée obtient habituellement des avantages ; avantages qui ne sont pas toujours connus des élèves inscrits, puisque cela n’est pas du ressort de la musique, mais du domaine économique et intercommunal (sous-entendu avantages financiers, prêt de matériel, sans oublier les raisons politiques qui s’y immiscent de temps en temps).
Les écoles municipales sont destinées à un public qui désire s’initier à la musique sans chercher un enseignement spécialisé ou « haut de gamme », ou dont les moyens financiers sont limités. La proximité géographique intervient aussi et prend le dessus sur toute autre décision lorsque la commodité ou la facilité tient une place importante (manque de temps, horaires, commodité des transports urbains...). Les écoles municipales servent également de test avant de se lancer dans une aventure musicale plus poussée en se rendant dans la ville voisine pour suivre des cours auprès d’un organisme indépendant.
Les écoles dites « parrainées » ont des facilités auprès de certaines grandes marques de matériel musical, en particulier la possibilité de se réclamer de leur nom. Elles sont nées de la ‘japonisation’ du matériel musical dans les années 80. Les marques les plus représentées sont Yamaha, Tama/Paiste, Technics, Suzuki, et Hohner.
Ces écoles ont le plus souvent une assez grande indépendance vis-à-vis de leurs parrains, et leurs rapports se situent quelque part entre de simples facilités de paiement pour leur équipement et la mise en place complète d’un programme pédagogique avec méthode, diplôme et concours. Toutefois, les écoles parrainées sont seules responsables de la gestion de leur entreprise.
Un des côtés attractifs des écoles parrainées est d’avoir apporté dans leurs bagages la notion de formation, telle un service après-vente, synonyme d’un honorable (et enviable) gage de professionnalisme.
Autre point dominant, la compétence des enseignants dont la formation est en rapport avec le matériel. Du fait de cette spécialisation, ils bénéficient d’une information de première main sur leur utilisation.
Les écoles parrainées sont fréquemment de petite taille et sont parfois associées à des magasins de musique. Le problème généralement rencontré est le nombre restreint d’instruments qu’on y trouve. Très peu de ces écoles enseignent le chant ou le saxophone, alors que la batterie et les claviers ne posent pas de problèmes.
L’obligation de suivre une méthode particulière.
Les cours dispensés sont habituellement d’une heure, mais en collectif. En effet, un seul professeur s’occupe de plusieurs élèves dans un même cours. Chaque élève à son propre instrument et un casque à disposition. Ainsi, tout en ayant un aspect collectif, le cours possède un aspect individuel indéniable, mais limité en temps d’intervention pour chaque élève. Le rapport qualité-prix peut donc devenir imbattable, sans toutefois mériter les trois étoiles du guide de l’enseignement musical !
Ce type d'enseignement 'partagé' suffira à un élève peu exigeant, car les résultats sont très inégaux, voire absents en reposant avant tout sur de la motivation, véritable moteur et outil pédagogique dans ce genre d'école. C’est un enseignement qui, au départ, répond à une énorme demande (enseignement de masse), tout en justifiant une approche qui se veut sérieuse (concours, concerts…). Les prix sont justes en dessous de ceux des écoles indépendantes en raison, le plus souvent, de la place donnée à la publicité et aux économies faites sur les instruments, aussi bien pour les enseignants que pour les élèves.
On y trouve un peu de tout. Cela va de l’école ‘sacré’ avec ses centaines d’élèves, au professeur seul, dans un deux pièces ou un studio. A la base, monter une école indépendante demande des moyens financiers : locaux, instruments…
Les « indépendants » tirent de leur activité des avantages et des inconvénients. D’un côté, la nécessité de se battre pour subsister avec peu ou pas de subventions, sans oublier la concurrence, souvent grandissante. De l’autre, la possibilité d’aller de l’avant, d’avoir une marge de liberté importante pour tout ce qui concerne l’organisation des rencontres, des ateliers et des expériences pédagogiques. Aucun compte à rendre à personne, à qui que ce soit.
L’école indépendante doit être très organisée si elle souhaite réussir et s’épanouir. Au fil du temps, les réussites produiront de plus en plus de résultats, que les écoles en question montreront fièrement. La dure loi du marché aura tôt fait d’éliminer les incapables, et on peut, au bout de quelques années d’existence, juger ainsi de la qualité d’une école indépendante.
Un grand nombre d’écoles indépendantes sont montées en association et s’organisent autour de différentes activités annexes constituées d’animation et de production artistique ; en premier lieu, celui de voir jouer leurs élèves, de monter des ateliers et des stages occasionnels.
Un professeur qui a trop d’élèves. Celui qui dépasse 20 élèves (20 heures de cours par semaine) c’est déjà beaucoup. Donner un cours demande beaucoup d’attention. Il ne faut pas que l’élève ait le sentiment de ne pas recevoir celle qu’il mérite.
La majorité des écoles indépendantes enseigne la musique classique, celle-ci constituant leur activité principale. À l’exception des grandes villes, les villes de moyenne importance et les petites communes sont rarement en mesure de proposer un enseignement pluridisciplinaire orienté musique contemporaine (jazz, rock, chanson…).
Difficile de trouver une conclusion facile avec les écoles de musique indépendantes. En raison justement de leur indépendance, il n’existe pas de profil type, un type d’enseignement qui se voudrait versatile, de qualité, et financièrement abordable pour le plus grand nombre. Cela existe sûrement, aussi, si vous trouvez la perle rare, n’hésitez pas, car ce genre d’établissement est capable de vous apporter la meilleure solution, surtout si votre demande exige certaines conditions toutes personnelles : cours dans un domaine musical précis, mise à niveau, formation professionnelle…
Par PATRICK MARTIAL (Piano Web - 09/2013)